En dépit de l'apparente désaffection d'une bonne partie de la population à l'égard de la plupart des programmes présentés par les partis politiques en lice pour les législatives du 10 mai, ces derniers comptent garder la même stratégie de communication et les mêmes méthodes discursives, à une semaine de la fin de la campagne électorale entamée le 15 avril. Depuis le début de la campagne, presse et témoins n'ont pas manqué pourtant de rapporter assez régulièrement des cas de panneaux d'affichage vandalisés ou désespérément vides mais aussi les mésaventures vécues par certaines formations politiques, dont les responsables ou les candidats ont été soit «boudés» soit «conspués», ce qui pourrait traduire «un manque de méthode» dans les différentes techniques adoptées par beaucoup de chefs de file pour tenter d'informer et de convaincre, pensent les analystes. On s'accorde toutefois sur le constat global que les deux premières semaines de campagne auront été menées, dans l'ensemble, tambour battant et sans difficulté majeure, beaucoup de candidats faisant salle comble, se payant parfois le luxe de multiplier les rencontres de proximité mais avec des fortunes diverses et des arguments discutables. Des expressions jugées par beaucoup comme étant sans grande consistance, comme «l'Algérie nouvelle», «Etat démocratique», «vrai changement», «réformes profondes», ou encore des promesses du genre «de l'emploi à volonté pour les chômeurs», sont revenues comme des leitmotivs dans la bouche des prétendants aux 462 sièges à la nouvelle assemblée nationale. Selon les propos de leaders politiques recueillis par l'APS, Il en sera de même pour la troisième et dernière semaine de cette campagne durant laquelle ils devraient centrer leurs meetings et sorties de proximité sur l'Algérois et ses nombreux électeurs. Du côté du Front de libération nationale (FLN), «le programme tracé pour cette campagne restera inchangé durant les jours qui restent», a déclaré le chargé de communication, Kassa Aissi, puisque selon lui, le discours du FLN aura abordé «tous les sujets d'intérêt national» et «ciblé toutes les franges de la population», et il n'y a donc aucune raison de le changer. De plus, excepté «l'exiguïté des salles» réservées aux meetings animés par le secrétaire général Abdelaziz Belkhadem, «aucun incident n'est à déplorer» dans les rassemblements du vieux parti, signe d'adhésion selon lui aux idées du cette formation, fondées sur la nécessité d'un décollage économique et la poursuite des réformes à tous les niveaux, assure M. Kassa. Solutions Pour le Rassemblement national démocratique (RND), il sera question également de réitérer aux citoyens, avant la fin de la campagne, les grands axes du programme du RND et les solutions que propose le parti pour les cinq années à venir», soutient un membre du bureau national du RND, M. Ali Rezki. Le thème de campagne du RND porte sur le «confortement de la cohésion nationale pour ériger un avenir commun prospère», à l'ombre d'un régime républicain et démocratique sans «politisation de la religion» ni «surenchère sur les richesses du pays». «Il est impératif de continuer, en cette fin de campagne, à trouver une concordance entre le discours politique et les attentes de la population», a de son côté souligné le secrétaire général du mouvement El Islah, M.Hamlaoui Akouchi au nom de l'Alliance de l'Algérie verte. Formée de trois formations politiques (MSP, El Islah et Ennahda), l'Alliance défend l'idée du «changement» de régime politique à travers une participation massive au scrutin du 10 mai et l'application du programme de l'AAV, qui prévoit notamment l'instauration d'un régime parlementaire par amendement de la Constitution. Le parti des Travailleurs (PT) continuera selon l'un de ses cadres Djelloul Djoudi, durant la dernière semaine de la campagne, de plaider pour une participation massive au scrutin pour pouvoir appliquer les idées du parti en faveur de la «récupération des acquis populaires perdus par les politiques successives de libéralisation économique». Interrogé à son tour, M.Ali Laskri, premier secrétaire du Front des Forces Socialistes (FFS) estime de son côté avoir, durant ses rencontres de proximité avec la population, «touché aux vrais problèmes du citoyen» en privilégiant le «parler-vrai», et compte poursuivre dans cette démarche dans les prochains jours. Le FFS, absent de l'Assemblée nationale depuis les législatives de 1997, promet aux Algériens une «réforme de fond» à commencer par l'instauration de la démocratie et des libertés comme préalable à un développement durable. Tous les autres partis en course entendent poursuivre leur travail d'explication et de sensibilisation pour s'attirer les faveurs de l'électorat, avec comme dénominateur commun l'appel sans réserve à une participation «massive» à un scrutin jugé «décisif» pour le devenir de l'Algérie, défiée à la fois par les exigences de son développement interne et un environnement international peu favorable sinon franchement hostile, selon les convictions de chaque parti.