En matière d'hôtellerie, la capitale n'est pas encore passée aux normes universelles alors que les projets d'extension touristiques tardent à voir le jour. Il serait, à l'heure actuelle, peu crédible de parler de tourisme en Algérie malgré tous les efforts consentis par l'Etat. C'est du moins ce qu'a révélé la visite d'inspection entreprise, hier, par Kara Mohamed Seghir, ministre du Tourisme dans la wilaya d'Alger. Cette dernière compte 160 hôtels avec une capacité d'accueil de 18 000 lits dont seulement 5 000 répondent aux normes requises en matière d'hôtellerie. À ces chiffres déjà révélateurs à plus d'un titre sur le déficit qu'accusent nos infrastructures hôtelières, vient se greffer un autre problème encore plus grave. Sur les douze zones d'extension touristiques que comptait la wilaya d'Alger, seules celles de Bordj El-Kiffan, Zéralda, Aïn Benian et El-Marsa connaissent une existence réelle. Après une halte rapide pour inaugurer l'hôtel d'El-Biar à El-Biar, le ministre et sa délégation se sont dirigés vers Aïn Taya pour s'enquérir de la situation de la côte Est qui semble avoir été plus au moins préservée et serait l'endroit propice pour la réalisation de grands projets d'investissement touristiques. Mais en attendant la concrétisation de ces projets qui n'existent pas encore, l'Etat des plages et leur gestion laissent à désirer. Le cas de Déca-Plage où le ministre a effectué une visite inopinée est sans doute le plus illustratif. L'APC a donné en concession la plage à un privé sans contrôler ensuite s'il en fait réellement bon usage. Ce dernier se permet ensuite tous les dépassements en sous-louant, à son tour, les petites bicoques pour des commerçants qui payent un loyer rubis sur l'ongle. Pis, les estivants sont soumis quotidiennement à l'arnaque en payant l'accès à 50 DA pour un soi-disant parking de voiture et se retrouvent contraints de repayer une seconde fois sous peine de voir leur voiture pillée ou cassée. Les élus locaux se défendent, par ailleurs, en affirmant que des ouvriers sillonnent la plage pour la nettoyer. Ce qui a été vite démenti par plusieurs témoignages recueillis sur les lieux. Ce même topo se répète dans plusieurs autres plages de la wilaya d'Alger, nous dit-on, sans que les autorités compétentes sévissent contre ceux qui ne respectent pas la loi. Devant cette situation, le ministre a affirmé que le secteur sera débarrassé dans un avenir proche de ces anomalies avec la nouvelle loi qui porte entre autres sur la mise en concession des plages. La loi existe déjà, mais les textes d'application n'ont pas encore vu le jour, ce qui la rend pratiquement caduque. M. Kara a également inauguré trois hôtels à Aïn Taya avant de se diriger à l'hôtel Essafir (Zéralda), Club de vacances Azur et de boucler la boucle avec Riadh, le port de Sidi Fredj, le Casif et le centre de thalassothérapie. N. S.