«L'Espérance m'offre l'opportunité de jouer à un haut niveau.» «J'avais aussi une offre d'un club de la Bundesliga 2.» «Contre l'Afrique du Sud, les joueurs étaient déterminés et c'est l'essentiel.» L'information avait filtré dans la presse tunisienne il y a quelques jours, elle a été confirmée avant-hier par l'entraîneur de l'ES Tunis, Nabil Maaloul et a été officialisée hier : Anthar Yahia s'est engagé à l'Espérance pour deux ans et demi. L'ancien capitaine des Verts rejoint ainsi le club de Tunisie en titre et vice-champion d'Afrique pour relever des challenges importants et, aussi, tenter de remporter des titres, chose qui manque à sa déjà longue carrière. Avec un tel club, c'est plus que possible, ce qui lui permettrait ainsi de clore en beauté, dans quelques années, son parcours professionnel. Megharia, Amrouche et Lazizi ont réussi en Tunisie Un paramètre plaide en faveur de ce transfert : plusieurs défenseurs centraux internationaux algériens ont joué en Tunisie, avec souvent beaucoup de succès, notamment Fodil Megharia, Arezki Amrouche et Tarek Lazizi. Cela a sans doute joué dans la détermination de l'Espérance de Tunis à recruter Yahia après avoir échoué à ramener Rafik Halliche et Essaïd Belkalem. Avec sa longue expérience acquise en Ligue 1 française, en Bundesliga allemande et avec la sélection algérienne, le héros d'Omdourman a un bagage à faire valoir. Yahia : «L'Espérance m'offre l'opportunité de jouer à un haut niveau» Quelle est la motivation du choix de l'Espérance de Tunis alors que vous nous avez déclaré avoir d'autres propositions ? Certes, j'avais d'autres options, dont une avec un club de la Bundesliga 2, mais l'Espérance de Tunis présente un challenge très intéressant à relever. Je suis encore motivé pour jouer à un haut niveau et l'Espérance m'en offre l'opportunité. A quand remontent les contacts avec ce club ? Ils remontent à quelques semaines. Ça s'est fait assez rapidement. L'ES Tunis tenait visiblement beaucoup à recruter un défenseur central algérien puisqu'il avait fait une offre à Rafik Halliche que ce dernier avait décliné et une autre offre il y a quelques semaines à Essaïd Belkalem, également refusée par ce dernier. C'est valorisant pour vous, non ? Je tiens à préciser que j'ai déjà été en contact avec l'Espérance l'été dernier aussi. C'est tout à l'honneur du joueur algérien, qui donne une bonne image du football de son pays. Je suis content et je ferai le maximum pour relever le défi parce que ma motivation est là. Sans entrer dans les détails, qu'est-ce qui n'a pas marché pour vous au FC Kaiserslautern ? Est-ce le fait d'être arrivé au club au milieu de la saison passée, un choix de l'entraîneur, un problème d'adaptation ou autre chose ? Quand j'étais arrivé au mois de janvier de l'année dernière, j'avais joué pratiquement tous les matches de la phase retour. Malheureusement, à mon arrivée, l'équipe était sur une série noire qui avait perduré tout au long du mois de janvier. Nous n'avons pas pu sauver le club de la relégation. Le nouvel entraîneur a ramené une dizaine de nouveaux joueurs qu'il a choisis lui-même, dont plusieurs défenseurs centraux. Il a compté sur eux. Ce sont des choix qui peuvent plaire à certains et moins plaire à d'autres. Je respecte toujours les choix des entraiîneurs. Au départ, ça s'est très bien passé avec ce club et l'entraîneur et je leur souhaite bonne chance pour la suite. Des fois, on réussit dans un club et, des fois, on réussit moins dans un autre. C'est ça le football. En discutant avec les dirigeants et l'entraîneur de l'Espérance de Tunis, avez-vous ressenti que les facteurs de réussite sont réunis ? Vous savez, il n'y a aucune garantie (rires). Ce qui est intéressant, c'est le discours de l'entraîneur et des dirigeants qui a été motivant. Maintenant, comme on dit chez nous, «elwahed yechammar âla derîh» (il faut se retrousser les manches, ndlr). Moi, je ferai le maximum, selon mes moyens, pour être à la hauteur de leurs attentes et de leur confiance. Vous avez parlé de discours intéressant. Quel est donc le discours que vous a tenu l'entraîneur Nabil Maaloul ? Son discours montrait qu'il avait visionné pas mal de matches de moi avec Kaiserslautern, notamment les derniers auxquels j'avais participé au mois d'août. Cela démontre qu'il était bien renseigné sur moi et que ce n'était pas un choix du hasard. Il affichait aussi de grandes ambitions comme gagner le championnat et régner sur le continent africain. C'est un discours vraiment motivant. Vous allez jouer en Tunisie et il se trouve que le parcours des Verts dans la CAN débutera par un match contre la sélection de ce pays. De ce que vous avez vu dans le match amical contre l'Afrique du Sud, pensez-vous que l'Algérie a ses chances dans ce tournoi ? Le match contre l'Afrique du Sud a été intéressant, un bon test pour le coach et les joueurs. A eux de voir ce qu'il faut peaufiner et améliorer jusqu'au début de la compétition. Je pense qu'ils vont le faire. Moi, je reste optimiste et confiant. On a une très belle carte à jouer, inch'Allah. Que pensez-vous des prestations de Carl Medjani, Essaïd Belkalem et Rafik Halliche qui effectuait son retour en sélection ? Je n'aime pas parler d'un poste en particulier. Je préfère faire un constat global. L'équipe a beaucoup travaillé sur le plan physique et il faut donc du temps pour que les choses se mettent en place. Cela dit, les joueurs ont montré beaucoup de détermination et c'est l'essentiel. Je peux vous assurer que tous, qu'ils soient défenseurs, milieux de terrain, attaquants ou gardiens de but, connaissent les attentes du peuple algérien. Inch'Allah, ils seront à la hauteur. On présume que vous êtes en contact avec certains de vos anciens coéquipiers et que vous les encouragez de loin... Bien sûr ! Je suis resté en contact avec certains joueurs. D'ailleurs, j'en profite pour leur souhaiter bonne chance à travers Le Buteur - car je sais qu'ils lisent les journaux - et qu'ils vivent une aventure humaine extraordinaire inch'Allah. Vous aurez comme coéquipier à l'Espérance de Tunis un jeune joueur algérien, Youcef Belaïli, élu Meilleur espoir de la saison passée. En votre qualité d'ancien international et ancien capitaine des Verts, allez-vous être pour lui un guide et un grand frère pour l'aider à devenir un grand joueur de la sélection dans le futur ? Inch'Allah. S'il est parti jeune dans un grand club comme l'Espérance de Tunis et qu'il a été élu Meilleur espoir avec tous les jeunes joueurs algériens qu'il y a, ce n'est pas rien. Cela veut dire qu'il a forcément des qualités. Si je peux lui apporter un coup de main, ce sera avec grand plaisir. Tunis n'est pas loin de Sedrata. Est-ce un paramètre qui a encouragé votre choix afin de pouvoir vous rapprocher de l'Algérie de manière générale et de votre famille à Sedrata ? Mes parents sont souvent en Algérie. Je ne serai donc pas loin d'eux non plus. C'est un point à ne pas négliger. Même si, dans un club, on est pris dans la saison et qu'on ne peut pas beaucoup voyager, c'est quand même important de ne pas être trop loin de chez soi.
