«Ce serait une erreur de focaliser sur le résultat de l'Egypte» Absent de la sélection nationale durant les derniers matchs des Verts, Abderraouf Zarabi revient bien avec Nîmes Olympique. Pour avoir été régulièrement convoqué dans la sélection ces dernières années, il connaît bien le groupe. Il livre un regard de l'extérieur sur les matchs qui attendent l'Algérie tout en formulant le vœu de reprendre bientôt l'aventure avec les Verts. * Vous êtes revenu à la compétition après votre blessure. Comment a été le retour ? Très bien. J'ai eu une luxation de l'épaule qui m'a éloigné des terrains durant trois semaines, mais je suis désormais complètement guéri. J'ai repris ma place au sein de l'équipe et je joue le plus normalement du monde. Ma blessure n'est plus qu'un mauvais souvenir. * Cette saison, votre équipe, Nîmes Olympique, effectue un parcours meilleur que celui de la saison écoulée où elle avait longtemps végété dans les profondeurs du classement. C'est réconfortant moralement, n'est-ce pas ? Oui, certainement. Nous sommes dans le milieu du tableau et nous jouons avec moins de stress que la saison passée. Nous espérons faire encore mieux. Déjà, ce mercredi soir, nous avons un match de Coupe de la Ligue contre un club de Ligue 1, Le Mans, sur le terrain de ce dernier. Nous aspirons à faire bonne figure dans cette compétition. * On remarque également que vous écopez souvent des cartons jaunes, ce qui suscite, soit dit en passant la satisfaction des supporters de Nîmes qui louent votre engagement sur le terrain… Je n'ai jamais triché dans ma vie et je me donne toujours à fond. Même quand je jouais en Algérie, que ce soit au CR Beni Thour ou au NA Hussein Dey, je jouais sans calculs, sans pour autant être agressif, et je récoltais des cartons jaunes. C'est mon tempérament. En France, il suffit d'un tacle un peu trop appuyé ou un peu en retard pour voir l'arbitre brandir un avertissement. Je vais me faire un devoir de faire plus attention à l'avenir afin de réduire les risques d'être averti. * Le fait que l'entraîneur de Nîmes, Jean-Michel Cavalli, vous ait connu en sélection nationale a-t-il facilité la collaboration entre vous deux ? Pas forcément car je suis en France depuis 7 ans et j'ai quand même accumulé de l'expérience à travers les clubs par lesquels je suis passé et je peux collaborer avec tous les entraîneurs. De plus, lorsque Cavalli est arrivé à Nîmes, j'étais déjà titulaire au sein de ce club. Certes, les instructions tactiques passent mieux, mais sans plus. * Vous demande-t-il des nouvelles de la sélection d'Algérie, surtout quand vous faisiez encore partie du groupe ? Non, nous n'en parlons pas. La seule fois où nous avions évoqué la question a été après le match amical disputé à Montpellier entre Nîmes et la Zambie, avant que cette dernière n'affronte l'Algérie. Il m'avait demandé ce que je pensais de l'équipe zambienne et des chances de l'Algérie de la battre et je lui avais répondu que les Algériens pouvaient remporter le match. C'était l'unique fois où nous avions abordé le sujet de l'équipe nationale. * Avez-vous donné de «tuyaux», sur la base de ce match, à vos coéquipiers internationaux ? Bien sûr ! J'ai appelé Madjid (Bougherra, ndlr), Nadir (Belhadj, ndlr), Anthar (Yahia, ndlr), Rafik (Saïfi, ndlr) et plusieurs autres joueurs pour leur dire de faire attention au milieu de terrain zambien et de procéder par les ailes. * Avez-vous trouvé l'équipe zambienne face à l'Algérie comme elle l'était face à vous ? Elle a beaucoup mieux joué à Blida car elle ne s'était pas totalement livrée contre nous. De plus, Hervé Renard avait fait tourner l'effectif. C'était une belle équipe, vraiment. * L'Algérie aura encore à battre le Rwanda tout en espérant que l'Egypte ne gagne pas à la Zambie. Est-ce le calcul que vous faites vous aussi ? Certes, il serait préférable que les Egyptiens ne gagnent pas en Zambie, mais les Verts doivent se concentrer sur leur match sans s'encombrer la tête avec les performances de l'Egypte. Il faut nous préparer à gagner le plus largement possible contre le Rwanda et faire abstraction du reste. * Comment vivez-vous de l'extérieur les matches des Verts, sachant que vous étiez dans le groupe il y a encore quelques mois ? Certes, ce ne sont pas les mêmes sensations, mais je suis toujours à cœur avec les Verts. Ce sont des représentants de l'Algérie avant tout et je suis à fond avec eux, sans hypocrisie aucune. Je vous mentirais si je vous disais que je n'aurais pas aimé participer aux qualifications, mais je suis professionnel et j'accepte les décisions du sélectionneur. Les joueurs qui sont convoqués sont aussi des éléments de haut niveau et qui méritent d'être sélectionnés. Il me reste à travailler et à hausser mes performances avec mon club pour mériter de nouveau d'être convoqué. * Avez-vous parlé avec le sélectionneur ces dernières semaines ? Non. Cependant, je garde le contact avec certains de mes coéquipiers avec lesquels je communique régulièrement. * Un mot justement à vos coéquipiers qui seront appelés à affronter le Rwanda dans une vingtaine de jours ? Je leur demanderai de jouer sans pression et, surtout, sans penser au match de l'Egypte. Qu'ils jouent pour gagner largement et ils réussiront inch'Allah à aller en Coupe du monde. Entretien réalisé par Farid Aït Saâda