Les intervenants à la journée d'étude parlementaire, hier, ont souligné la nécessité d'accélérer la promulgation de textes d'application du Code de l'information dans son chapitre relatif à l'audiovisuel en vue de lui permettre d'accomplir convenablement sa mission de service public, à travers le triptyque informer, divertir et éduquer, et de protéger le pays contre l'invasion étrangère. Lors de la journée d'étude tenue à l'initiative du groupe parlementaire du RND, sous le thème «Avenir de la presse à la lumière des réformes», le chef du groupe parlementaire du parti, Miloud Chorfi, a fait état de la présence d'une ferme volonté d'œuvrer, 24 ans après l'introduction du pluralisme médiatique, à développer davantage le secteur de l'information et de l'ouvrir totalement, et ce, en adéquation avec les aspirations et de ce qui a lieu dans les démocraties occidentales. Pour autant, après avoir valorisé la décision du président Bouteflika de décréter la date du 22 octobre journée de la presse, le chef du groupe parlementaire du RND a mis l'accent sur la décision «sage et courageuse» du président de la République, de dépénaliser la diffamation en annulant l'article 140 bis du Code pénal. Il devait noter avec satisfaction la révision du Code de l'information, dans le sillage d'autres lois, dans le but de «renforcer et de consacrer le pluralisme dont jouit le pays», avant de souligner plus loin le «haut niveau des médias nationaux», en premier la presse écrite publique et privée, dont il convient de se réjouir des grandes étapes parcourues, comme en témoigne d'après lui l'augmentation sans cesse du nombre de quotidiens et d'hebdomadaires et la naissance de nouveaux titres. Idem pour la radio, dont le nombre de stations égale celui des wilayas. Cependant, l'orateur dira qu'au delà de la quantité, «la qualité qui est visée n'est pas de la seule responsabilité de l'Etat, car la liberté d'expression qui a pour sens le droit à l'information impose à tous les citoyens la participation à la vie active», a-t-il dit. Et M. Chorfi, d'inviter à «assimiler toutes les leçons du passé, et réamorcer un nouveau départ en adéquation avec les nouveaux développements», avant de résumer les attentes du peuple de ses médias, d'être toujours durant les moments difficiles «porteurs d'un message humanitaire, propagateurs des concepts de nationalisme, défenseurs acharnés des constantes et à ne pas se noyer dans des dialectiques qui ne servent pas nos intérêts, et de sombrer dans les futilités». il a appelé en outre, la presse à œuvrer avec sérieux et professionnalisme pour la défense de l'image de l'Algérie qui fait l'objet d'attaques de la part de certaines tribunes étrangères, notamment des chaînes satellitaires qui diffusent des rumeurs et fausses informations, et de tenter de l'impliquer dans des affaires qu'elle a traité suivant sa politique de non ingérence dans les affaires internes d'autres pays et le respect de la volonté des peuples et en même temps de la stabilité internationale, spécialement dans la région maghrébine, arabe et africaine. Cela étant, un enseignant universitaire, Frih Bachir, a dans son intervention sur le thème «Les nouveaux médias, lectures des changements» abordé le statut des nouvelles chaînes de télévision privées algériennes diffusées en Algérie, qu'il a assimilé à des chaînes étrangères en raison de leur création et leur domiciliation à l'étranger. Il a indiqué, que «ces chaînes, dont la création a devancé la promulgation de la loi sur l'audiovisuel, ont dévié de leur mission initiative de service public, en versant dans la commercialité». A ces chaînes, il reprochera de diffuser du «sensationnel» et de «la violence», mais aussi les déviations de la société et de l'Etat. De quoi donner une image négative du pays. Elles sont tombées dans le piège de la commercialité et du capital, a-t-il ajouté, en suggérant le retour de celles-ci vers le service public, dans sa mission : informer, divertir et éduquer. Mais, d'un autre côté, le conférencier a relevé que les nouvelles chaînes de télévisions privées ont contribué à réconcilier l'Algérien avec les médias et cassé l'hégémonie des chaînes de télés étrangères. Enfin, il a souligné l'impératif de promulguer la loi y afférente. Dautre part, un autre enseignant universitaire, Morsli Laaredj, a parlé de la législation et de l'expérience de l'audiovisuel dans certains pays, notamment la Suède et la France, mais aussi des répercussions de la technologie sur les droits de l'Homme et l'information, avant d'indiquer que «sans libertés individuelles et collectives, il ne saurait y avoir de presse libre». A. R.