Petit rhume, grande fièvre, maux de tête… jusqu'à la bronchite et aux crises d'asthme aiguës, les services d'urgences médicales n'en finissent pas de compter les malades de la grippe saisonnière. Un fait tout à fait normal pour cette période de froid et de changement brusque du temps qui risque toutefois de s'aggraver si, justement, les personnes qui en sont atteintes ne prennent pas au sérieux la maladie. Cette dernière fait au moins 500 000 décès par an dans le monde. L'annonce dernièrement de la découverte d'une nouvelle souche du virus de la grippe saisonnière fait craindre le pire et appelle à plus de vigilance en matière de prévention. L'appel est à prendre en considération du moment que c'est l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui évoque le risque d'une grave épidémie dans le monde à l'approche des deux mois de janvier et février prochains. En Algérie, la situation est d'autant plus inquiétante que c'est, durant ces deux mois de l'année (janvier et février 2008) que le plus grand nombre de malades avait été enregistré. La menace d'épidémie durant les deux mois à venir est donc réelle et seule la vaccination permettrait de la juguler. En effet, selon les propres statistiques du Groupe régional de l'observation de la grippe (GROG), qui s'est établi l'année dernière dans six wilayas du pays (Alger, Blida, Boumerdès, Tipasa, Tizi Ouzou et Médéa), près de deux millions de cas de grippe ont été relevés durant la période allant du 29 septembre 2007 au 31 mars 2008. Les deux mois de janvier et février de l'année en cours sont considérés comme une période d'intense activité grippale, avec 1 000 cas de grippe réelle pour 100 000 habitants. Un pic de 1 437 cas pour 100 000 habitants a été enregistré durant la période allant du 9 au 15 février. Voilà donc ce qui a poussé le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) à décider de l'importation de 1 200 000 doses de vaccin, aujourd'hui disponibles dans pratiquement toutes les officines de pharmacie à travers le pays. Le vaccin est remboursable. Il est aussi gratuit pour les personnes âgées de 65 ans et plus (instruction ministérielle) même si sur le terrain la réalité est autre. Et pour cause, certaines personnes font état du refus de certaines pharmacies de le distribuer sans ordonnance médicale, encore moins gratuitement. On constate également que, malgré la disponibilité de ce vaccin, beaucoup parmi les citoyens algériens ne croient pas à ses bienfaits. Il y a les tisanes et autres plantes médicinales pour les soulager de leur mal. Les vaccins affaiblissent la défense immunitaire du corps, selon leurs dires. Une conviction bien incrustée dans les esprits, y compris parmi les personnes vulnérables que sont les asthmatiques, les malades chroniques… et aussi les enfants et les personnes du troisième âge. Les médecins, dans les deux secteurs, public et privé, sont appelés à jouer un rôle prépondérant dans les campagnes de sensibilisation sur le vaccin antigrippal. K. M.