Le ministère tunisien des Affaires étrangères a réfuté, jeudi dans un communiqué, les allégations mettant en cause l'Algérie et «des pays frères et amis dans la détérioration de la situation sécuritaire» en Tunisie. «Suite aux insinuations de certains médias et sites sociaux mettant en cause des pays frères et voisins et leur imputant d'être impliqués dans les évènements déplorables survenus récemment dans notre pays, le ministère des Affaires étrangères rejette de la manière la plus catégorique tout ce qui est de nature à compromettre les relations» de la Tunisie avec ces Etats, souligne le communiqué. Le ministère tunisien des AE a, particulièrement, cité «la grande sœur, l'Algérie qui n'a rien à voir avec les tentatives visant à porter atteinte à la paix et à la stabilité en Tunisie, d'autant que les deux peuples frères sont unis par un même destin». Dans ce contexte, le ministère tunisien des AE a souligné «le niveau de la coopération bilatérale constructive et de la coordination sécuritaire continue établie entre la Tunisie et tous les pays de la région, particulièrement l'Algérie, compte tenu des défis sécuritaires communs qui se posent aujourd'hui à nous et de leur incidence sur la stabilité de la Tunisie». Il a mis en exergue son souci «d'œuvrer à l'approfondissement des les relations unissant la Tunisie avec les pays frères et amis, notamment les pays voisins». Enfin, le ministère tunisien des Affaires étrangères «a mis en garde toutes les parties politiques et composantes de la société civile contre toute tentative visant à compromettre les relations fraternelles et amicales de la Tunisie avec tous les pays frères et amis, notamment en cette conjoncture particulièrement sensible que traverse notre pays et qui en appelle à davantage de rapprochement et de concertation avec ces pays à même de réunir les conditions idoines d'invincibilité et de stabilité pour nos peuples». Jeudi, le porte-parole du MAE, Amar Belani, a déclaré que l'Algérie condamne «fermement» les allégations «scandaleusement mensongères» rapportées par certains cercles en Tunisie, à travers des télévisions et sites électroniques, qui la mettent en cause dans la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays, a indiqué jeudi le ministère des Affaires étrangères. «Nous notons que certains cercles en Tunisie colportent sur les plateaux de télévision ainsi que sur certains sites électroniques des allégations irresponsables et des amalgames inacceptables mettant en cause l'Algérie en relation avec la détérioration de la situation sécuritaire en Tunisie», a affirmé Amar Belani. «Nous condamnons de la manière la plus ferme ces allégations scandaleusement mensongères qui participent d'une opération de manipulation et de diversion visant à tromper le peuple tunisien au moment où celui-ci se mobilise pour faire front contre le terrorisme», a ajouté la même source. M. Belani a réaffirmé, en outre, l'»attachement constant» de l'Algérie, qui demeure «fidèle à ses principes de bon voisinage et de non ingérence dans les affaires intérieures des Etats»m à «consolider» ses relations de fraternité et de solidarité avec le peuple tunisien. L'Algérie «soutient les efforts (du peuple tunisien) pour faire triompher ses aspirations et ses idéaux», a-t-il ajouté. Pour sa part, le mouvement islamique tunisien «Ennahdha» a rejeté jeudi et dénoncé «avec force» les accusations publiées par certains médias faisant état de l'implication de certains «pays frères et amis» (de la Tunisie) dans les actes de violence et d'assassinat qui ont eu lieu en Tunisie. Dans un communiqué dont une copie est parvenue à l'APS, le mouvement Ennahdha affirme, citant son leader Rached Ghennouchi, que «ces déclarations tendancieuses et ces accusations gratuites» visent «à nuire aux relations de la Tunisie avec les pays frères et amis». Le mouvement met l'accent sur «l'importance extrêmement stratégique» des relations de la Tunisie avec les pays voisins, à leur tête «l'Algérie, la grande soeur» ainsi que les pays amis, appelant tout le monde «à eviter de jouer avec les intérêts suprêmes» de la Tunisie. Huit soldats tunisiens ont été tués lundi dernier au cours d'un accrochage avec un groupe de terroristes lors d'un ratissage au niveau du djebel Chaambi. Cet acte terroriste a été dénoncé de la manière la plus énergique par l'Algérie qui a réaffirmé de nouveau sa solidarité avec les autorités politiques et sociales de Tunisie dans leur lutte contre le terrorisme. Par ailleurs, invitée sur les ondes d'Express Fm, radio tunisienne, la secrétaire d'Etat auprès du ministre des affaires étrangères tunisien, Leila Ben Bahria a affirmé qu'une délégation tunisienne se rendra bientôt à Alger afin de dissiper les malentendus. Démentant toute implication de l'Algérie dans les évènements survenus en Tunisie, Leila Ben Bahria a tenu à rassurer sur la solidité des relations bilatérales et a blanchi le gouvernement de toutes «ces allégations mensongères et scandaleuses» propagées par certains médias.