«J'étais très chanceux d'avoir joué contre Del Piero, Grosso et autres Cannavaro» La participation du métronome de l'Entente de Sétif Hadj Aïssa au jubilé de l'ancien international saoudien Hamza Idriss a été le fait marquant de l'actualité sportive du côté des Hauts Plateaux où les inconditionnels sétifiens ont dû beaucoup apprécier l'un des deux buts inscrits par le maître à jouer dans les filets de la célèbre défense des Bianconeri. * Tout d'abord, on vous félicite pour la prestation face à la Juve… Merci à vous et à tous les supporters de l'Entente de Sétif. Je profite de l'occasion du Nouvel An pour adresser mes meilleurs vœux à tous les Algériens et souhaiter beaucoup de réussite à notre équipe, l'Entente, et à ses supporters, en particulier, et au football algérien, en général. En ce qui concerne ce match, je dirai que cela restera un très bon souvenir pour moi car jouer face à une équipe de la Juventus restera gravé dans la mémoire de n'importe quel joueur surtout que cette équipe renferme dans ses rangs des champions du monde, à l'instar de Del Piero, Grosso et autres Cannavaro. J'étais très chanceux d'avoir joué contre eux. * Vous ne connaissiez pas Hamza Idriss mais il vous a adressé cette invitation. Comment a-t-il pensé à vous ? Les contacts ont été établis avec mon président Serrar afin que je puisse prendre part à cette rencontre. J'ai répondu par l'affirmative car ce match coïncide avec l'arrêt du championnat. Il devait d'ailleurs m'accompagner mais il a été retenu par le transfert de mon coéquipier Ziaya. Je dirai que c'est grâce à l'Entente, qui a pris part à plusieurs matches là-bas laissant une bonne image, qu'on m'a fait appel. C'était pour moi plus qu'un rêve. Je remercie Hamza Idriss pour cette invitation. Je crois que j'ai pu lui rendre la pareille sur le terrain en réalisant un bon match. * Votre rendement a été très bon malgré la fatigue du voyage. On suppose que vous étiez très motivé, non ? Effectivement, j'ai effectué une véritable expédition. J'ai raté l'escale de la Turquie. J'ai dû rejoindre Djedda via Beyrouth. Je suis arrivé cinq heures seulement avant le coup d'envoi de la partie. J'étais obligé de réaliser un bon match car je devais présenter toute l'Algérie au cours de ce match pas uniquement Hadj Aïssa. Je dois préciser que j'ai été très bien accueilli par tout le monde là-bas. Le fait qu'on m'ait retenu résume tout. Malgré mon arrivée tardive, on m'a toujours gardé ma place de titulaire. * Le fait d'avoir marqué un but et dribblé dans le match des éléments comme Cannavaro, Grosse et Legrotaglie restera gravé à jamais dans votre mémoire… C'est un honneur pour moi de marquer face à l'une des meilleures défenses du monde connue pour sa rigueur. En ce qui concerne mes dribbles, je dirai que j'ai joué comme d'habitude et sans complexe. J'ai dédié ce but à Hamza Idriss en reconnaissance de l'invitation qu'il m'a adressée. Quand on dribble des joueurs comme Cannavaro, Grosso, cela veut dire que le football algérien est en bonne santé d'autant plus que le speaker ne cessait de m'appeler Hadj Aïssa l'Algérien. N'oubliez pas que les supporters me connaissent bien vu que l'Entente a donné la réplique à l'Ittihad de Djedda à quatre reprises. * Que vous a dit Hamza Idriss en fin de match ? Il m'a fait savoir qu'il était content de me voir parmi le groupe qui a disputé ce match. Je l'ai remercié, de mon côté, pour l'invitation. Il m'a demandé de rester pour le dîner avec les autres joueurs mais je lui ai fait savoir que j'allais prendre le vol de 3h du matin vers Istanbul. Tout le monde m'a remercié et félicité pour cette prestation face à la Juve. * Ici, à Sétif, on a vibré pour votre but comme si c'était l'Entente qui a joué… Cela me fait plaisir d'autant plus que je me suis déplacé à Djedda uniquement pour honorer le football algérien ainsi que l'Entente et ses supporters. Je devais préserver cette belle image que l'Entente a laissée au cours de ses dernières sorties en Arabie Saoudite dans le cadre de la Ligue des champions arabe. Je crois avoir fait honneur à toute l'Algérie et spécialement à l'Entente. * Mansour El Baloui avait déclaré à Sport 7 qu'il demandera officiellement vos services auprès de Serrar. Qu'en est-il au juste ? Je vous jure que je ne suis au courant de rien car comme je vous l'ai déjà dit, j'ai eu à peine le temps de jouer le match et plier bagage pour me rendre à l'aéroport et prendre le vol d'Istanbul. Mais il y avait des supporters qui m'ont interpellé pour me demander de venir jouer officiellement à l'Ittihad ainsi que certains organisateurs et membres de la direction du club qui m'ont demandé aussi mon numéro de portable que je leur ai laissé au vestiaire. Si ce club demande mes services et qu'on s'entende sur tout, je ne refuserai pas leur offre surtout que ce club dispute la Ligue des champions d'Asie. * En l'espace de cinq jours, vous avez joué contre Doucen puis la Juve. C'est bizarre de passer d'un niveau à l'autre, non ? Les supporters de l'Entente qui me connaissent depuis six ans savent bien que je ne suis pas un joueur arrogant qui choisit ses matches. Je les prends avec la même rigueur et motivation. Face à Doucen, c'était pour nous un match de coupe à prendre au sérieux car la surprise n'est guère écartée dans ce genre de compétition. Croyez-moi, j'ai joué avec la même motivation que face à la Juventus. Dès que je prends place sur le terrain, je tente de donner le meilleur de moi-même. Je prends toujours au sérieux l'adversaire. * Depuis l'arrivée de l'entraîneur Zekri, Hadj Aïssa est en train de marquer. Est-ce une pure coïncidence ? C'est vrai depuis la venue de Zekri j'ai dû marquer deux buts. Le premier face à l'IS Tunis et le second contre la Juve. Ce n'est pas un pur hasard dans la mesure où il m'a soumis à un programme spécial en me faisant travailler devant les bois. Ce qui me manquait le plus, c'était cette efficacité devant les bois. * Quelles sont vos ambitions durant l'année 2010 ? Depuis que j'ai intégré l'Entente, j'ai dû glaner cinq trophées. Il est clair qu'en 2010, j'ambitionne de décrocher les titres que je n'ai pas encore gagnés. Je fais allusion à la Coupe d'Afrique et la Coupe d'Algérie. Nous avons raté bêtement la Coupe de la CAF. Cela devra nous servir de leçon durant la Ligue des champions africaine. C'est vrai que cette compétition est plus rude que celle de la CAF mais je pense que l'Entente renferme dans ses rangs des éléments capables de relever ce défi. En ce qui concerne la Coupe d'Algérie, je pense qu'il est temps pour ramener ce trophée à l'est du pays car j'étais surpris d'apprendre que depuis 1990 cette coupe n'a pas été gagnée par une équipe de l'Est. * Que diriez-vous à propos de l'équipe nationale à la veille du coup d'envoi de la CAN en Angola ? Je souhaite beaucoup de réussite à l'équipe nationale. J'espère qu'on arrivera à la finale car on doit rêver du moment que nous avons battu le double champion d'Afrique et que nous sommes le seul pays arabe qui sera au prochain Mondial. Entretien réalisé par Samir B.