La secrétaire générale du Parti des travailleurs Le déploiement d'une force d'intervention rapide de marines en Espagne est une opération de manipulation qui consiste à faire croire qu'elle vise exclusivement l'Algérie a indiqué un communiqué du ministère des Affaire étrangères. L'intégrité territoriale de l'Algérie est-elle à ce point menacée pour qu'une rumeur faisant référence à une hypothétique intervention militaire étrangère soit relayée et prise au pied de la lettre par des responsables politiques de premier plan. A moins que ces derniers n'aient décidé d'en faire un fonds de commerce, voire de la diversion. C'est en effet au moment où une flambée des prix sans précédent a laminé le pouvoir d'achat des Algériens, où il est question de procéder à des coupes budgétaires et à des gels de salaires au cas où les prix du pétrole venaient à s'effondrer alors que les affaires de corruption touchent de hauts responsables tandis que la santé du président préoccupe la nation toute entière, que l'on veut focaliser les regards sur une éventuelle invasion du pays. La défense du territoire national n'est pas confiée à une armée de pacotille et l'Algérie n'est pas une république bananière que l'on sache! Les Américains seraient sur le point de se préparer à intervenir en Algérie en égard aux «conséquences politiques que pourrait engendrer la prochaine élection présidentielle» rapporte le quotidien Al Quds Al Arabi. «Les Etats-Unis s'apprêtent à déployer des forces d'intervention spéciales» au niveau d'une base militaire située à Séville, au sud de l'Espagne, «dans la perspective d'éventuels développements dans la région du Maghreb arabe» qui «concerneraient, en premier lieu, l'Algérie, au regard des conséquences politiques que pourraient engendrer les prochaines élections présidentielles» avait rapporté le journal basé à Londres. L'Algérie a promptement réagi. «L'article commis dans le quotidien Al Quds Al Arabi par un journaliste bien connu dans notre voisinage géographique immédiat, est un tissu d'inepties malveillantes et la référence fielleuse faite à la situation politique et à la stabilité en Algérie, est totalement infondée et absurde», avait vertement répondu, le 4 mai dernier, le porte-parole du MAE. Une réaction qui ne semble pas avoir convaincu la patronne du PT. «On dirait que M.Belani est le porte-parole du Pentagone», aurait déclaré Louisa Hanoune. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères ne veut pas polémiquer avec la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Louisa Hanoune avait qualifié «d'inacceptables et d'infondées» ses déclarations qui auraient dû faire taire la rumeur colportée par ce média de la presse écrite arabophone. Amar Belani a tenu à clarifier les choses. «Je ne peux pas accepter que l'on déforme mes propos. Je n'ai jamais affirmé qu'un contingent de militaires n'ait pas été déployé sur la base Morón de la Frontera, dans la province de Séville (Espagne, NDR). C'est une chose connue de toutes les chancelleries et de toutes les institutions algériennes compétentes», a-t-il indiqué tout en précisant que sa déclaration a été émise en toute indépendance de celle de l'administration américaine. Une mise au point qui a servi à «contrer une opération de manipulation consistant, pour un journal londonien dont le correspondant se trouve être originaire d'un pays voisin, à travestir la teneur d'un article d'El Pais pour affirmer que le dispositif en question vise exclusivement l'Algérie en raison de la situation sociale qui prévaut dans le sud du pays et en prévision d'un «chaos» attendu à l'occasion de la prochaine élection présidentielle» a-t-il ajouté. «Les mesures dont il est question dans cet article ne sont pas dirigées contre un pays en particulier et elles concernent encore moins notre pays, ce qui est vrai, car le dispositif en question concerne toute la zone de l'Afrique du Nord et de l'Afrique de l'Ouest, mais l'Algérie n'est pas singularisée, comme voulait le faire accroire ce journal londonien, avec les arrière-pensées que j'ai évoquées», a souligné Amar Belani. Louisa Hanoune qui a eu des concertations avec le secrétaire général de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd autour d'une «mobilisation générale» pour faire échec à toute tentative d'ingérence étrangère dans les affaires du pays sera-t-elle convaincue? En principe oui. A chacun son...métier.