«Nous ne pouvions ne pas pendre exemple sur le passé de nos aînés» L'émission sportive «Addal+» de la chaîne de télévision BRTV a consacré son numéro de lundi dernier à Hamid Sadmi, l'ancien latéral droit de la JSK pendant les années 1980. L'invité de la chaîne berbère emboîtera le pas à ceux qui l'ont précédé sur ce même plateau et apportera sa pierre au grand travail de mémoire entrepris au sujet de la riche histoire de ce club. Il fera part notamment aux amoureux de la JSK des moments historiques qu'a vécus le club phare de Kabylie à son époque. Aujourd'hui, l'enfant de Cheurfa n'Azazga reste convaincu qu'avec plus de travail et d'abnégation, il est possible que cette nouvelle génération de jeunes réussisse le même parcours. A condition bien sûr de suivre le même chemin que ses aînés. «La mentalité est différente aujourd'hui» Pour commencer, Hamid n'hésitera pas à avouer que la différence entre sa génération et celle d'aujourd'hui réside dans la mentalité des joueurs. Il pense que ce n'est pas la même chose qu'avant, mais insiste dans le même temps pour dire que cela demeure possible à condition de consentir quelques sacrifices. «J'ai remarqué que les jeunes d'aujourd'hui ne réfléchissaient pas de la même manière que nous à l'époque. C'est normal, c'est toute une nouvelle époque qui s'ouvre à nous, mais je suis sûr qu'avec plus de rigueur et de sacrifices, ils peuvent rééditer certains de nos exploits», dit-il en substance. «Nous ne pouvions ne pas pendre exemple sur le passé de nos aînés» Hamid enchaînera en disant que même sa génération n'a pu réussir qu'après avoir pris en considération ce que lui ont légué ses aînés : «A la JSK, le flambeau se transmet. A notre arrivé, il y avait bien une longue liste de figures emblématiques qui ont tracé le chemin, c'est ce que nous avons pris comme repères. Il y avait le sérieux, l'assiduité, l'éducation des joueurs et des dirigeants, personne ne pouvait transgresser les lois. C'est de cette manière que la JSK constituait des groupes solides. Pour vous dire que les jeunes d'aujourd'hui doivent justement suivre ce chemin pour maintenir la JSK dans son cap.» «En 1986, on avait 18 points d'avance à l'aller» Hamid rappellera l'une de ses belles années passées sous le maillot du club phare de Kabylie. Il cite entre autres cette année où la JSK dominait outrageusement le championnat national sans être inquiétée le moins du monde. «En 1986, on avait déjà 18 points d'avance sur le deuxième à la fin de la phase aller. D'ailleurs, la seule rencontre qu'on a perdue cette saison-là était à Chlef face à l'ASO», précise-t-il. «A l'intersaison de 1985, l'entraîneur de Aïn M'lila jurait que la JSK allait descendre en D2» «Durant l'intersaison, on a posé une question à l'entraîneur de Aïn M'lila de sur les clubs qui rétrograderont à la fin du championnat. Eh bien, cet entraîneur, qui s'est aventuré à citer le nom de la JSK, a reçu une douche écossaise mémorable à Tizi Ouzou au match aller entre les deux équipes. 6-0, c'était le score de cette partie-là. Tout de suite après, il reconnaissait la supériorité de la JSK et annonçait même que les autres équipes allaient connaître le même sort à Tizi Ouzou», ajoute Sadmi. «Mon plus beau souvenir, c'est lorsque j'ai remis la Coupe d'Afrique 1990 à Matoub» «On voue un respect immense à nos chanteurs à travers la région, mais pour Matoub, c'est un peu particulier, il vivait avec nous et était très proche de nous. Je ne sais pas comment c'est arrivé, mais lorsque je m'apprêtais, en tant que capitaine d'équipe, à recevoir la Coupe d'Algérie 90, je me suis retourné vers Matoub en lui disant de me suivre pour la lui remettre à mon tour. Il était fier de nous quels qu'aient pu être nos résultats», raconte encore l'ancien arrière droit de la JSK et de l'EN. «La JSK en est arrivée à égaler le Ahly d'Egypte» «N'ayez pas la mémoire courte. Il ne faut pas perdre de vue le passé de la JSK», a martelé l'enfant prodige d'Azazga devant la caméra. «Rappelez-vous, nous étions dans la même position que le Ahly d'Egypte. La JSK a défendu ses couleurs et celles tout un pays en Afrique. Aujourd'hui, le même Ahly nous devance de plusieurs années. Il dispose d'infrastructures dignes des grands clubs, il a sa propre chaîne de télévision et j'en passe. Tandis que nous, on continue à utiliser les mêmes moyens qu'avant. C'est malheureux», commente-t-il encore. «La pâte existe en Kabylie, il faudrait seulement mettre en place une cellule de sélection et de recrutement» Pour Hamid Sadmi, la Kabylie recèle des potentialités humaines considérables qui peuvent défendre le maillot de la JSK sans complexe. Seulement, il préconise de mettre en place une cellule qui se chargera uniquement de cette tâche qui consiste à aller aux quatre coins de la Kabylie pour superviser et recruter ces jeunes talents enfouis. Aussi, il estime que le travail ne se limite pas au recrutement et qu'il faudrait aussi penser aux structures d'accompagnement tels les stades et les centres de formation. «Oui, je suis convaincu que la pâte existe en Kabylie. Seulement, cela ne devrait pas incomber au président seul ou à l'entraîneur seul d'aller dénicher les futurs talents de la JSK. Je pense qu'on doit installer une cellule pluridisciplinaire pour se charger de cette mission.» «Les supporters de l'époque exigeaient de nous de gagner par 2-0 et plus» «Nos supporters étaient pour beaucoup dans les exploits qu'on réalisait. Ils venaient des quatre coins de Kabylie, des contrées du Djurdjura jusqu'au fin fond de la vallée de la Soummam. A chacune de nos sorties, on les régalait par des scores fleuves à notre actif bien sûr. Déjà, lorsqu'on ne gagnait "que" par deux buts à zéro, ils repartaient déçus. Aujourd'hui, les supporters doivent suivre ce chemin. Les joueurs ont besoin de leur soutien», se souvient-il. «Un policier kabyle était fier de nous lors de la consécration de 1977» «Au moment où notre capitaine d'équipe Mouloud Iboud allait recevoir le trophée des mains du président de la République Houari Boumediène, un policier de la région ne pouvait plus se retenir et a fini par crier sa joie dans la tribune officielle. Devant les regards du Président donc, il a dit à Iboud toute la fierté dont la région s'enorgueillissait sur le moment.» Lyès A.