Ahmed Ouyahia s'est engagé hier à mettre en œuvre cette année les conclusions des travaux, entamés samedi, de la tripartite économique et des chantiers dont elle pourrait convenir. A l'ouverture de la rencontre gouvernement-centrale syndicale-patronat, consacrée aux questions économiques, M. Ouyahia a indiqué que cette réunion découle d'une directive du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika qui, a-t-il souligné, avait chargé le gouvernement de convier ses partenaires économiques et sociaux à «une concertation exclusivement consacrée aux voies et moyens de soutenir le développement de l'entreprise et de promouvoir un climat plus propice à l'investissement et à l'activité économique». «Les conclusions de cette concertation et des chantiers dont elle pourrait convenir seront mises en oeuvre au cours de cette année», assure le Premier ministre. A cet effet, le chef de l'exécutif a affiché la disponibilité du gouvernement à travailler avec ses partenaires économiques et sociaux pour la promotion de l'entreprise et de l'activité économique. ‘'C'est avec une main tendue que nous accueillons lors de cette tripartite les organisations syndicale et patronales'', a souligné M. Ouyahia. Dans la même optique, le Premier ministre a appelé à l'augmentation des investissements en Algérie, à l'amélioration de la productivité et à la diversification des exportations. «L'Algérie doit aller vers davantage d'investissements économiques pour satisfaire sa demande nationale, créer plus d'emploi, améliorer sa productivité et augmenter ses exportations en les diversifiant», a-t-il dit, ajoutant qu'une telle perspective nécessité aussi «l'amélioration de l'environnement de l'investissement». A ce titre, il a reconnu que «des efforts restent encore à faire au profit de l'entreprise», rappelant que le développement socio-économique a «sans cesse été un objectif central du gouvernement». Sur ce point, le Premier ministre a rappelé les principales actions mises en oeuvre par les pouvoirs publics pour soutenir le développement de l'entreprise. Il s'agit, entre autres, d'allègements sur la fiscalité notamment sur le foncier, le renforcement des mécanismes de garanties du financement de l'investissement, et le démarrage des instruments de financement du capital et du leasing. M. Ouyahia a rappelé également les mesures prises en matière de soutien à l'emploi, de mise à niveau des PME et de promotion de la production et de l'entreprise locale à travers l'octroi à l'entreprise algérienne d'une marge préférentielle de 25% lors des soumissions aux commandes publiques,. Dans cet effort de soutien aux PME, il a également souligné la mise en place d'une liste négative partielle au niveau de la Zone arabe de libre échange (Zale) et les démarches entreprises pour différer la finalisation de la zone de libre échange avec l'Union européenne de 2017 à 2020. Le Premier ministre a, d'autre part, indiqué que plus de 1.000 milliards de DA ont été concrétisés depuis janvier 2010 dans les investissements d'entreprises publiques et privées de secteurs divers et hors hydrocarbures. «L'investissement se développe dans notre pays», a-t-il soutenu, citant pour preuve les «43 investissements totalisant 156 milliards de DA» engagés par les entreprises privées durant les 14 derniers mois au titre des seuls projets de plus de 500 millions de DA (chacun) examinés par le Conseil national de l'investissement (CNI). Les investissements mixtes Concernant les investissements mixtes associant des entreprises algériennes publiques ou privées et des entreprises étrangères, le chef de l'exécutif a souligné que durant les 14 derniers mois, près de 120 milliards de DA ont été répartis sur 28 opérations. Durant la même période, les entreprises publiques ont bénéficié de 52 programmes pluriannuels de financements bancaires pour des investissements d'un montant total de 718 milliards de DA hors hydrocarbures, a-t-il fait savoir. Le Premier ministre a également affirmé que l'Etat injecte chaque année plus de 3.000 milliards de DA en commandes publiques et plus de 1.500 milliards de DA en salaires et pensions. M. Ouyahia a, par ailleurs, assuré qu'»aucun projet d'investissement privé national de plus de 500 millions de DA, ni aucun projet d'investissement mixte n'est en attente du feu vert du Conseil national de l'investissement (CNI)». Selon lui, «87 dossiers de ce genre sont en instance au niveau de l'Agence nationale de l'investissement (ANDI) au 23 mai, car il leur manque tous une pièce, ou un élément parmi les pièces et éléments exigés par la loi». Le passage devant le CNI des projets d'investissement national de plus de 500 millions de DA «est uniquement destiné à veiller au respect des normes légales», a-t-il expliqué. A propos de la règle du ‘'51/49%'' introduite par la LFC 2009 en matière d'investissements étrangers, elle «a été admise par nos partenaires comme en témoignent les importants projets conclus ou en cours avec les grandes entreprises occidentales», a-t-il souligné. S'agissant de l'amélioration de l'environnement de l'investissement, M. Ouyahia a affirmé que le gouvernement sera à l'écoute des analyses de ses partenaires et de ses propositions, et leur proposera l'ouverture d'un chantier commun relatif à l'amélioration du climat des affaires, sur la base de critères identifiés par la Banque mondiale (BM). Il a relevé, à ce propos que la BM a classé l'Algérie à la 136è place sur 183 pays en ce qui concerne le climat des affaires, mettant l'accent à cet effet sur la nécessité d'améliorer sérieusement la position du pays, «ensemble». Le chef de l'exécutif a réitéré, en outre, l'engagement des pouvoirs publics à lutter contre la fraude fiscale sous toutes ses formes dans le champ économique, estimant qu'il s'agit d'une «composante essentielle d'un environnement favorable à l'entreprise». Le gouvernement sera très attentif» au concours que ses partenaires économiques pourront apporter à cette lutte contre la fraude économique, a-t-il encore affirmé. Enfin, M. Ouyahia a tenu à ‘'rappeler que si les questions sociales ne sont pas à l'ordre du jour de ce sommet, une réunion plénière de la tripartite leur sera consacrée en septembre prochain.