Par Amar Rafa La menace d'intervention étrangère en Algérie existe bel et bien, en dépit des voix qui, par «inconscience» ou «nombrilisme» minimisent de sa portée. Louisa Hanoune, persiste et signe. En exprimant une telle conviction, elle accuse le Pentagone de «mensonge» en épinglant les déclarations contradictoires de l'administration américaine quant aux objectifs de ce déploiement de 500 marines supplémentaires et 8 bombardiers US, sur la base de Moron de la Frontera, dans le sud de l'Espagne. La question qui, a été d'ailleurs au centre du débat politique de la session ordinaire du comité central du parti, tenu jeudi et vendredi, a nécessité la prise de mesures importantes. L'instance du PT a en effet décidé de convoquer le prochain congrès avant la fin de l'année, mais aussi, de mettre le parti en état de mobilisation contre une éventuelle intervention étrangère directe ou indirecte, à travers les sous-traitants de l'administration américaine. «Nous avons décidé d'agir contre le chaos programmé par des ONG, à l'instar de Freedom-house, ou Canvas, qui veulent nous imposer des révolutions du printemps arabe», a indiqué, la SG du PT, allant jusqu'à menacer, si elle y est contrainte, de divulguer les noms des activistes algériens qui émargent auprès de ces ONG. Selon elle, ces personnes qui «agissent pour ces centres étrangers», et «cherchent à créer des situations d'impasses», au dépend de la souveraineté nationale. Ce faisant, la plus haute instance entre deux congrès du parti, a débattu des mécanismes et outils de mobilisation et a décidé d'utiliser toutes les tribunes et de rechercher toutes les possibilités pour l'unité d'action, qu'il s'agisse de partis, ou de syndicats à travers le monde. Décision a été prise, en outre, de saisir le Comité américain contre la guerre, le Comité d'urgence international, ainsi que le maire d'Arahal, dont la municipalité abrite la base militaire américaine de Moron de la Frontera, et qui a manifesté, vendredi dernier, son rejet radical de la décision du Conseil des ministres d'autoriser le déploiement sur cette base des forces aériennes et de marines des Etats-Unis, en dénonçant que le Conseil des ministres du 19 avril du gouvernement Rajoy a justifié cette décision en raison des épisodes de bouleversements dans les pays qui ont connu le printemps arabe et de la situation au Sahel. Mais, «l'objectif serait de protéger le personnel diplomatique et les fonctionnaires nord-américains en poste au nord de l'Afrique.» Mais, Louisa Hanoune, devait insister pour que la première force à laquelle s'adresse son parti, sont les institutions de l'Etat algérien, pour organiser la défense et la résistance en cas de confirmation de l'agression. Parmi les outils dont compte user également le parti, figure la convocation du congrès du Parti des travailleurs qui aura selon l'oratrice à délivrer le message suivant en direction de l'administration américaine : «Le peuple algérien est décidé à user de tous les moyens possibles pour défendre sa souveraineté.» Cette action va de pair aussi, avec la réactivation des comités populaires, pour dire «bas les pattes» à ces forces étrangères qui sont tentées soit par une agression militaire, soit de faire pression contre les acquis socioéconomiques du pays. En la matière, Mme Hanoune est catégorique : l'Irak, la Libye et la Syrie ont sombré devant l'agression étrangère parce qu'il n'y a pas de mobilisation syndicale, ou autre. En Algérie, par contre, il existe des syndicats et partis engagés dans la défense de la souveraineté du pays, une jeunesse consciente des enjeux, et une ANP digne héritière de l'ALN. Ce combat implique aussi une lutte ininterrompue pour le renforcement du front intérieur, a poursuivi la responsable du PT en plaidant pour la mise en œuvre de solutions nationales et démocratiques pour lutter contre le chômage, ou pour redonner la parole au peuple. Il est possible, de la sorte, d'isoler les aventuriers qui cherchent à se positionner même au dépend de la souveraineté nationale, a-t-elle affirmé. D'autre part, la conférencière a noté avec satisfaction des décisions d'ouverture d'entreprises publiques (Eriad) et des Aswaks avant le Ramadhan, ainsi que la généralisation des crédits bonifiés à tout le pays. Elle devait, en outre, devant les déclarations «provocatrices» du ministre des Finances au sujet de la réduction du budget de fonctionnement, rappelant que la crise est bien là, depuis longtemps déjà, en suggérant à la place de cette mesure, de réduire le train de vie des institutions de l'Etat, d'imposer les fortunes et de confisquer les biens mal acquis. S'agissant de la grève des corps communs, la SG du PT, a tout en rappelant que le droit à la grève est consacré par la Constitution, imputé la responsabilité de cette situation aux responsables de ces secteurs qui n'ont pas pris en charge les revendications des travailleurs. La solution à ses yeux, passe par la révision de la politique salariale et de l'échelle des valeurs et dans l'immédiat en l'ouverture de négociations. Dans ce sillage, Louisa Hanoune a jugé que «l'augmentation des salaires des députés est une provocation», car dit-elle, toute le monde la lie à la révision de la Constitution, ce qui s'apparente donc, à de la corruption. A. R.