Une année jour pour jour après le kidnapping du wali d'Illizi, le 16 janvier 2012, cette wilaya de l'extrême sud du pays a été le théâtre d'une autre attaque qui a ciblé une installation de traitement de gaz, exploitée par l'entreprise nationale Sonatrach avec des compagnies étrangères, British Petroleum et Statoil, à 40 km d'In Amenas. Cette attaque est la quatrième du genre qui vise des intérêts étrangers en Algérie, après un attentat déjoué contre un diplomate africain près de Bordj Menaïel, à Tizi Ouzou, en juin 2007, une attaque contre un bus transportant des employés d'une société russe près d'Aïn Defla, en mars de la même année, ainsi qu'une autre ciblant un bus transportant des employés de la société Brown and Root-Condor (BRC), en décembre 2006. Mais malgré la menace qui a pesé depuis longtemps sur les installations pétrolières du sud, l'attaque perpétrée hier à In Amenas est le plus important du genre, affirme-t-on. Cette région, où activent les grandes compagnies pétrolières aux côtés de Sonatrach et qui connaît une concentration d'expatriés n'a pas connu, depuis les années 1990, des actes terroristes spectaculaires en raison des mesures de sécurité draconiennes qui ont été mises en place. Toutefois, ces dernières années, le sud assiste à un regain de l'activité terroriste, particulièrement dans le sillage du conflit libyen. Justement, les services de sécurité américains ont adressé une alerte, en 2011, à leurs ambassades dans la région, y compris l'Algérie, les mettant en garde contre des attaques aux missiles contre des firmes pétrolières étrangères dans la région. Une compagnie britannique et une société américaine opérant dans des chantiers de forage en Algérie, seraient dans le viseur de l'organisation islamiste terroriste, rapportait la presse. Cependant, si jusque-là, les étrangers étaient épargnés, les services de sécurité ont, eux, eu à subir deux attentats à Tamanrasset et à Ouargla. Dans cette dernière wilaya, c'était le siège du 4e Commandement régional de la Gendarmerie nationale, situé au centre-ville, qui a été visé par un attentat suicide en juin 2012. Trois mois auparavant, c'était le Groupement territorial de la gendarmerie de la wilaya de Tamanrasset qui a été la cible d'un attentat kamikaze. Le général-major, Ahmed Bousteila, patron de la Gendarmerie nationale, avait insisté à Ouargla, lors d'une réunion tenue juste après l'attentat kamikaze, sur l'impératif de durcir la lutte antiterroriste dans le sud du pays tout en renforçant la sécurité autour des installations pétrolières. Avec la guerre qui fait rage actuellement au Mali, les groupes terroristes semblent vouloir exporter le conflit en Algérie.