Photo : Sahel Par Amar Rafa La campagne électorale pour les locales du 29 novembre tire à sa fin. Les leaders de partis en pérégrinations n'ont plus qu'une semaine pour tenter de convaincre les citoyens encore indécis d'accomplir leur devoir d'électeurs. Mais, fait nouveau, les chefs de file des différentes formations en lice drainent de plus en plus de monde à leurs meetings, tel que rapporté par les caméras des télés. Cela veut-il dire qu'ils ont atteint leur but ? Difficile de l'affirmer sans risque de se tromper, en raison surtout de la manière dont s'est déroulée, jusque-là, la campagne électorale. Terne, froide, les mots ne sont pas assez forts pour décrire une nulle prestation des tribuns, toutes obédiences et couleurs confondues. Certains par manque d'imagination ou de conviction même, semblaient prêcher dans le désert, alors qu'ils étaient en terrain conquis, notamment de militants acquis à leurs causes. Car tout le monde vous le dira, tout net : le simple citoyen non partisan a d'autres chats à fouetter que d'aller garnir les bancs des salles de meetings, et à écouter des leaders de partis se perdre en conjectures alors que l'essentiel est ailleurs. Comprendre : les préoccupations essentielles du citoyen. Au lieu de s'évertuer à tirer des plans sur la comète, les chefs de partis sont attendus sur les questions du cadre de vie et des sempiternels problèmes de logement, route, eau et gaz. Bref, les infrastructures de base nécessaires à la vie du citoyen. Cela s'impose, d'autant que la majorité des communes et des wilayas accusent un retard de développement, dans biens des moyens mis à leur disposition. Et les manifestations de colère des citoyens fermant les routes ou carrément les sièges des APC sont là pout témoigner de l'incurie de certains de leurs élus, dont une partie a eu déjà maille à partir avec la justice, pour mauvaise gestion et dilapidation de deniers publics d'une part et, d'autre part, il est, aussi, vrai, que les honorables candidats, comme leurs prédécesseurs, se plaignent souvent de ne pas avoir les coudées franches pour mener à bon port leurs projets, s'ils ne sont pas déjà tués dans l'œuf par une tutelle, la wilaya ou la daïra s'entend, trop regardantes sur les formes et ankylosées par une législation trop rigide. Que de beaux projets pourrissent dans les tiroirs poussiéreux de l'Administration ? Une légion, certainement. Ceci étant, mis à part des candidats obnubilés par leur propre carrière et leur parti, cette situation n'est pas à même d'encourager les citoyens à faire élire des maires qui n'auront, finalement, fait que s'en servir comme moyen de promotion sociale au lieu de servir les intérêts de leurs électeurs. Enfin de compte, l'on s'accorde à penser qu'il ne sert à rien d'élire un maire qui finira en prison. Cela n'a rien de nouveau mais ce qui l'est, durant cette élection, est la quasi-certitude des leaders de l'opposition - des plus avertis - que les prochaines élections ressembleront fortement aux précédentes. C'est presque une certitude chez eux. Leurs arguments ? Les mêmes causes donnent les mêmes effets. La loi électorale qui a permis au FLN de rafler la mise est toujours en vigueur, sinon plus sévère cette fois-ci, par le truchement de sa disposition relative au quotient électoral qui empêcherait les candidats ayant obtenus moins de 7% des voix au scrutin de prétendre à la répartition des sièges. Les candidats n'auront qu'à bien se tenir. Ils doivent se surpasser pour convaincre, à défaut, leurs voix iront renforcer -par effet de transvasement- celles de leurs pairs qui auront réussi dans cette tâche. L'on voit, déjà, quelques-uns, parmi les chefs de partis, se frotter les mains pour la moisson qui s'annonce, non conscients d'avoir contribué à cette mise à mort programmée de l'activité politique, en se taillant un costume sur mesure à l'APN. Alors, convaincre ou disparaitre est le choix cornélien auxquels sont soumis les candidats, surtout les néophytes» d'entre eux qui, à défaut d'être élus, qu'en profiteront-ils à renforcer le statut quo dont jouissent les vieux «briscards» de la politique. Pour «le changement», il faudra passer une autre fois.