C'est un Sofiane Bengoreine hors de lui que nous avons joint au téléphone quelques minutes seulement après l'agression sur l'autobus du MCO. Que s'est-il passé à la sortie du stade ? On était déçus de l'issue de la rencontre puisqu'on venait de perdre ce match contre Chlef. Les joueurs, dont le moral était au plus bas en prenant leur place dans le bus, ne s'attendaient absolument pas à ce scénario. Nous pensions que les supporters de Chlef allaient rentrer contents chez eux. Mais grande fut notre surprise en constatant que des centaines de fans de Chlef prenaient à partie notre bus, le fusillant de différents projectiles. Est-il vrai que le bus est endommagé ? Toutes les vitres sont endommagées (interview réalisée sur le chemin du retour). J'ai les pieds sur des débris de vitres. Aucune n'a été épargnée. Dès qu'on a vu le premier coup arriver, on a tous baissé la tête. J'ai reçu une pierre grosse comme ça sur l'avant-bras. Je souffre d'un hématome et d'une plaie. Ce n'est pas une blessure grave mais j'aurais pu recevoir cette pierre sur la tête si je ne m'étais pas protégé avec mes deux bras. Maintenant, on souffre d'un froid glacial car on n'a pas de vitres dans le bus. On risque d'attraper la grippe. Pourquoi n'avez-vous pas attendu que la foule se soit dispersée pour quitter le stade ? Ce n'est pas nous qui décidons. On était censés être escortés jusqu'à la sortie de la ville. Malheureusement, le service d'ordre nous a lâchés juste à la sortie du stade et nous a laissés à la merci d'une foule déchaînée. Je mettrai ma main au feu que le coup a été monté de toutes pièces. N'avait été la présence des caméras, on aurait payé cash la barbarie des supporters en plein stade. Justement, sur le terrain, la victoire de l'ASO ne souffre d'aucune contestation… On n'a rien dit. Sauf ce deuxième but, entaché d'une situation de hors jeu, qu'on a contesté mais, en fin de match, on s'est dirigés vers le bus tout en regrettant certaines de nos erreurs. Mais comment voulez-vous qu'on tienne le coup après une agression lâche des supporters de l'ASO ? Vous donnez l'impression d'être vraiment remonté... Et comment ! C'est toujours à Chlef qu'on assiste à ce genre de scène. On a tout fait sur le terrain pour éviter la provocation des supporters et celle de certains joueurs. A qui faites-vous allusion ? A Zaoui bien sûr. Il a agressé Ouamane sous les yeux de l'arbitre. Ce n'était pas par hasard car ce joueur a été malin. Il savait que l'équipe n'avait pas d'autre gardien de but. Il a essayé de le pousser vers l'expulsion. Mais on calculera la date du match retour par jour et par minutes. On prendra notre revanche. Je dirai seulement aux Chalfaoua que le civisme passe avant le professionnalisme. Qu'est-ce qui a manqué aux Hamraoua pour espérer revenir avec un résultat positif ? Il nous a manqué certains éléments importants dans l'échiquier. Contrairement à l'ASO, qui renferme en ses rangs des joueurs d'expérience, le Mouloudia a évolué avec une équipe composée essentiellement de jeunes sans aucune expérience. Le retour des blessés et des suspendus nous fera du bien. Voilà pourquoi Zaoui a agressé Ouamane Le geste de Zaoui à l'encontre de Ouamane n'était pas le fait du hasard. Sur les images de la télévision, l'on voit clairement que l'ancien international ne s'est guère soucié du ballon en allant directement charger le portier du Mouloudia. Les joueurs du MCO n'étaient pas dupes puisqu'ils savaient que Zaoui avait l'intention de faire du mal à Ouamane afin de le faire sortir sachant que le Mouloudia disposait d'un deuxième gardien de but junior. Une action qui a irrité tous les joueurs et qui a failli mettre le feu aux poudres. La direction saisit le secrétaire général de la LNF Une fois arrivés à Oran, les responsables du Mouloudia ont saisi le secrétaire général de la Ligue nationale de football. En l'absence de Mohamed Raouraoua et Mecherara, les dirigeants du MCO ont informé leurs homologues de la Ligue des incidents qui ont éclaté à la sortie de la délégation oranaise de la ville de Chlef. Un rapport détaillé avec une bande vidéo sera transmis à la FAF cette semaine. Les supporters du MCO coincés à Boumerzag Par mesure de sécurité, les supporters du Mouloudia d'Oran ont dû rester quelques heures dans les travées du stade Boumerzag. En effet, les fans des Rouge et Blanc n'ont quitté le stade que cinq heures après la fin du match. Un vrai périple pour ces supporters qui ont dû patienter une éternité avant de prendre la route vers Oran. Il faut dire que ceux qui ont quitté le stade dans la foulée ont essuyé quelques blessures superficielles. Certains d'entre eux ont pris place dans le bus des joueurs afin de recevoir les premiers soins. Mehiaoui : «Cette agression ne doit pas rester impunie !» «Notre équipe est tombée dans une véritable embuscade où le bus de l'équipe a été bombardé de projectiles de toute sorte, nous déplorons quelques blessures assez sérieuses, dont celles d'Akram et Bengoreine notamment. Je vous annonce d'ores et déjà que nous avons rassemblé quelques photos et même des images des caméras de la télévision suite à cette lâche agression. Nous allons nous défendre comme il se doit, sachant que l'agression a eu lieu juste à la sortie du stade de Chlef, donc la sécurité, censée protéger notre équipe, a failli à sa mission. Nous n'allons pas nous taire car cette agression ne doit pas rester impunie», dira Mehiaoui sur le site internet du Mouloudia d'Oran. Reprise aujourd'hui C'est aujourd'hui matin que les Hamraoua vont devoir reprendre le chemin des entraînements. L'entraîneur du Mouloudia sera content de récupérer certains blessés et suspendus en prévision du match contre l'USM Alger qui aura lieu après la fête de l'Aïd. Ouasti suspendu face à l'USMA Les Hamraoua vont se passer des services de Zoubir Ouasti au cours du prochain match contre l'USM Alger. Le libéro du Mouloudia a reçu son troisième carton de la saison. Cherif El Ouazzani semble avoir le choix quant à son remplaçant puisqu'il dispose de deux joueurs axiaux que sont Zidane et Belabbès qui réclament leur chance.