Jamais auparavant une campagne électorale à Annaba n'a été aussi fade, insipide et aussi plate que celle ouverte pendant 21 jours et qui s'est clôturée avant-hier. Vingt-et-un jours qui n'ont pas réussi à drainer les foules et à mobiliser les habitants autour des thèmes développés par les ténors locaux ou ceux venus d'Alger pour draguer un électorat incrédule et blasé. Il faut dire que les discours tenus par les formations politiques en lice ne répondent pas aux attentes et aux préoccupations des citoyens qui, la plupart du temps, ont boycotté ces meetings qui se comptent sur les doigts d'une main. On est loin de l'euphorie et de l'enthousiasme qui avaient plus ou moins caractérisé les législatives du mois de mai. En effet, les militants et sympathisants avaient été ramenés des localités et des douars voisins pour remplir les salles et faire croire que tout allait bien, mais c'était comme si on enfonçait des portes ouvertes dans la mesure où l'assistance était toute acquise à l'avance. Une stratégie qui a fait chou blanc et dont les conséquences sont cette désaffection et ce désintérêt affichés par les citoyens d'Annaba à l'égard de ces élections, dont certains disent qu'elles ne les concernent pas. FLN, RND, PT, MPA et FND, qui avaient «convoqué» leurs chefs pour renverser la vapeur, n'ont pas vraiment changé de discours, ne trouvant pas de thèmes fédérateurs. Ils se sont rabattus sur leurs adversaires politiques pour leur tirer dessus à boulets rouges, allant parfois jusqu'à s'attaquer à la vie privée des personnes. Un discours au niveau du caniveau qui a démobilisé les quelques citoyens qui croyaient encore en la vertu des hommes politiques. La ménagerie politique avec sa faune locale a fait beaucoup plus de mal que de bien à cette consultation électorale, dont l'importance et l'impact ne sont plus à démontrer. Amara Benyounès qui s'attaque à Louisa Hanoune qui réplique à son tour et qui attaque, au passage, le FND, allant jusqu'à désigner en termes à peine voilés un député ; Belkhadem, le patron du FLN, qui déplore cette situation tout en tirant la couverture vers son parti, qu'il présente comme une école, tout en développant un discours inintelligible sur la déconcentration et la décentralisation, des concepts qui dépassent et de loin une assistance qui n'a que faire de ces notions. Linge sale lavé en public, insultes, invectives, critiques acerbes et diatribes en direction du camp adverse, rien sur le programme politique, pas de débats d'idées, pas de propositions pour solutionner la multitude de problèmes que le citoyen affronte au quotidien. En somme cette campagne a renforcé le citoyen dans sa conviction que tous les politiciens se ressemblent, chacun voulant juste se faire élire et arracher le pouvoir local ; plus tard ce sera une autre histoire rien que pour être reçu par ce même élu. Il ne faudrait donc pas s'étonner que le 29 novembre centres et bureaux de vote chôment et que le taux de participation soit l'un des plus faibles.