Suite à l'embuscade tendue lundi aux soldats de l'armée tunisienne au mont Chaâmbi, aux frontières algériennes, coûtant la vie à 8 militaires par un groupe terroriste affilié à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), certaines parties à travers des plateaux télévisés tunisiens ont accusé l'Algérie. Ces allégations gravissimes et mensongères portées sans «fondement» à l'encontre de l'Algérie ont laissé perplexes les autorités algériennes, qui les ont aussitôt dénoncées par le biais du ministère des Affaires étrangères. Le porte-parole du MAE, Amar Belani, a déclaré à l'APS que l'Algérie condamne «fermement» les allégations «scandaleusement mensongères» rapportées par certains cercles en Tunisie à travers des télévisions et sites électroniques qui la mettent en cause dans la détérioration de la situation sécuritaire dans ce pays. «(…) se sont des allégations irresponsables et des amalgames inacceptables colportées contre l'Algérie», a dénoncé Belani. Selon lui, ces déclarations «participent à une opération de manipulation et de diversion visant à tromper le peuple tunisien au moment où celui-ci se mobilise pour faire front contre le terrorisme». L'Algérie restera toujours attachée à ses principes de bon voisinage et de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats. De son côté, le ministère tunisien des Affaires étrangères a réfuté ces «allégations» dans un communiqué rendu public jeudi. «L'Algérie n'a rien à voir avec les événements sécuritaires survenus en Tunisie», a-t-on indiqué. Le ministère tunisien des Affaires étrangères «rejette» de la manière la plus «catégorique» tout ce qui est de nature à compromettre les relations «de la Tunisie avec ces Etats», notamment «la grande sœur, l'Algérie, qui n'a rien à voir avec les tentatives visant à porter atteinte à la paix et à la stabilité en Tunisie, d'autant que les deux peuples frères sont unis par un même destin». La même source a mis en garde toutes les parties politiques et composantes de la société civile contre toute tentative visant à compromettre les relations fraternelles et amicales de la Tunisie avec tous les pays frères et amis». Et d'ajouter : «La Tunisie appelle à davantage de rapprochement et de concertation avec ces pays, à même de réunir les conditions idoines d'invincibilité et de stabilité pour nos peuples.» Ennahdha dénonce Par ailleurs, le mouvement islamique tunisien Ennahdha, au pouvoir en Tunisie, a dénoncé de son côté avec force «les accusations publiées par certains médias faisant état de l'implication de certains «pays frères et amis» dans les actes de violence et d'assassinat qui ont eu lieu en Tunisie. Le chef du parti Rached Ghannouchi a qualifié ces déclarations de «tendancieuses et ces accusations gratuites» visant «à nuire aux relations de la Tunisie avec les pays frères et amis». Le mouvement a mis l'accent sur «l'importance extrêmement stratégique» des relations de la Tunisie avec les pays voisins, à leur tête «l'Algérie, la grande sœur», ainsi que les pays amis, appelant tout le monde «à éviter de jouer avec les intérêts suprêmes» de la Tunisie. Une délégation officielle à Alger Par ailleurs, la secrétaire d'Etat auprès du ministre tunisien des Affaires étrangères, Leïla Bahria, a annoncé, hier, qu'une délégation se rendra incessamment en Algérie pour dissiper les malentendus et rassurer officiellement les Algériens de la position de la troïka. S'exprimant sur les ondes de la radio tunisienne Express FM, elle a apporté le démenti officiel de «toute implication de l'Algérie dans les actes de terrorisme perpétrés en Tunisie» tout en précisant que «les relations tuniso-algériennes sont toujours solides et profondes et que les deux pays coopèrent toujours étroitement en matière de lutte contre le crime organisé et le terrorisme». Leïla Bahria a, dans le même contexte, affirmé que «cette petite crise n'est qu'un nuage d'été qui va se dissiper rapidement».