La wilaya de Aïn Defla, une région à vocation agricole s'étendant sur 4 260 km2 et comptant 36 communes, dont certaines sont excentrées, enclavées et déshéritées, ne pouvait faire l'économie d'une bibliothèque ambulante pour porter le livre là où même la route bien bitumée se fait désirer. Et ce camion, transformé en estafette porteuse de ces messagers du savoir que sont les livres, fait tourner son moteur depuis la rentrée scolaire. Chaque jour que Dieu fait, il est sur les routes avalant les kilomètres pour amener le livre aux enfants de ces villages retirés. Avec quelque 3 000 livres, pour tous âges et toutes spécialités confondus, alignés dans ses rayonnages, cette bibliothèque ambulante offre un large choix, ce qui est un bon atout pour encourager la lecture. Le lecteur intéressé peut emprunter le livre de son choix pour une durée de 15 jours, et sans qu'il ait à se déplacer. «Si tu ne viens pas au livre, le livre viendra à toi», pourrait être la devise de ce camion-bibliothèque qui va au devant de tous ceux qui seraient susceptibles d'avoir cette envie de lire, d'apprendre et de se cultiver, où qu'ils soient. Dépendant de la bibliothèque publique du chef-lieu de la wilaya qui, elle, dispose d'un fonds livresque de 85 000 ouvrages dans toutes les spécialités, la bibliothèque ambulante est active tout au long de l'année. Selon le chef du personnel de la bibliothèque publique d'Aïn Defla, Azzedine Temamra, qui est cité par l'APS, la bibliothèque ambulante a pour principale mission la promotion de la lecture au sein de la société, particulièrement auprès des élèves résidant dans les zones les plus enclavées. Quant à ses destinations, un programme est établi et chaque matin la bibliothèque ambulante sort pour se rendre dans la commune retenue, qu'elle sillonnera en vue de se rapprocher de la population et mettre le livre «à portée de main», encourageant ainsi les gens à renouer avec la lecture.Le travail qu'accompli le camion-bibliothèque est d'autant plus important qu'un recul de la lecture publique et de l'attrait pour le livre est constaté, il est même encouragé par la généralisation de l'Internet, ajoutera M. Temamra. Mais si la bibliothèque ambulante porte le livre dans la plus reculée des communes, elle ne peut cependant obliger les enfants à venir à elle, emprunter et lire des livres, ça c'est le travail de l'école. Une bibliothèque peut inciter les gens à lire, elle peut susciter l'envie de lire, mais seul l'enseignant peut planter les graines de ce désir de lecture qui fera le lecteur et le client des bibliothèques et des librairies. H. G.