Décidément, c'est le trouble le plus total dans les affaires du Mouloudia d'Oran. A la bataille juridique et médiatique qui oppose le président du club, Youcef Djebbari, au directeur général de la Sspa, MCO, Hassen Kalaïdji, autour de la présidence du club, vient s'ajouter la conclusion de l'accord définitif entre le MCO et Naftal qui signe le retour de la filiale de Sonatrach, cette fois, comme actionnaire majoritaire de la Sspa à hauteur de 75% du capital social. «Je ne suis pas au courant de la signature de ce protocole d'accord. En tant que président de la Sspa, c'est moi qui suis censé parapher ce genre de document important. Jusqu'à preuve du contraire, je suis toujours le président de la Sspa, MCO (…)», s'est indigné Djebbari en rappelant, à juste titre d'ailleurs, que la justice n'avait toujours pas rendu son verdict à propos de sa destitution. En fait, le tribunal correctionnel d'Oran avait déjà prononcé, le 26 septembre dernier, un non-lieu en faveur de Larbi Abdelillah et Hassen Kalaïdji, membres du Conseil d'administration de la Sspa, dans l'affaire de faux et usage de faux les opposant à Youcef Djebbari. Ce qui leur aurait théoriquement permis d'obtenir le Bulletin officiel des annonces légales confirmant les nouveaux statuts de la société sportive tel que le procès-verbal de la réunion extraordinaire ayant prononcé la destitution de Djebbari. Sauf que ce dernier a introduit un appel et, jusqu'à ce que la justice se prononce sur ce recours, le 17 du mois en cours, Djebbari demeure légalement le président de la Sspa, MCO. Ainsi considérée, la situation pose un certain nombre de questions autour des circonstances ayant entouré la signature de l'accord avec Naftal, notamment sur la compétence de Hassen Kalaïdji à signer pareil document au nom du club et la validité du contrat en question. Mais du côté des opposants, on signale que la destitution de Djebbari avait été prononcée, le 26 août dernier, par le Conseil d'administration qui avait, dans la foulée, confié à Hassen Kalaïdji et Larbi Abdelillah la gestion des affaires courantes de la société mouloudéenne en attendant l'avènement d'une nouvelle présidence. Un placard publicitaire, publié par un journal étatique le 5 septembre dernier, annonçait ainsi ladite destitution confirmée par un notaire de la place : «Je ne comprends rien à ce qui se passe, déplore un journaliste, reflétant sans doute l'avis de la majorité des Oranais. Qui est président ? Qui gère le MCO ? C'est le flou le plus absolu !» En tout état de cause, il est évident que beaucoup de non-dits entourent cette énorme farce qui ferait probablement sourire si elle ne prenait pas en otage des sportifs, des supporters et la réputation d'un club vieux de 66 ans. S. O. A.