Les pouvoirs publics pourront dorénavant fixer, plafonner ou homologuer les prix des biens et services, en cas de hausses excessives ou injustifiées sur les marchés. A la faveur de la nouvelle loi relative à la concurrence, les autorités s'octroient le droit d'organiser les marchés, en intervenant directement sur les prix. Selon M. Abdelhamid Boukahnoun, directeur du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du commerce, qui était hier sur les ondes de la radio chaîne 3, plusieurs secteurs sont concernés, et les différents départements ministériels sont impliqués dans ce nouveau dispositif, tels que le ministère de l'agriculture pour les fruits et légumes, le ministère de l'Industrie pour les produits manufacturés, et celui du Commerce pour les importations. Adoptée en Août dernier, la loi sur la concurrence sera effectivement mise en application ces jours-ci. Par ailleurs, les marges bénéficiaires, ou les prix, seront pour leur part fixés sur la base de propositions des intervenants directs (producteurs, distributeurs et grossistes), les statistiques pratiquées sur le terrain, une structure des prix, ainsi que d'autres paramètres dont dispose le ministère du Commerce. La direction générale du contrôle économique et de la répression des fraudes du ministère du Commerce veillera à ce qu'il n'y ait pas de dépassement, et que les pratiques commerciales sur le terrain soient respectées conformément à la réglementation en vigueur, selon M. Boukahnoun. Attention à trop baisser les prix ! Pour le cas du sucre et de l'huile, les prix de vente ont été déjà fixés d'un commun accord entre les producteurs et le ministère du Commerce. 600 DA pour le bidon de 5 litres l'huile et 90 DA pour le kilo de sucre. Cependant, certains opérateurs ne emblent pas respecter cette décision, et un opérateur a déjà été mis en demeure pour non respect des prix fixés. Paradoxalement, c'est une vente à prix bas qui est pointée du doigt. En effet, l'opérateur mis en cause, est accusé de vendre moins cher que les prix convenus lors de la réunion avec le ministère, contrairement à ce qui était prévu. «Si on fixe le prix du produit à 600 DA, il doit être vendu au consommateur à 600 DA, ni plus ni moins», a déclaré M. Boukahnoun. « Les pouvoirs publics ont fixé les prix à 600 DA pour l'huile et à 90 DA pour le sucre. Vendre ce produit supérieur ou inférieur est une infraction » a-t-il ajouté. Explications : une vente à des prix trop bas serait incompréhensible surtout que le prix de revient du sucre dépasse les 100 DA, et celui du bidon d'huile dépasse les 740 DA. Les services du ministère soupçonnent-ils une vente à perte ? « On en est pas encore là» d'après M. Boukahnoun, « mais si on découvre qu'il y a une vente à perte, comme vous le savez, la vente à perte est une infraction, prévue par l'article 19 de la loi 04-02 relatives aux règles applicables aux pratiques commerciales ». Reproche-t-on cela à Cevital, puisque c'est de lui qu'il s'agit, de casser les prix, pour imposer un monopole ? « Ce n'est pas exactement ça », selon M. Boukahnou. « Nous avons mis en demeure cet opérateur pour qu'il nous fournisse des informations et des explications sur les prix de gros pratiqués par lui sur le marché » a conclu M. Boukahnoun à ce sujet.