Un projet de jumelage entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) dans l'artisanat a été lancé hier à Alger. Ce projet est doté d'un budget de 900.000 euros et porte sur le renforcement de l'Agence nationale de l'Artisanat traditionnel (ANART) et des institutions publiques professionnelles chargées de promouvoir cette activité. Le projet de jumelage s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord d'association et il est financé en totalité par l'UE. Ce jumelage sera réalisé sur une période de 18 mois en partenariat avec la France et l'Espagne. Les objectifs du jumelage tendent à la consolidation du rôle moteur du secteur de l'artisanat algérien dans la vie économique et social du pays, la création d'emplois pour les jeunes, le développement durable et équilibré des bassins d'artisanat et la valorisation du métier de l'artisanat. Les créneaux ciblés sont la dinanderie et la bijouterie. La compétence des artisans est appelée à être développée de même que la qualité des ces deux produits de l'artisanat (bijoux et articles de cuivre). Afin d'atteindre ces objectifs, les participants algériens et européens à ce séminaire ont recommandé de réviser, actualiser et compléter la nomenclature des métiers, renforcer la visibilité de l'artisanat auprès du grand public, établir et diffuser le répertoire national des certifications professionnelles. Ils ont également insisté sur la définition et l'application de labels pour les bijoux et articles de cuivre algériens, ainsi que l'introduction d'une nouvelle démarche en matière de commercialisation des produits de l'artisanat. A l'ouverture du séminaire, le secrétaire général du ministère du Tourisme et de l'Artisanat, Ahmed Kaci Abdellah, a indiqué que «ce jumelage permet la mise en place d'une passerelle de transfert des compétences techniques avec l'UE, représentée par le consortium hispano-français». De son côté, la représentante de la Délégation de la Commission européenne en Algérie, Mme Ingrid Schwaiger, a souligné que ce jumelage constitue un «soutien» de l'UE et un «accompagnement» du processus des réformes entamé par l'Algérie. La responsable a mis aussi l'accent sur l'importance d'encourager la mise en oeuvre et la réalisation d'actions de partenariat euro-méditerranéen qui favorisent, a-t-elle dit, «l'amélioration des qualifications du personnel, le renforcement des capacité dans l'innovation ainsi que le développement de la qualité des organismes de soutien aux entreprises». Pour sa part, la directrice générale de l'ANART, Mme Fazia Barchiche, a indiqué que cinq entreprises d'artisanat, dans la filière des bijoux et de la dinanderie, seront mises à niveau dans le cadre de cette opération de jumelage. La directrice de l'ANART a estimé qu'après 18 mois (durée du jumelage), la corporation artisanale algérienne sera préparée pour exporter des produits «compétitifs» et répondant aux normes internationales. Le secteur de l'artisanat est inscrit dans les dispositions de l'Accord d'association et engage le renforcement de l'échange d'informations sur les flux et les politiques de l'artisanat, de même que l'intensification des actions sur la formation aux métiers de l'artisanat. La feuille de route pour l'accompagnement de l'Accord d'association prévoit aussi la mise en oeuvre de la politique de diversification économique et d'appui aux entreprises algériennes, notamment les petites et moyennes entreprises dont font partie les entreprises artisanales.