Le port de Djendjen est en pleine transformation avec de nouvelles extensions et aménagements à même de rassurer les opérateurs du secteur maritime, notamment sur le volet sécurité qui a souvent été soulevé comme un point noir par les armateurs et transporteurs. Le port de Djendjen est en pleine transformation avec de nouvelles extensions et aménagements à même de rassurer les opérateurs du secteur maritime, notamment sur le volet sécurité qui a souvent été soulevé comme un point noir par les armateurs et transporteurs. C'est du moins ce que déclarent les responsables de l'entreprise portuaire, EPJ, qui misent sur les nouveaux projets pouvant faire du port l'un des premiers en Afrique du nord, «concurrençant Tanger Med» et prenant quelques parts de marché au port de Malte. En effet, les opérateurs maritimes soulèvent le problème des vents et de la houle qui menacent les bateaux. Sur ce point, l'EPJ a annoncé la réalisation de deux prolongements de la digue sur une longueur de 650 mètres pour faire face à ce problème et sécuriser le port. «Le problème des tirants d'eau ne se pose pas à Djenjen, puisque nous avons jusqu'à 18 mètre de profondeur, mais cet avantage doit être valorisé en sécurisant le port pour optimiser le trafic», a expliqué Boubidi Kamel, directeur des études et développement à l'EPJ qui prend part au salon de l'Energie à Hassi Messaoud. DPW et autres concessions Sur un autre registre, il y a lieu de relever que le ministère des Transports a mis en place un programme ambitionnant d'orienter le port de Djendjen vers la spécialisation, avec plus d'ouverture aux contrats de concession de certains aspects d'exploitation. L'un des plus connus des projets est le partenariat avec Dubai Port World (DPW) pour l'exploitation d'un terminal à containers moderne dont la réalisation est chapeautée par l'EPJ en sa qualité de maitre d'ouvrage délégué. Le terminal à containers devrait être réalisé sur une surface de 70 hectares dont un espace de 14 hectares existe déjà sur la structure portuaire et sa gestion a démarré cette année suivant un rythme relativement réduit. «Cette extension permettra de faire du port un réel hub en récupérant jusqu'à 50% du taux de transbordement en méditerranée», a explique M. Boubidi. L'entreprise portuaire, qui intervient dans ce projet avec un financement de la banque algérienne de développement (BAD), prévoit un traitement annuel de deux millions de tonnes supplémentaires de marchandises. Ce taux s'ajoutera aux quatre millions de tonnes de marchandises traitées actuellem ent. «Cette capacité est en constante progression à la faveur d'une activité portuaire de plus en plus dense», a commenté notre interlocuteur. Une ouverture sur l'Afrique Les contrats de concessions sont pluriels au sein de la structure portuaire qui se dessine en plusieurs secteurs selon les domaines d'intervention. Les silos de l'OAIC sont un exemple de cette coopération fructueuse. Il en est de même pour l'Emirati GMS, un autre céréalier qui bénéficie d'un contrat de concession pour installer ses silos et porter ses capacités à 2 millions de tonnes par an. Cette spécialisation est aussi marquée par le contrat avec Qatar Steel qui se réserve un terminal minéralier d'une capacité de 80.000 tonnes de métal. Aussi, l'EPJ réserve des silos d'une capacité de 800.000 tonnes annuellement pour le ciment. Des bacs à huile d'une capacité de 60.000 tonnes s'ajoutent au schéma en plus des espaces réservés aux importations de véhicules, containers et autres produits acheminés par les vraquiers. S'agissant des voies de communications, le port bénéficie d'un réseau ferroviaire interne dense avec des lignes rejoignant la gare intermodale. Un dédoublement des voies ferrées est prévu pour desservir le complexe de Bellara et ainsi optimiser les activités portuaires. «Nous tirons profit sur le plan financier de manière directe de ces extensions en plus de l'attrait que cela permettra puisque nous ambitionnons d'être une vitrine portuaire sur toute l'Afrique», fait savoir M. Boubidi. Ce responsable a annoncé un projet de connexion du port à la route transsaharienne. Ceci interviendra dans le futur, avec l'achèvement du projet de connexion à l'autoroute Est-Ouest avec une pénétrante jusqu'au port de Djendjen. Autre projet, celui d'un port sec sur une superficie de 30 hectares à Chelghoum el Aid, concédé par la wilaya de Mila et qui permettra à l'EPJ de renforcer ses activités extra-portuaires. En somme, le port de Djendjen optimise tout son potentiel et tire profit de tous les moyens et projets, que ce soit les zones industrielles, l'infrastructure routière ou ferroviaire ainsi que les planifications des zones d'activités de la région pour se hisser au premier rang en méditerranée. Mais la première étape sera de concurrencer les ports nationaux. Correspondance : Redouane Benchikh à Hassi Messaoud