Après quelques années de gestation, le Slovène Valter Birsa est arrivé finalement à maturation à Auxerr. On le savait pétri de talent, mais il tardait à éclore ou à trouver l'écho dans un club et dans une sélection qui n'attendait que ça. Après quelques années de gestation, le Slovène Valter Birsa est arrivé finalement à maturation à Auxerre au cours d'une saison 2009/10 synonyme de révélation. Deuxième au classement de Ligue 1 avec le club bourguignon, à quatre journées de la fin, qualifié avec la Slovénie pour la Coupe du monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010, le virevoltant milieu offensif gauche de 23 ans est devenu un incontournable dans les deux onze. Sa patte gauche a, en effet, activement contribué à ces deux étonnants parcours. Sa bonne humeur sans doute aussi. Biky - son surnom - est revenu, avec cette jovialité qui le caractérise, sur cette année riche en succès et en surprises, au micro de FIFA.com. Valter, à 23 ans, les résultats parlent pour vous : deuxième avec Auxerre en Ligue 1, qualifié avec la Slovénie pour participer à la Coupe du monde de la FIFA 2010, tout semble vous sourire. Quel regard portez-vous sur votre parcours à titre personnel ? C'est évidemment positif ! Je suis très heureux de tout ce qui se passe avec Auxerre comme avec la sélection nationale, mais j'ai aussi conscience que je peux mieux faire. J'ai encore des réserves, et je vais continuer à travailler encore et encore pour ne pas les épuiser. En tout cas, je m'efforce de me donner à 100 %, et je pense que ça finit toujours par payer. Après avoir enfilé les buts au poste d'attaquant lors de vos premières saisons professionnelles en Slovénie (27 buts lors de sa deuxième saison professionnelle), vous avez été repositionné à un poste de milieu du terrain lors de votre arrivée en France en 2006, et vous avez l'air de finalement vous épanouir en tant que tel... En effet, après deux années d'expérience en tant qu'avant-centre avec le ND Gorica dans le championnat slovène, j'ai été recruté par le FC Sochaux pour jouer à la pointe de l'attaque. Mais pour pallier certaines blessures, j'ai été repositionné au poste de milieu de terrain par intérim... et je suis finalement resté ! Mais honnêtement, je m'en satisfais pleinement avec Auxerre comme avec l'équipe nationale. Bien qu'excentré sur la gauche, je garde un rôle à caractère offensif et cela me va. Encore une fois, peu importe ma position sur le terrain, l'important étant de donner le maximum. Le parcours d'Auxerre est exemplaire cette année. Dauphin de Marseille, vous êtes en mesure de devenir champion de France. L'euphorie n'est-elle pas en train de gagner le vestiaire auxerrois ? Non, depuis le début du championnat, nous nous évertuons à prendre les matchs les uns après les autres, à garder la tête froide. Donc restons concentrés. S'enflammer, c'est le meilleur moyen de tout perdre. N'y a-t-il pas d'ailleurs des points de comparaison entre le parcours surprenant d'Auxerre et celui de la Slovénie au cours des matchs de qualification à la Coupe du monde de la FIFA 2010 ? Oui, c'est vrai que les deux équipes ne sont peut-être pas là où on les attendait au départ. La Slovénie est un petit pays, et sa qualification est considérée comme une surprise. Auxerre en est une aussi. Au départ, c'est vrai que l'on ne se voyait pas aussi bien placés, mais au fur et à mesure, que ce soit avec Auxerre ou la Slovénie, les victoires en ont appelé d'autres. Mais avec du recul, je pense que nous méritons quoi qu'il en soit d'en être là aujourd'hui, que ce soit en haut de la Ligue 1 ou en Coupe du monde. A 18 ans, vous avez été le plus jeune joueur à avoir porté le maillot national slovène, avez-vous le sentiment qu'il y a une attente particulière par rapport à ce statut ? Non, je ne ressens aucune pression particulière par rapport à cela. Je prends cela davantage comme un honneur ou un cadeau. D'ailleurs, en tant que jeune joueur, les gens ont plutôt tendance à pardonner vos éventuelles erreurs. Mon objectif a toujours été de me mettre au diapason de l'équipe nationale en donnant le maximum. C'est la seule façon que j'ai trouvée de remercier de cette confiance que l'on m'a accordé. Vous avez marqué votre premier but sous les couleurs slovènes en septembre dernier contre la Pologne. Qu'avez-vous ressenti à ce moment précis ? Cela a été un véritable soulagement ! Je suis arrivé en sélection à un moment où l'équipe traversait une période un peu difficile, et ne parvenait pas à trouver ses marques. Cela minimisait donc mes chances de marquer. Et puis l'équipe a petit à petit trouvé son rythme de croisière et il y a eu ce match contre la Pologne, avec ce but à la clé me concernant. A partir de là, je me suis un peu relâché, et j'ai le sentiment d'avoir mieux joué par la suite... La Slovénie a réalisé un parcours admirable au cours des qualifications de la Coupe du monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010. Pensez-vous qu'il relève du domaine de l'exploit ou de la logique ? Je dois admettre que l'on n'y croyait pas tellement au début. Puis l'on s'est pris au jeu de la gagne, à mesure qu'on engrangeait les points et les matchs. La confiance aidant, on a notamment gagné deux fois contre la Slovaquie qui était leader de notre groupe, et surtout la Russie en match de barrage. Au final, on a fait preuve de beaucoup de courage, et on a été récompensés par une qualification finalement méritée. Maintenant que vous y êtes, quelle est la suite du programme dans le Groupe C comprenant l'Angleterre, les Etats-Unis et l'Algérie ? Désormais, il s'agit uniquement de continuer à faire le maximum, à se battre sur tous les ballons comme on l'a fait jusque-là. On a trois matchs contre de grandes équipes, mais l'objectif est de gagner le plus de points et d'être devant à l'arrivée. Après on verra ! Sur quelles qualités la Slovénie pourra-t-elle s'appuyer pour atteindre cet objectif ? La force première du groupe, c'est d'être soudé ! On est de véritables amis dans la vie, on se connaît pour la plupart d'entre nous depuis longtemps pour avoir joué ensemble dans les équipes de jeunes et en Espoirs. Selon moi, c'est cette vertu qui a fait et qui peut faire la différence encore. Vous vous êtes fait remarquer cette saison par un geste qui vous honore... En décembre dernier contre Marseille, vous avez rectifié une mauvaise décision arbitrale et fait annuler l'exclusion du Marseillais Bakary Koné, accusé à tort de vous avoir donné un coup de coude... (Il coupe) Je n'en tire sincèrement aucune gloire ! Vous parliez de logique tout à l'heure, et bien c'est à cela que ce geste répond. Il n'y avait pas faute, ça me paraissait juste normal de le signaler, et ça n'a absolument rien changé, on a même gagné ce soir-là !