Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali
Du jeudi 14 au dimanche 17 mars derniers, le Centre des conventions d'Oran a abrité la première édition du Salon de l'industrie agroalimentaire (Siag-2013) au cours duquel quelque 80 exposants (alors que 250 avaient été initialement annoncés par l'organisateur, Proximity PR) dont des producteurs locaux et importateurs de biens de consommation, ont pu exposer leurs produits aux nombreux visiteurs, entre professionnels et grand public, qui se sont rendus au CCO pendant ce week-end. Cette manifestation économique dont le but de départ était de «promouvoir la marque et le produit algériens», comme l'a précisé le directeur du salon, a surtout été l'occasion pour les exposants de (re) déplorer les multiples contraintes qui freinent le développement de l'industrie agroalimentaire et découragent les initiatives : bureaucratie et lenteurs administratives, naturellement, mais aussi problème de foncier, manque de zones industrielles et d'infrastructures d'accompagnement, faiblesse du contrôle de qualité, prégnance de l'économie sous-terraine… sont les principaux écueils que les opérateurs continuent de regretter pour expliquer l'impact quasi inexistant de la production locale dans le marché de l'agroalimentaire. Et que les consommateurs algériens constatent tous les jours, eux, qui sont assaillis de toutes parts par les produits d'importation, y compris ceux provenant de pays très peu regardants sur la qualité. Ce premier salon qui a été inauguré par des représentants du ministère de l'Industrie, de la Petite et moyenne Entreprise et des élus de la nation - en l'absence très remarquée du ministre de tutelle et du responsable de l'exécutif de wilaya - a également été l'occasion pour les participants de faire état de leurs espoirs et craintes au cours d'un débat qui les a regroupés aux responsables des pouvoirs publics. Le poids des importations a, d'ailleurs, été souligné par le représentant du président de l'APN, Cherif Ould Hocine, qui s'est alarmé de la dizaine de milliards de dollars dépensés chaque année pour régler la facture alimentaire; une somme qui, a-t-il signalé, devrait servir à la promotion et au soutien des entreprises productives implantées en Algérie. A propos du très controversé programme de mise à niveau des entreprises, le responsable de l'Agence nationale de développement de la PME (Andpme), Rachid Moussaoui, a affirmé que les entreprises de la filière agroalimentaire bénéficieront bientôt de l'opération de mise à niveau (gestion, formation, création…) qui devrait les aider à améliorer leur production et à soutenir la concurrence féroce de l'importation ; ceci, d'autant que les accords avec l'UE, prévus à l'horizon 2020, portent notamment sur la levée des barrières tarifaires pour l'importation d'une large gamme de produits industriels. Pour rappel, le même Centre des conventions d'Oran avait accueilli en février dernier la 4e édition du Salon international de l'agroalimentaire (Sial-2013) qui a vu la participation d'une quarantaine d'opérateurs activant dans l'agroalimentaire, spécialisés dans les produits laitiers, les viandes blanches et dérivés ou encore le matériel agricole et les aliments du bétail.