De l'avis de tous les intervenants, lors des travaux de l'Organisation Arabe pour le Développement Agricole à laquelle ont participé 23 ministres arabes de l'Agriculture, la crise mondiale, bien qu'elle ait eu des conséquences désastreuses sur le monde, a eu au moins le mérite d'éveiller les consciences. Les déboires et autres difficultés des pays riches comme ceux émergents, la baisse des prix du pétrole et autres minerais, le recul du tourisme mondial et la consommation en général, et surtout la flambée des prix des denrées alimentaires ont poussé, selon plusieurs responsables, les pays en voie de développement à se ressaisir. Parmi eux, les pays arabes dont l'objectif des deux décennies à venir est de réduire considérablement la facture alimentaire, voire passer dans le cercle fermé des pays exportateurs de produits alimentaires pour les meilleurs d'entre eux. Selon les dernières statistiques en matière d'alimentation parues en 2004, 25 millions d'Arabes sont sous-alimentés. Ce chiffre effarant, qui représente 11% de la population du monde arabe, touche, paradoxalement, une majorité de populations rurales, pourtant principaux pourvoyeurs de denrées alimentaires. C'est justement pour en finir avec cette souffrance que les pays arabes ont décidé de prendre le taureau par les cornes et définir une stratégie de développement agricole commune sur deux décennies. Selon le directeur de l'OADA, les premiers résultats de l'avènement des agricultures arabes est déjà palpable aujourd'hui. Ainsi, les exportations de produits agricoles dans les pays arabes sont passées de 9 milliards 600 millions de dollars en 2007 à 11 milliards de dollars en 2009, soit une hausse de 19,8%. Idem, pour les importations où des efforts gigantesques ont été consentis. Selon le même responsable, ils représentent 43 milliards de Dollars en 2007 contre 39 milliards en 2009 (en baisse de 12,7%). Dans certaines filières, c'est carrément l'autosuffisance qui a été atteinte, en poissons (105,88 %), légumes (101,9 %), pomme de terre (100,9 %) et fruits (97,5 %). Restent des lacunes à combler en céréales par exemple où la production ne rassasie que 49% des besoins, huiles végétales (32%) et sucre (28%).Ceci, pour plusieurs raisons liées, en grande partie, à l'aridité de ces régions, mais également, autre paradoxe, aux manques d'investissement des pays concernés dans le domaine.