La congestion au niveau du port d'Alger atteindrait actuellement son paroxysme selon certains consignataires rencontrés. Quelques 10.000 containers, seraient en ce moment même en souffrance au niveau de cet établissement, ce qui complique d'avantage la tâche à tous les intervenants. En cause, de graves problèmes liés notamment à la manutention, et aux moyens de levage, qui ralentissent grandement l'activité du port. En effet, depuis que plus aucune entreprise de manutention privée n'intervient au port d'Alger, cet établissement est en proie à de graves problèmes de logistique, selon un consignataire ayant requis l'anonymat. D'après lui, seule les engins de l'EPAL participent aux activités de débarquement, d'embarquement, ou de transport, nécessaires au transit. Or, l'entreprise du port d'Alger ne disposerait que de 8 engins en tout et pour tout. Le parc de manutention qui ordonnait 60 engins est passé en moins de deux, à seulement 8 engins pour assurer toutes les activités précitées. Impensable pour un établissement qui gère 54% du trafic portuaire du pays. Conséquence les retards s'accumulent à tous les niveaux. La plateforme DP World dispose pour sa part de 18 engins, mais celle-ci est en proie à d'autres difficultés, avec les mêmes conséquences, selon la même source. Excédés par cette situation qui les pénalisent financièrement et les retardent dans leur travail, plusieurs intervenants au niveau port d'Alger ont entamé des démarches pour mettre fin a ce calvaire. Selon nos informations, 150 à 200 transitaires ont observé un rassemblement jeudi dernier au port d'Alger, pour dénoncer cette situation. Les consignataires ont eu plus de chance, puisqu'une rencontre leur a été accordée le 26 Décembre dernier avec des responsables du port d'Alger, dont M. Ghettas Abdelaziz, DG adjoint chargé des activités opérationnelles. Des promesses leur ont été faite, en faveur d'un dénouement rapide de la crise. Selon toute vraisemblance, l'entreprise publique compte acquérir d'ici la fin du mois de nouveaux engins de manutention et autres moyens de levage. Des containers attendent depuis 2 mois et 21 jours ! En attendant, ce dénouement, et selon un document rédigé à l'issu de la réunion, dont nous avons obtenu une copie, 6235 containers sont détenus en stock au niveau de la concession de DP World Djazaïr dont l'attente dépassait les 21 jours au 06 Décembre 2010, tandis 580 autres containeurs attendaient pour leur part depuis au moins 2 mois et 21 jours, à la même date. L'EPAL ne s'en sort pas mieux, puisque les statiques qui la concernent parlent de 1.432 containeurs dont le séjour dépasse les 21 jours, et 1.242 dont l'attente dépasse les 2 mois et 21 jours, toujours à la même date. Ces chiffrent démontrent clairement la situation de saturation qui prévaut au niveau du port d'Alger. Pire, à cause de ces difficultés, ce dernier est éloigné de sa vocation de lieu de transit. Les problèmes vont crescendo Depuis les mois de mai/juin où les activités de certaines entreprises privées de manutention (les plus importantes) ont été gelées, les difficultés vont crescendo. Le dernier semestre de 2010 a vu la cadence de sortie des containeurs chuter autour de 100 à 150 container/jours, alors que celle-ci culmine à plus de 1.000, voir 1.200 containeurs/jour en temps normal. Depuis le 31 décembre 2010, date à laquelle plus aucune entreprise privée de manutention (30 au total) n'active au port d'Alger, la situation n'est a son paroxysme. Certains intervenants rencontrés parlent d'une moyenne de sorties de containeurs qui atteint à peine les 40 à 60 containeur/jour actuellement. Les démarches d'embarquement et débarquements qui prenaient 2 à 3 jours, sont passées à 15 jours depuis quelques semaines, selon les mêmes personnes. Par ailleurs, toute la chaîne d'approvisionnement s'en retrouve déréglée. On parle de grandes quantités de médicament et de lait en poudre qui souffrent au port d'Alger. Les Algériens ont encore en tête la dernière crise de lait et de médicaments dont les conséquences sont encore béantes. Celles-ci pourraient se reproduire très prochainement si aucune solution n'est trouvée d'ici là. Enfin, en plus de faire perdre de l'argent aux intervenants privés du port d'Alger, ces difficultés, causent un énorme préjudice à l'Algérie qui voit tous les jours des centaines de milliers d'euros sortir de ses caisses, en guise de pénalités. En effet, les frais dits de surestaries navires, que les entreprises algériennes payent aux armateurs pour les délais excessifs de rade sont de 15.000 dollars/jour/navire (au delà de 48heure de rade), alors que les surestaries containeurs se chiffrent à partir de 50 dollars/jour/ containeurs (au-delà de 15 jours de mobilisation). A noter, que les consignataires projetteraient de boycotter purement et simplement le port d'Alger si aucune solution ne leur est proposée dans les prochains jours. Selon certains d'entre eux, le port se dirige vers une paralysie dont les conséquences seraient dramatiques pour l'économie, si la situation actuelle venait à perdurer. Ces derniers appellent par ailleurs au retour des entreprises ne manutentions privées.