Par Amar Rafa Le président du parti Ahd54, Ali Fawzi Rebaïne, a relancé sa demande de publication du bulletin de santé du président de la République par une source crédible, en justifiant la mise en œuvre de cette disposition constitutionnelle, comme il en existe partout dans le monde, par le souci de mettre fin aux rumeurs ayant relayé le déficit en communication institutionnelle. Lors de la conférence de presse qu'il a animée hier au siège du parti, à la suite d'une session du conseil national de Ahd 54, M. Rebaïne s'est interrogé sur «le centre de décision du pays», suite à l'hospitalisation du président Bouteflika au Val de Grâce, en relevant que «le président de la République n'a aucune activité officielle, mais qu'il se contente de communiquer par le biais de messages». Dans le sillage de cette question, Rebaïne a fait remarquer qu'«au moment même où les responsables politiques du pays se font soigner à l'étranger, des cancéreux meurent faute de médicaments», dénonçant ainsi la gestion hasardeuse du médicament. Il devait en outre appeler à la création d'un Val de Grâce en Algérie, puisque dit-il, «les moyens dont dispose le pays suffisent pour en créer vingt». Concernant la grève du corps médical, il a affirmé que «si les médecins entrent à chaque fois en grève, cela veut dire que le ministère de tutelle de veut pas régler leurs problèmes». Le fait qu'il y ait eu 17 rencontres infructueuses avec le partenaire social, sans déboucher sur une solution, prouve, d'après lui, qu'il y a soit des «faux-fuyants» de la tutelle, soit «des mains invisibles qui veulent le pourrissement», a indiqué Fawzi Rebaïne. «Leurs revendications sont légitimes», a-t-il estimé, s'agissant surtout de la mise en place de statuts spécifiques à la corporation. Cela étant, dans le cadre du front social qui a pris la part du lion de son intervention, le président de AHD 54, n'a pas manqué de souligner la nécessaire mise en adéquation des salaires avec le pouvoir d'achat qui n'a pas évolué, en faisant remarquer dans ce sillage l'absence d'une politique des salaires. La solution au problème du chômage passe, d'après lui, par la création de postes d'emploi à valeur ajoutée, notamment dans l'industrie, a-t-il indiqué, en ajoutant que le gouvernement est en train de jouer avec la demande de la jeunesse en procédant à leur recrutement dans l'administration ou dans la police. Tout en s'insurgeant contre l'augmentation des salaires des députés, le conférencier a ensuite insisté sur la déclaration de patrimoine des responsables et sur la lutte contre la corruption. Il devait s'interroger sur les capacités du gouvernement à réaliser le programme de 2 millions de logements, avant de passer à la demande de liberté pour la presse et la mise en place d'un conseil supérieur de l'audiovisuel. Il n'a pas manqué en outre, de demander à relever de ses fonctions le wali de Mascara, en attendant une enquête administrative et judicaire pour élucider les causes du suicide du Drag. D'autre part, concernant la révision de la Constitution, le président de Ahd 54, a estimé que la question ne constitue pas une priorité pour son parti, et qu'elle passe au second plan par rapport aux problèmes du front social, et de la sécurité aux frontières. Car, selon lui, cette question «fait partie de l'agenda du pouvoir pour fuir ses responsabilités devant la satisfaction des problèmes du front social». Il s'est interrogé si cela devrait passer par referendum ou par les deux chambres du Parlement. Néanmoins, selon ses dires, un débat national s'impose, à travers l'ouverture de forums, même si cela nécessite une année. Parce que dit-il, il n'y a pas urgence à réviser la Constitution, qui plus est «n'est pas une demande du peuple algérien». Auparavant, l'orateur a souligné l'impératif d'écrire l'histoire du pays, en donnant les moyens conséquents aux compétences nationales, et de récupérer les archives de la révolution, avant d'appeler à dépolitiser l'histoire, afin dit-il que «la politique ne pollue pas l'histoire». Cela ne va pas sans réitérer la demande de criminalisation du colonialisme. Enfin, Fawzi Rebaïne, en sa qualité de fils de chahid, s'est insurgé contre les propos du responsable du parti marocain El Istiqlal, en le mettant en garde de «toucher à un pouce du territoire national». A. R.