Photo : Zoheïr De notre correspondant à Oran, Samir Ould-Ali
A bien des égards -et malgré les récents aménagements opérés dans le cadre de la lutte contre les accidents de la circulation- la signalisation routière à Oran laisse encore à désirer et provoque le mécontentement des automobilistes et des piétons. Au croisement très fréquenté de l'hôpital pédiatrique de Canastel, par exemple, les feux tricolores tombent régulièrement -et longtemps- en panne en dépit de la proximité de l'établissement hospitalier ; dans le quartier de Haï Dhaya (anciennement Petit Lac) et dans un certains nombre d'autres intersections, les feux rouge et vert s'allument parfois en même temps ; plus généralement, de nombreux ronds-points, intersections et embranchements ne sont pas encore convenablement signalés. Combinées à la densité de la circulation, le mauvais comportement de nombreux usagers et l'état déplorable de certaines routes, ces défaillances sont à l'origine, parfois, d'accidents (on en ignore l'incidence réelle), souvent d'altercations verbales entre automobilistes et piétons : «Il est quand même hallucinant de constater que, dans une grande ville comme Oran, des feux tricolores restent en panne de longues semaines, que des arbres cachent parfois les panneaux ou que certaines zones dangereuses ne sont pas correctement signalées» déplore l'un des automobilistes en signalant que certains endroits restent dotés d'une signalisation inadaptée parce que n'ayant pas suivi les changements : «Comme la route du port, par exemple, où la vitesse reste limitée à 30 km/h alors que la voie à été dédoublée, beaucoup d'endroits sont ainsi desservis par une signalisation obsolète.» Au vu du déphasage de la signalisation routière avec les changements de la dernière décennie (augmentation du parc automobile, évolution technologique des véhicules, importante métamorphose urbaine, changements comportementaux des usagers de la route), beaucoup espèrent que la réception prochaine du tramway et la mise en place annoncée du nouveau plan de transport sera l'occasion de rattraper ce lourd retard et de réhabiliter ce domaine aussi essentiel dans la lutte contre les accidents de la circulation : «Mais la cause première des accidents de la route reste l'élément humain et il va falloir conjuguer la sensibilisation et la formation à la répression», estiment les spécialistes qui pensent qu'il est grand temps de durcir les sanctions contre les contrevenants aux règles de bonne conduite. Et de fait, dans cette entreprise de lutte improbable contre le terrorisme routier (de janvier à août 2012, 1 455 collisions ont entraîné près de 90 morts à Oran), les pouvoirs publics ont décidé de prendre certaines mesures, notamment de limiter la vitesse qui -sur certaines voies rapides comme le troisième périphérique, théâtre de nombreux accidents- a été ramenée à 60 km/h au lieu de 100, et de multiplier le recours au radar, ce qui a l'avantage de forcer les amateurs de vitesse à la retenue.