Le mauvais œil est très craint par les gens. Chez les Africains et les Arabes (Kabyles aussi) que nous sommes, il est encore plus puissant, plus cinglant. Le mauvais œil est très craint par les gens. Chez les Africains et les Arabes (Kabyles aussi) que nous sommes, il est encore plus puissant, plus cinglant. Les footballeurs qui sont exposés à longueur d'année le redoutent au plus haut point. Ils en sont même terrifiés, les pauvres. Mais leur égo ne leur permet pas de se mettre à l'écart des projecteurs. C'est plutôt leur pauvre maman, leurs sœurs ou leur épouse qui triment le plus. D'un côté, elles savent qu'en s'exposant aux médias, leur trésor aura une récolte de blé meilleure la saison d'après. Qui n'espère pas voir sa cote monter ? Mais d'un autre côté, elles craignent les blessures causées pas les tirs inexpliqués de ces snipers du mauvais œil. Souvent, on dit qu'on a frappé le capital familial par un bon « robinet ». Et c'est pour cela qu'il a… coulé. La dernière interview que nous a accordée Abou Trika est aussi révélatrice de cette angoisse généralisée chez les femmes arabes. Il a confié à notre collègue que sa femme n'a pas voulu qu'il gagne le titre de meilleur joueur africain de l'année, parce qu'elle avait peur qu'il lui arrive un malheur juste après. Nous les femmes, nous savons pertinemment que pour garder intact notre homme, il suffit de ne rien révéler de notre bonheur à nos amies. Car c'est souvent celles-là qui nous achèvent, au sortir d'une réunion du hammam. Vivons cachés, vivons heureux. Mais comment cacher un mari comme Abou Trika ? Impossible, bien évidemment. C'est pour cela que je propose à toutes les snipers algériennes de m'aider à faire tomber le meilleur joueur égyptien peu avant le match Algérie-Egypte. On connaît son point faible. Ce sera donc plus facile pour nous. Il suffit que chacune de nous prenne son arme la plus sophistiquée, de bien l'astiquer et de se préparer à un tir groupé pour le dérégler. Une consigne cependant : ne visez pas son cœur. Les Algériennes ont toujours pris part aux grandes guerres du pays, non ? Alors… Suzanne Amokrane [email protected]