par S.SLAMA Oran est en train de combler son retard en matière d'hôtellerie à la vitesse grand V, à en juger par les prévisions du plan quinquennal 2010/2014 selon lesquelles la capacité d'accueil passera de 13.000 à quelque 20.000 lits. Bon an mal an, les ministres qui se succèdent à la tète du département du tourisme viendront inaugurer de nouvelles infrastructures hôtelières en 2011 où il est prévu l'ouverture d'une dizaine de nouvelles structures. Dans sa grande majorité cette augmentation du nombre d'hôtels est dans la catégorie homologuée, c'est à dire qu'il ne s'agit pas de petits hôtels non classés. Oran ne manquera donc pas d'hôtels de qualité dans un proche avenir et le créneau risque même d'être partiellement saturé au vu le nombre de projets en cours de réalisation ou en instance d'agrément. Selon le ministre du tourisme, pas moins de 65 projets sont inscrits dont 33 en cours de réalisation et 32 accusent un retard pour différentes raisons. « Pour un événement, somme toute exceptionnel, comme le GNL16, il a fallu louer des bateaux hôtels. » Dira un membre de la délégation ministérielle. Oran s'équipe sérieusement pour un tourisme que l'on dit d'affaires, basé pour l'essentiel sur la présence des congrès, et autres rencontres professionnelles. « Des séjours courts mais massifs. » nous dira un spécialiste. Actuellement, la ville d'Oran possède un parc hôtelier assez complet qui va du palace à l'hôtel de deux étoiles en passant par les appartements. Donc l'hôtellerie se diversifie et c'est tant mieux pour la ville, où on trouve actuellement des lits pour tous les goûts et surtout pour toutes les bourses. Mais qu'apporte donc l'hôtellerie à la ville? Se demandent certains citoyens. Des postes de travail, certes, mais disons les choses comme il se doit : dans l'hôtellerie, le personnel est majoritairement issus du centre du pays. Ceci en raison de l'absence d'une main d'œuvre qualifiée locale. Ce qui est dû, affirme-t-on, à l'absence de structures locales spécialisées dans le domaine de la formation hôtelières. Une situation qui interpelle les responsables pour la création de centres de formation dans le domaine concerné de manière à trouver la main d'œuvre recherchée sur les lieux. « C'était d'ailleurs, un vieux projet qui devait voir le jour avec la chambre de commerce et de l'industrie.» Selon un hôtelier sur la place locale. Il y a lieu de relever que le groupe Eden a pris le taureau par les cornes pour faire face à la crise du personnel. Il a r'abord conclu une convention avec l'école hôtelières supérieure de Tizi-Ouzou - qui a formé toute l'élite du tourisme national et même internationale dans le domaine. « Nos chefs de services restauration et d'hébergement sont envoyés pour un cycle de formation dans un grand lycée hôtelier marseillais où dix chefs de services y ont été accueillis. » Nous a signalé le directeur du marketing de la chaîne Eden ajoutant : « La stratégie de la chaîne en la matière est basée sur la formation continue.» La chaîne Eden a d'autres ambitions. Elle compte ouvrir une académie « Eden » dans un proche avenir pour assurer la formation des cadres de haut niveau mais aussi le personnel qui est en contact direct avec la clientèle.» A précisé M. Okbi. Pour l'heure, la chaîne Eden , qui croit que la réussite est d'abord une affaire de facteur humain, n'hésite pas à recruter les meilleurs stagiaires qu'elle reçoit. Allant dans le même courant, un cadre de la direction locale du tourisme affirme que « la gestion hôtelière est un métier pointu où rien ne doit être laissé rien au hasard. En matière de qualité de service, le GNL16 a été d'un grand apport puisqu'il a permis la mise à niveau de grands hôtels, qui sont aujourd'hui en mesure de faire face à des événements à caractère international.» Reste bien à savoir, bien entendu, si cette qualité de service qu'on vante un peu partout tiendra la route. Selon le ministre, tous les projets inscrits dans le secteur bénéficieront d'un accompagnement et d'une mise à niveau en matière de qualité de service.» Les entreprises touristiques sont d'ailleurs appelées à adhérer au programme « qualité touristique » et satisfaire aux exigences pour bénéficier de la certification. A Oran 50 entreprises ont déjà bénéficié de ce label alors qu'au niveau national ils seraient à peine 200. Les hôtels du secteur public ne seront pas vendus Alors qu'ils étaient les premiers inscrits dans le cadre de la privatisation, les 76 structures hôtelières appartenant au secteur public ne sont plus cessibles. C'est ce que M Smail Mimoun a annoncé à la presse, précisant qu'il seront réhabilités et mis à niveau pour mieux fonctionner. En fait, le programme est tout a fait normal ; il est notoire que Le secteur hôtelier a la particularité d'être un grand consommateur de travaux d'entretien et de modernisation. Par contre, la gestion de ces structures trop rigide pose un problème d'efficacité. Il semble que l'on soit conscient du problème dans le département de M. Smaïl Mimoun, que ces structures nécessitent un changement en matière de gestion qui sera confiée au dirigeant par contrat de management ou donnée en location gérance. Le secteur du tourisme, qui fut pendant un temps choyé par les pouvoirs publics, et a vu l'architecte Pouillon rafler tout les marchés, de Hammam Rabbi à Saida au Club des Pins à Alger en passant par le complexe des Andalouses d'Oran et Hammam El Maskoutine à l'est du pays. Un marché, diront certains, octroyé à l'architecte pour son soutien à la cause algérienne pendant la guerre de libération. Le secteur entrera très vite en léthargie. «La Mecque des révolutionnaires ne faisant pas bon ménage avec le tourisme». Il faudra attendre l'année 2008 pour voir le tourisme de refaire surface. Avec l'élaboration du schéma directeur du tourisme au niveau national, un plan stratégique qui se projette jusqu'en 2030. Le ministre annonce que se schéma se trouve complété au niveau de la wilaya qui aura chacune son propre schéma. L'idée essentielle des SDTW c'est d'introduire les spécificités locales propres à chaque région. Cela permettra au secteur de voir et de développer d'autres variantes du tourisme, en sus du tourisme d'affaires et balnéaire, des créneaux bien encrés mais certainement saturés. Nous verrons peut-être se développer le tourisme de montagne ou le tourisme écologique qui sont des produits totalement inconnus dans la région. De même que les structures hôtelières connaitront d'autres approches telles que les auberges de montagnes, ou les campings aux normes internationales, des structures qui manquent cruellement d'ailleurs. Au regard du nombre d'entreprises qui activent dans le secteur du touristique, 22.000 selon les chiffres officiels, le secteur du tourisme semble avoir réellement décollé, même s'il y a encore des efforts à faire en matière de qualité puisque moins de 1% sont classés. Cette question fera l'objet d'une réunion prévue en janvier prochain au ministère du tourisme pour préparer la saison estivale. Une saison qui connait un rush très particulier à Oran. La saturation des structures d'accueil et la baisse de la qualité des services seront au centre des discussions qui regrouperont des représentants du ministère de l'Intérieur, des wilayas, des élus et probablement des représentants de la profession. La finalité des débats devrait aboutir à la création de commission de préparation de la saison qui coïncidera cette année avec le mois de ramadhan. Le ministre tiendra toutefois à rappeler que l'Etat avait dégagé quelque 5 milliards de dinars au profit des 14 wilayas du littoral au cours de la saison estivale précédente De nouveaux projets l'esthétique trouve sa place «Entre les maisons et les palais, il y a les hôtels. Pas obligatoirement des palaces, mais des lieux de caractères qui, à la fois, suscitent un sentiment de familiarité et procurent la sensation d'un ailleurs.» Ecrivait Eric Raffy, architecte spécialisé dans l'architecture hôtelière. La chaîne hôtelière «Ibis» n'est pas à cheval sur l'architecture mais plutôt sur la literie ; on y dort bien et c'est tout. Avec son architecture sommaire, pour ne pas dire austère, avec sa façade presque noire, l'hôtel «Ibis» d'Oran dénote sur le front de mer. Il parait même que la petite façade vitrée en angle, que l'on voit à partir du boulevard, est un rajout «conseillé» par l'administration locale, qui n'apporte finalement rien, parce qu'insignifiant. Dans tout autre pays, il aurait été très bien dans n'importe quel autre quartier de la ville avec pour seule exigence, une bretelle d'autoroute dans les parages. Car la chaine « Ibis n''est pas spécialisée dans l'hôtellerie touristique mais plutôt dans le sommeil «industriel». En fait si l'hôtel «Ibis» se trouve sur le front de mer avec vue sur la baie d'Oran. C'est parce qu'il fait partie d'un plus grand projet. Son voisin immédiat sera un hôtel 4 étoiles de 120 chambres faisant partie de la chaîne Novotel. Appartenant au groupe Accor, l'hôtel «Ibis» sera un trois étoiles. Initialement, lors de l'annonce du méga projet, il était question de la réalisation de 48 hôtels de type «ibis» 2 étoiles, sur tout le territoire national. Le changement est peut-être dicté par l'emplacement exceptionnel et le voisinage de palaces. Chez «Ibis» rien n'est laissé au hasard, le coût unitaire de la chambre est équivalent à environ mille nuitées, La chambre « ibis » est immuable en dimension (17 m⊃2;) et en prestations. L'emprise normative commence dès la réception. Revêtements, meubles et couleurs imposées. L'hôtel « Ville Nouvelle », qui devait s'appeler Scharm-el-Cheikh, situé sur boulevard Ahmed Zabana, visité par le ministre du tourisme, est aussi un trois étoiles. Une soixantaine de chambre de 25m⊃2; avec plus de confort et plus de choix avec les suites. Pour revenir au projet « Ibis », il ouvrira ces portes à la fin janvier 2011, Un retard de trois mois imposé par l'entreprise turque qui réalise le projet, dont les délais de réalisation était de 18 mois. Magnanime, le wali accordera un délai de grâce : « je vous donne jusqu'au mois de mars » dira-t-il aux responsables du projet. L'Hôtel « Ibis », c'est 150 chambres et la nuitée tournera autour de 6.000 da. Un peu moins que les tarifs en vigueur dans les hôtels de même catégorie sur la place locale et ailleurs aussi, puisque en France par exemple la chambre « ibis » est autour de 50 euros. Un chef-d'œuvre annoncé à la place du 1er novembre Un manager du groupe Mehri nous fera cette confidence « Si Djilali souhaite rendre à Oran ce qu'elle lui a donné.» On, ne saura pas se qu'Oran à donné à M. Mehri mais on sait désormais ce que lui compte lui apporter en matière d'hôtellerie. D'abord l'extension de l'hôtel Royal, « le plus bel hôtel d'Algérie » un avis unanimement partagé par les professionnels. Son extension se doit donc d'être à la hauteur. A L'emplacement de l'ex hôtel Martinez, ne sera plus le trou béant de 2.000 m⊃2; que nous connaissons. Dans quelques mois s'élèveront, en lieu et place, deux grands immeubles. Bien entendu, il ne s'agira pas de n'importe quelles bâtisses. Francis Rambert, rédacteur en chef de la revue « D'A » spécialisé dans la création architectural écrivait « les lois qui régissent le commerce de l'hôtellerie n'incitent guère les maîtres d'ouvrages à commander « une œuvre ». En sus de la modernité et du confort attendu, c'est bien entendu sur l'intégration paysagère que se jouera la réussite du projet. L'œil critique des Oranais qui a plébiscité le Sheraton, attend avec impatience ce qui devra être un chef-d'œuvre. Les deux immeubles, l'un de 5 étages pour des bureaux et l'autre de 6 étages pour des appartements, la limitation des hauteurs n'est pas un choix dicté par des considérations purement techniques ou commerciales mais pour s'inscrire dans l'archétype du boulevard. Encore un clin d'œil au préfet parisien qui s'il n'a jamais mit les pieds à Oran, il l'a durablement marqué de son empreinte. Au regard de ce que certains architectes et maître d'ouvrage ont fait au niveau de la rue Larbi Ben Mhidi, l'extension du royal a pris le soin de respecter la ville. Les Immeubles seront à angle droit. Une façade sera sur le boulevard très « haussmannien » de l'Emir Abdelkader, un détail qui n'a pas échappé à l'architecte. Dans son projet, il propose des rambardes en fonte d'aluminium, une manière de s'inscrire dans la continuité. L'autre façade, qui sera traitée de la même manière, donnera sur la rampe du commandant Farradj et, en principe, sur l'extension de la place du premier Novembre. Mais le clou de cet aménagement sera probablement la rotonde, une tour ronde située en bout de bâtiment. Il suffit de lever les yeux vers la partie nord ouest du paysage pour comprendre que pour la première fois un architecte inscrit dans le bâti le passé arabo-musulman de la ville. Cette rotonde rappelle les tours mérinides du 14ème siècle installées dans le Château neuf. Cette tour ne sera pas le seul clin d'œil à l'architecture arabo-musulmane ; les moucharabiés, ces paravents sculptés qui mettaient à l'abri les maisons arabes sans pour cela les isoler de l'extérieur. L'extension du Royal comportera des innovations techniques et esthétiques de qualité. L'immeuble abritant des appartements sera recouvert d'un écran en céramique qui fera fonction de brise-soleil. On nous dira que la vraie surprise pour les Oranais, noctambules invétérés, sera pour la nuit avec un éclairage savamment distillé. A la fin des explications données par l'architecte, le wali d'Oran apparemment conquis aura cette petite phrase «be sahatna». Le projet qui démarre incessamment devrait être livré au courant d'octobre 2012. Le groupe Mehri se propose, semble-t-il, d'apporter à Oran ce qui lui manque le plus : une base de loisirs au bas des falaises. Enfin, les Oranais qui croyaient que cette partie de leur citée aller leur être définitivement fermée, pourront peut être dans quelques mois bénéficier d'un espace récréatif de qualité. Sur une esplanade de 4.000 m⊃2; dont 700m⊃2; couverts, le groupe Mehri prévoit des restaurants, des jeux mécaniques, des manèges et autres loisirs qui viendront égayer le site qui sera, bien entendu paysagé.