C'est dans la capitale argentine, Buenos Aires, que le Belge Jacques Rogge fera, à l'occasion de ses 71 ans, sa dernière apparition en tant que patron de l'Olympe. Le Belge passera le flambeau à son successeur le 10 septembre, comme le lui avait transmis l'Espagnol Juan Antonio Samaranch il y a 12 ans. L'ancien chirurgien, qui arrive au bout de ses deux mandats de huit et quatre ans, élu président du CIO depuis 2001, quittera son poste cette année. Le nom du nouveau patron de l'instance olympique sera connu le 10 septembre à l'issue de la 125e session du CIO à Buenos Aires. Au cours de cette session, sera également choisi la ville organisatrice des Jeux Olympiques d'été 2020 parmi Tokyo, Istanbul et Madrid. Pas moins de six candidats se bousculent au portillon pour succéder à Jacques Rogge. Les six hommes qui rêvent d'être les prochains maîtres des anneaux sont des proches des milieux sportifs. Ils ont des curriculums vitae assez étoffés, mais le plus connu du grand public parmi les six candidats déclarés, est aussi le plus jeune. Il s'agit du champion olympique et détenteur de 16 records du monde à la perche en salle et en plein air. La légende de la perche, l'Ukrainien Sergei Bubka, qui a fait rêver les foules en devenant le premier homme à franchir les 6 m. Si le CIO veut une icône du sport pour patron, Bubka est le candidat idéal, lui qui a poussé la barre toujours plus haut et détient toujours le record du monde (6,14 m, 6,15 m en salle). Mais le champion olympique de Séoul et le sextuple champion du monde électrise bien moins un auditoire qu'un stade. Si sa jeunesse et son énergie sont ses meilleurs atouts face à cinq candidats déjà -ou presque- sexagénaires, plusieurs estiment qu'il peut encore attendre. L'autre candidat Thomas Bach, le patron du Comité olympique allemand et vice-président du CIO, avait ouvert le bal pour la succession de Rogge le 9 mai. Il a été suivi depuis par Ng Ser Miang, vice-président du Comité olympique de Singapour et autre vice-président du CIO, le Portoricain Richard Carrion, l'influent président de la Commission des finances du CIO, le Taïwanais Ching-kuo Wu, le président de l'Association internationale de boxe amateur (AIBA), et le Suisse Denis Oswald, président de la Fédération internationale d'aviron (FISA). Parmi tout ce beau monde, les pronostics sont favorables à l'Allemand Thomas Bach, vice-président du CIO, patron du Comité olympique allemand et médaillé d'or de fleuret par équipes aux JO-1976. L'Afrique, une grande nation, avec un grand peuple, de grands champions aussi bien olympiques que du monde, n'aura pas de candidat à la présidence après le retrait de la marocaine Nawal El Moutawakil. Cette dernière s'est retirée de la course au trône, estimant que le moment n'était pas opportun pour elle de se porter candidate. Elle pense continuer à servir le mouvement olympique, au sein de cette organisation qu'elle pourrait servir davantage, surtout la personne qui va prendre les rênes du CIO et apporter une expérience acquise depuis maintenant presque un quart de siècle. Pour rappel, le futur parton du CIO, ne touchera pas le moindre salaire pour occuper cette fonction. Aucun des six candidats n'a exprimé le souhait d'être payé en cas d'élection. Le Belge a expliqué qu'il avait défendu l'idée de la rémunération de la présidence afin que des membres plus jeunes, ayant une famille, ne s'empêchent pas de briguer la fonction pour de simples raisons économiques. Ils resteraient sous le système actuel de remboursement des frais. Au cours de cette session, sera également choisi la ville organisatrice des Jeux Olympiques d'été 2020 entre la ville de Tokyo, Istanbul ou Madrid. Ces trois villes candidates sont toutes capables d'organiser les Jeux olympiques. Leurs représentants ont été écoutés, le CIO a mesuré leur mobilisation. Ces trois villes candidates n'en sont pas à leur première candidature. Elles ont une longue expérience et maîtrise leur sujet. Leurs équipes maîtrisent bien les rouages, ils savent comment se présenter, comment convaincre les gens du comité olympique. La nouveauté, pour cette élection, a été l'invitation faite par le CIO à ces trois villes qui se sont présentées à Lausanne, au mois de juillet. Elles ont exposé leur dossier qui ont convaincus les membres du CIO qui en savent assez aujourd'hui sur les projets, les ambitions et de la vision de chacune pour prendre une décision. La question de la relance d'un sport ancestral comme la lutte en février dernier a suscité une telle indignation et incompréhension face à la décision prise par la commission exécutive que les membres du CIO. Elle sera débattue et devrait permettre à la discipline de revenir par la grande porte. Y. B.