Ramadhan est un des mois sacrés du calendrier lunaire musulman. Durant cette période, il est prescrit aux croyantes et aux croyants pubères, conscients et en bonne santé de jeûner du début de l'aube au coucher de soleil. Ce jeûne implique l'absence d'absorption d'aliments, qu'ils soient liquides ou solides, ainsi que l'interdiction de relations charnelles entre époux. J'ai toujours été frappé par la manière dont différentes personnes parlaient de cette période : - d'un côté les croyants pratiquants qui en parlent comme d'un moment privilégié où ils vivent leur religion de manière plus intense, propice à l'introspection, à l'adoration du Créateur de l'univers, à l'apprentissage et à la transmission de la religion, aux bonnes œuvres... - de l'autre côté, une grande partie de ceux qui n'ont pas la chance de croire ou de pratiquer et pour qui ce mois semble l'abomination des abominations. Ils regardent alors le premier groupe comme des extra-terrestre qu'ils n'arrivent pas à comprendre : comment ces être humains, pourtant biologiquement semblables, arrivent à faire ainsi souffrir leur corps, en plus sans trop de difficultés apparentes alors qu'eux mêmes n'arrivent pas à sauter un repas sans dommages importants ? L'attitude de ce deuxième groupe résume d'ailleurs l'attitude de nombreux non-musulmans face à l'islam : ils voient notre religion comme un ensemble de contraintes inutiles imposées aux croyants et ils n'arrivent pas à imaginer que des personnes sensées puissent les accepter librement sans chercher à s'en émanciper. Les musulmans qui pratiquent régulièrement sur une longue période ne sentent plus le poids des contraintes qu'ils ont librement choisies d'appliquer, elles constituent des fondations sur lesquelles ils bâtissent leur vie : les piliers de l'islam. Le Ramadhan est un des cinq piliers de l'islam. Les pratiquants ne voient plus alors que les aspects positifs de leur religion à savoir la formidable ambiance qui y règne, le resserrement des liens amicaux, fraternels et familiaux en plus de la formidable relation qu'ils entretiennent avec leur Créateur. Au plan spirituel, en obéissant au Créateur et en forçant son corps à accepter les contraintes du jeûne, le croyant va à l'encontre d'un des instincts les plus Basiques de l'être vivant : la recherche de nourriture. Il affirme ainsi la prédominance de la croyance sur l'instinct. Il passe du stade animal, dominé par ses instincts au statut d'humain croyant dirigé par son intellect et ayant délibérément choisi de se soumettre au Créateur de l'univers.
Une école de solidarité et d'humilité Ramadhan brise notre routine, notre train-train quotidien. Nous avons l'habitude, en occident, de faire trois repas par jour, et d'un coup, nous devons nous limiter à un maximum de deux repas. Le corps nous rappelle à l'ordre, par la sensation de faim, nous devons le dominer. Cette sensation de faim est en effet présente surtout les premiers jours, elle nous rappelle notre précarité, la possibilité qu'un jour nous n'ayons pas à manger, elle nous rappelle que des millions d'êtres humains meurent encore de faim actuellement. Comment ne pas se sentir solidaires d'eux dont le jeûne est le quotidien involontaire et forcé à longueur d'années. Comment les oublier alors que pour une fois la sensation de faim nous taraude également ? Comment également ne pas remercier Allah de nous nourrir tous les jours avant même que nous ayons faim ? La sensation de faim nous ramène à notre condition d'homme se souvenant que la solidarité est indispensable à une vie harmonieuse en société. Fini les jeunes loups aux dents longues, fini les tueurs de concurrents exigés par les sociétés capitalistes. La cellule de base de toute société humaine, n'est pas l'entreprise, c'est l'être humain ! D'autant plus qu'à la sensation de faim se rajoutent tous les manques des différentes toxicomanies, autant de pentes glissantes sur lesquelles le croyant se sera éventuellement aventuré durant le reste de l'année et qui se rappellent à son bon souvenir au moment du jeûne ! Le réveil est parfois difficile, comment oublier notre faiblesse alors que quelques heures de jeûne suffisent pour nous rappeler tous nos défauts ? Cette humilité forcée, d'une acuité importante, est le point de départ de l'introspection annuelle à laquelle nous convie ce mois sacré. Où en sommes nous vis à vis des pulsions parfois négatives qui nous habitent ? Quels ont été nos mauvais choix ? Les orientations que nous avons prises ont-elles été suivies des effets escomptés ? Existe-t-il encore de grandes failles dans notre relation aux autres et surtout dans notre relation au Créateur ? Par ailleurs, de très nombreux versets du Coran et de très nombreux hadiths nous appellent à faire des efforts particuliers envers nos proches et nos moins proches. C'est l'occasion de multiplier les bonnes actions notamment en manifestant notre solidarité financière avec des causes humanitaires ou avec les plus démunis.
Un moment privilégié pour l'individu, sa famille, sa communauté, sa société Notre vie est rythmée par les horaires de nos repas, et, pour les croyants, par les horaires des prières. En changeant les horaires des repas notre quotidien change. Le croyant se lève plus tôt, avant d'aller au travail, il a le temps de lire le coran, de réfléchir sur sa vie. Entre midi et deux heures, il ne déjeune pas, il a également du temps durant la journée. Mais c'est surtout le soir que ce mois sacré grave les meilleurs souvenirs dans notre mémoire. Tout le monde se retrouve, sans retard, autour de la table familiale. A la joie qui suit la rupture du jeûne s'ajoute la joie d'être ensemble, en famille ou avec des amis, à échanger les petits riens qui font que l'on s'apprécie tant. C'est cette ambiance exceptionnelle qui fait que même ceux qui n'ont pas le devoir de jeûner souhaitent fortement participer au jeûne qui unit les croyants. Puis vient la prière de Trawih, en commun à la mosquée, c'est là que l'on retrouve tous les musulmans pour également s'échanger les nouvelles des uns et des autres, s'informer des difficultés que rencontre tel ou tel, lui manifester notre solidarité. Pendant un mois, chacun prend conscience de son identité et des liens qui l'unissent aux autres croyants. Et durant le reste de l'année, il se souviendra avec nostalgie de ces moments privilégiés. C'est pourquoi les croyants attendent avec impatience ce mois béni. La récompense du jeûne est auprès de notre Seigneur mais ses effets positifs en sont immédiatement ressentis.
Aspects médicaux Ramadhan a des conséquences médicales importantes, dans le domaine hormonal, dans le domaine de de l'hydratation, sur le transit, dans le domaine psychologique également. - dans le domaine hormonal : le jeûne entraîne une inversion des cycles insuline-glucagon. Durant le reste de l'année, l'hormone digestive la plus sécrétée est l'insuline. Il s'agit d'une hormone qui permet au glucose, un sucre qui constitue le véritable carburant de notre organisme, de pénétrer dans les cellules pour y être consommé et transformé en énergie. L'insuline permet également la mise en réserve du surplus d'énergie fournie par l'alimentation. Il semble qu'il existe une importante relation entre l'insuline et le système adrénergique. L'adrénaline est l'hormone de l'effort, de la consommation rapide d'énergie, du combat. L'insuline en faisant entrer le glucose dans les cellules entraîne dans les premiers jours de Ramadhan des hypoglycémies c'est à dire des chutes du taux de glucose dans le sang. Ces hypoglycémies sont responsables de la sensation de faim ressentie par le jeûneur. Durant le Ramadhan, après les premiers jours, l'insuline laisse sa place prédominante au glucagon. Le glucagon est l'hormone du jeûne, elle va mobiliser les réserves de l'organisme en particulier les graisses pour fabriquer le précieux glucose qui n'est plus apporté par l'alimentation. La prédominance du glucagon au bout de quelques jours de jeûne permet de moins présenter d'hypoglycémies graves et donc de moins sentir la faim. - dans le domaine de l'hydratation : le corps perd naturellement de l'eau en permanence : par la respiration, par la transpiration, par les urines et par le tube digestif (dans les selles). En temps normal, les apports couvrent les pertes, si ce n'est pas le cas, la soif nous rappelle à nos devoirs vis à vis de notre corps. Mais lors du jeûne, il ne nous est pas possible de répondre à la soif en absorbant de l'eau. Le corps va alors s'adapter en réduisant les pertes : les urines deviennent beaucoup plus concentrées et moins abondantes, le tube digestif récupère l'eau des selles qui deviennent alors plus dures ce qui risque d'amener une constipation. C'est ainsi qu'une fois par an, en jeûnant, nous ré-activons des mécanismes de notre corps qui ne sont pas utilisés en temps normal mais qui, en cas de pénurie de nourriture ou d'eau, nous permettraient de survivre plus longtemps. On peut raisonnablement penser que la ré-activation régulière de ses mécanismes les entretient et leur permet d'être immédiatement disponible en cas de besoin, comme l'exercice physique entretient les muscles, les os et les articulations. - dans le domaine psychologique : Le jeûne est incontestablement une contrainte que l'esprit impose au corps. Le fait de jeûner est une victoire de la volonté du croyant sur ses pulsions naturelles. «L'islam vise à une hiérarchisation des forces psychiques, physiques et sociales : la logique doit dominer les sentiments, de même que la morale doit canaliser les pulsions comme l'exprime le hadith.» Le jeûne permet de montrer au croyant qu'il peut canaliser ses passions par sa raison puisqu'il réussit chaque jour à surmonter ses pulsions de faim et de soif. Cette victoire quotidienne construit véritablement le psychisme des croyants. Un autre aspect est l'interdiction de la colère durant je jeûne. Or la faim et la soif constituent des aiguillons qui nous rendent plus irritables. Si le croyant arrive à dominer ses pulsions de colère durant cette période d'irritabilité accrue qu'est le jeûne, il y arrivera d'autant mieux lorsqu'il ne jeûnera pas ! C'est ainsi que le jeûne du Ramadhan est une formidable école de patience et d'endurance permettant aux croyants de renforcer leur personnalité tout en les rendant plus sociables et plus agréables.
Quelques conseils diététiques Il découle de ce qui précède que le régime alimentaire du jeûneur en bonne santé doit être modifié s'il ne souhaite pas subir les inconvénients qui pourraient résulter d'un jeûne mal préparé (constipation, hypoglycémies, infections urinaires...). Voici quelques conseils de bon sens : - Il faut se lever pour manger et boire avant l'aube. Le petit déjeuner comprendra des boissons abondantes comme des produits laitiers par exemple, des aliments contenant des sucres lents tels que des semoules, des farines, des céréales..., des fruits frais pour les vitamines, des dattes en quantité suffisante (plus de dix par jour) pour permettre au transit intestinal de fixer l'eau et donc d'éviter la constipation. - Le repas de rupture du jeûne ne sera pas trop abondant, il comportera des boissons abondantes en évitant les produits sucrés, il se fera de préférence en deux temps, rupture simple avec du lait et des dates, repas dans un deuxième temps comprenant beaucoup de légumes de manière à absorber suffisamment de fibres. - On absorbera utilement au moment du coucher une cuillère à soupe d'huile d'olive de manière à favoriser le transit.
Ramadhan et la maladie Cette partie s'adresse surtout aux malades, elle comporte des aspects techniques qui peuvent dérouter ou paraître fastidieux. Les malades ont la possibilité de s'abstenir de jeûner durant le temps de leur maladie. Mais les malades souhaitent souvent jeûner, malgré leur maladie. Ils doivent alors prendre un ou plusieurs avis médicaux pour prévoir, dans la mesure du possible quels seront les effets du jeûne sur leur maladie. Un médecin musulman, aura tendance à essayer de favoriser le jeûne sans doute plus qu'un autre qui risque de ne pas bien comprendre l'acharnement de son patient à vouloir jeûner en dépit de sa maladie. Certaines maladies sont, plus que d'autres sensibles au jeûne un petit nombre d'entre elles seront examinés sans que cela dispense les malades de consulter leur médecin pour avis et examen de la situation au cas par cas. Il est ici supposé que le patient est un adulte et que la maladie est isolée. Les maladies rénales : le rein est un organe de filtration et d'élimination des déchets, le problème est que les malades du rein se perçoivent souvent comme étant en bonne santé puisqu'ils ne souffrent pas ! Or le jeûne du Ramadhan, du fait de la privation de boissons et surtout en période de grandes chaleurs, entraîne la diminution de la filtration glomérulaire rénale. Je conseille donc aux patients souffrant d'une maladie rénale «en poussée» et/ou dont la clairance à la créatinine est inférieure à 70 ml/minute de ne pas jeûner. Ceux qui souhaitent malgré tout essayer devront effectuer un ou deux jours de jeûne puis contrôler l'absence d'infection urinaire et à nouveau leur fonction rénale : si elle s'est aggravée, il doivent arrêter de jeûner, sinon, ils peuvent continuer avec une surveillance hebdomadaire. Le diabète : Le diabète est une maladie durant laquelle le glucose augmente dans le sang. On distingue de diabète non insulino-dépendant (qui est traité par des comprimés par voie orale) et le diabète insulino-dépendant dans lequel des injections régulières d'insuline sont nécessaires. Les patients diabétiques non-insulino-dépendants qui souhaitent jeûner peuvent le faire en continuant leur traitement s'il se fait en une ou deux prises quotidiennes en adaptant éventuellement leur traitement sur les conseils de leur médecin et en veillant à rompre leur jeûne s'ils présentent un malaise. Par contre les patients qui souffrent d'un diabète insulino-dépendant sont plus difficiles à conseiller. Je pense que s'ils souhaitent absolument jeûner, il faut qu'ils remplissent les conditions suivantes : - 1° Le diabète doit être équilibré par le traitement depuis plus d'un mois. - 2° Le patient doit savoir correctement pratiquer l'auto contrôle de sa glycémie (le taux de sucre dans le sang). Pour cela il faut qu'il dispose d'une machine personnelle de contrôle de sa glycémie et qu'il sache s'en servir. - 3° Le malade doit, avant de commencer à jeûner, aller voir son médecin traitant et lui annoncer son intention de jeûner, lui expliquer ce que ça implique, lui demander de revoir son protocole d'injections d'insuline en fonction des horaires des repas et en fonction des résultats de sa glycémie. Il faut bien noter deux choses : - le médecin traitant est un conseiller en matière de santé, il doit bien expliquer le pourquoi de ses avis mais il ne peut pas choisir à la place du patient s'il doit jeûner ou pas. - pour la grande majorité des savants musulmans, l'injection d'insuline ne rompt pas le jeûne, de même que le contrôle de la glycémie. Elles sont donc possibles durant la journée de jeûne. - 4° Durant la journée de jeûne, le diabétique doit contrôler sa glycémie plus souvent que d'habitude et en particulier au moindre malaise. - 5° Si la glycémie descend en dessous de 0,70 gr/l, il doit absolument rompre le jeûne même si son intention de départ était de jeûner toute la journée. C'est très important parce que s'il ne le rompt pas, il met sa vie en danger. L'asthme : Il faut d'abord souligner que l'asthme est une maladie mortelle. D'autre part un certain nombre de patients jouent à se faire peur en retardant le moment de la prise de médicament lors de la crise. C'est un «jeu» très déconseillé ! ! ! - Soit leur asthme est bien stabilisé (moins d'une crise par semaine) grâce à Allah par l'intermédiaire de leur traitement. Ils doivent donc essayer de jeûner en poursuivant leur traitement habituel : Pour les comprimés, comme il n'y a qu'une ou deux prises par jour, voir plus bas sur la prise de médicaments durant Ramadhan .... Pour les corticoïdes inhalés (bécotide, pulmicort.....) Il est possible de les prendre en une ou deux fois par 24 h, donc même chose, les prendre en dehors des périodes de jeûne. Le problème se pose pour les bronchodilatateurs inhalés, en général des ß mimétiques de type Ventoline (Salbutamol), Maxair (Pirbutérol), Bricanyl (Terbutaline)... Car une toute petite partie du produit passe quand même dans l'œsophage. La question est donc de savoir si en inhaler durant les périodes du jeûne rompt le jeûne ou pas sachant que la prise de ce type de médicament quatre fois par jour ou plus peut être nécessaire... (donc également durant la journée, période de jeûne). La majorité des savants, tout en soulignant le devoir absolu de traiter une crise, considèrent que la prise d'aérosols inhalés rompt le jeûne. Mais si une crise survient, ils doivent immédiatement interrompre leur jeûne pour se traiter sans attendre, ils devront alors rattraper la journée de jeûne une fois que cela ira mieux ou payer le repas d'un pauvre. - Soit leur asthme n'est pas stabilisé, (plusieurs crises par jour), il est alors préférable qu'ils n'essaient pas de jeûner pour ne pas déstabiliser encore plus leur état et qu'ils poursuivent scrupuleusement leur traitement. Il devront alors rattraper la journée de jeûne une fois que cela ira mieux ou payer le repas d'un pauvre. La grossesse : Il faut d'abord remarquer que la grossesse n'est pas une maladie mais un état physiologique. Par ailleurs des générations de musulmanes ont jeûné tout en étant enceintes, si le jeûne avait un effet négatif sur la santé de la mère ou de l'enfant, on l'aurait remarqué de longue date ! Il faut tempérer les remarques précédentes en rappelant que la femme enceinte, plus que d'autres, risque de faire des hypoglycémies durant sa grossesse et que si elle en fait, le bébé qu'elle porte en fait aussi, ce qui risque de lui être dommageable. On peut donc affirmer qu'une femme enceinte a le droit de jeûner mais qu'elle doit arrêter de le faire si elle ressent un malaise car le bébé risque de souffrir. La prise de médicaments : Les médecins sont souvent interrogés par les patients sur la prise de médicaments. Il faut souligner, en accord avec tous les savants musulmans, que l'absorption par voie orale d'un médicament durant la journée rompt le jeûne. Les fréquences de prises de médicaments sont calculées en fonction de leur élimination. Il ne faut donc pas 'sauter' une prise au risque de compromettre tout le traitement. Par contre une adaptation des horaires de prise est souvent possible : - Pour les patients qui prennent un traitement à prendre deux fois par jour, ils peuvent le prendre en se levant le matin avant l'aube et reprendre leur traitement au moment de l'Iftar (rupture du jeûne au coucher du soleil) le soir. - Pour les patients qui prennent un traitement à prendre trois fois par jour, en général, ils peuvent le prendre le matin avant l'aube, le soir à Iftar et plutôt que de prendre le traitement à midi, absorber la troisième prise au moment du coucher... Une autre question concerne les injections. Une grande majorité de savants sont d'avis que les injections effectuées dans un but médical (pas la toxicomanie à l'héroïne donc) ne rompent pas le jeûne, sauf si elles ont un but nutritif (injection de sérum glucosé par exemple). Il est donc tout à fait licite de se faire vacciner durant Ramadhan par exemple. Il faut signaler qu'il existe des savants (minoritaires) qui considèrent que tout apport extérieur de produit étranger rompt le jeûne. Ceux qui choisissent de suivre cette fatwa ne pourront pas alors se faire vacciner durant la journée. A ma connaissance, les prises de sang, dans la mesure où il n'y a pas de consommation d'un produit mais plutôt prélèvement, ne rompent pas le jeûne.
Conclusion C'est ainsi que le jeûne permet de marquer l'année qui s'est écoulée. Il s'agit bien d'une purification annuelle brisant nos habitudes, nous invitant à l'introspection, resserrant les liens familiaux et identitaires, centrant la vie des musulmans autour de la mosquée et purifiant notre corps des maux que nous lui avons infligé le reste de l'année. Oui, les musulmans attendent avec impatience ce mois sacré, et une fois ce mois béni achevé, ils devront veiller à prolonger le plus longtemps possible les bonnes habitudes qu'ils y ont prises et à se souvenir des bienfaits de leur Seigneur. A. T. M. * Dr. Abdallah Thomas Milcent est conférencier et médecin généraliste