Des responsables algériens voulaient 500 000 euros pour le libérer. Ilyes Cherchar, l'une des révélations de la Coupe d'Afrique U17, qui avait eu lieu l'année passée en Algérie, jouera à Epinal, club français évoluant dans le championnat amateur. Pour beaucoup d'observateurs, cela s'apparente à un camouflet vu que ce joueur a participé au championnat du monde de la catégorie qui s'était déroulé au Nigeria l'automne dernier et qu'il mérite, au vu de ses qualités, mieux qu'une place dans un club amateur. Or, la vérité est tout autre. Des responsables algériens voulaient 500 000 euros pour le libérer En effet, Epinal n'est qu'une «escale technique» pour Cherchar afin justement de lui assurer un avenir professionnel. La raison ? La cupidité excessive de quelques responsables techniques algériens. En fait, le joueur, qui a intégré l'Académie de la FAF, en provenance de l'ASO Chlef, afin de préparer la CAN U17, a fait l'objet d'un intérêt de l'AS Nancy, club de la Ligue 1 française, dont le centre de formation est dirigé par un ancien international algérien, Rachid Maâtar. Or, des responsables de la DTN se sont montrés trop gourmands au point d'exiger 500 000 euros pour avoir le joueur. Cette somme est relativement énorme pour un joueur de 17 ans, de surcroît évoluant en Afrique et qui n'a pas remporté de titre international majeur. Nancy l'a placé à Epinal pour qu'il joue des matches intenses Nancy a donc refusé de payer une telle somme, à plus forte raison pour un joueur qui n'est pas licencié puisqu'il évolue dans une académie. Afin de contourner les exigences de leurs interlocuteurs, les responsables du centre de formation du club français ont placé Cherchar à Epinal, un club où ils envoient de jeunes joueurs pour leur permettre de s'aguerrir. Cette option obéit à un double objectif : éviter de payer la somme exigée pour le transfert du joueur, puisqu'il n'y a pas d'indemnité de transfert à payer lorsqu'il y a recrutement dans un club amateur, et permettre à ce dernier de jouer des matches intenses avec les seniors d'Epinal, vu que les rencontres avec la réserve de Nancy ne sont pas toujours de grande intensité. Par la même occasion, Maâtar gardera un œil sur lui en le supervisant dans les matches qu'il disputera, et dans le cas où il plairait au directeur sportif du club, Cherchar signera un contrat professionnel. Ainsi, en se montrant cupides, les responsables techniques algériens n'ont récolté aucun sou de l'opération. L'intérêt des joueurs doit prévaloir sur l'argent Comme il est clair qu'il serait difficile à un jeune joueur talentueux de progresser et de s'affirmer en Algérie, pays dont les clubs négligent de plus en plus la formation, les responsables du football algérien gagneraient à envoyer plus souvent et plus facilement les jeunes talents vers des clubs étrangers où ils pourraient percer et devenir plus performants, pour le plus grand intérêt de la sélection nationale, plutôt que de les vendre au plus offrant, au risque de freiner leur progression. Les meilleurs exemples ont été Moussa Saïb et Rafik Saïfi, transférés respectivement de la JSK et du MCA vers Auxerre et Troyens pour des sommes modiques, mais qui ont gagné des titres en France et/ou apporté leur expérience à la sélection. Cet exemple devrait être médité par les cupides de tout bord, qu'ils soient dans les clubs ou dans les structures de la FAF…