Photo : Slimene S. A. L'Organisation arabe de développement agricole qui tient sa 31e session à Alger depuis hier, au niveau des experts, a identifié neuf programmes pour assurer le développement agricole du monde arabe, dont « deux ajoutés en urgence » à la dernière rencontre du Koweït et relatifs à la sécurité alimentaire et à la formation. La réunion qui sera clôturée, demain, par les ministres de l'Agriculture, se penche sur les moyens de financement des projets puisque l'on prévoit de « recourir, en plus des moyens propres de l'organisation, à des organisations financières régionales et internationales », selon des responsables. Les projets en cours de validation sont estimés à 69 et auront besoin de 48,93 millions de dollars, 10 seront apportés par l'OADA qui compte demander aux pays membres « des ressources supplémentaires de 1,6 million de dollars », lesquels serviront à « arrêter une méthodologie pour élaborer les projets de financement ». Ceux qui ont été proposés, nous explique-t-on, se sont révélés de « simples fiches techniques » qui n'ont donc pas été suivis d'effet. Et pour cause, 10 projets dans le domaine du développement agricole présentés par l'Algérie auraient, selon un cadre du ministère de l'Agriculture, subi une fin de non-recevoir. Pour les responsables, il y a une sorte d'aveu d'impuissance, « le budget de l'organisation n'a pas changé depuis 10 ans » et certaines contributions des Etats sont vraiment « difficiles à recouvrer », comme l'explique le directeur chargé des ressources humaines au sein de l'OADA. En tous les cas, l'organisation arabe va consacrer ses efforts pour le programme 2011-2012 à la formation et à la maîtrise des techniques de pêche. « 41% des moyens seront mis au service de ces objectifs », a déclaré le DG de l'organisation, le Dr Tarek Benmoussa Ezzijdani. Il a expliqué les défis qui se posent à l'agriculture arabe pour assurer son autosuffisance et sa sécurité alimentaire. Ce thème, en raison de son importance, « fait l'objet d'un rapport annuel à la ligue arabe ». On peut citer la question de « l'insuffisance des ressources hydriques », les problèmes de l'érosion, de la désertification, etc. Ce qui est navrant encore, c'est que « peu d'investissements interarabes dans le domaine de l'agriculture » sont dignes d'être cités, a reconnu le DG de l'organisation arabe. De plus, pour les pays qui disposent d'un bon potentiel agricole, force est de constater que « 60 à 70% des intrants qui servent à la production animale et agricole » viennent de l'étranger, ont observé des délégués. Les experts ont, à cet effet, pris en charge dans leur programme «l'aide prioritaire aux industries de soutien », réplique un cadre de l'OADA. Il faut souligner que lors de ces travaux qui dureront trois jours (26-27-28 avril), la présidence de trois commissions est revenue à l'Algérie. Il s'agit des commissions technique, administrative et financière. Les délégués devaient, outre un débat sur l'exercice 2008-2009 de l'OADA, se pencher aussi sur la question de la sécurité alimentaire dans les pays arabes, suivre l'exécution de la stratégie adoptée en matière de développement durable, de la Déclaration de Riadh (Arabie Saoudite), sur « le renforcement de la coopération arabe pour faire face à la crise mondiale… IMPORTATION DE VIANDES : UNE MISSION TECHNIQUE ALGÉRIENNE DÉPÊCHÉE À KHARTOUM En marge de la rencontre, le délégué soudanais a déclaré que son pays a de grandes possibilités de participer à la sécurité alimentaire arabe, souhaitant que « les investisseurs arabes s'y intéressent ». Le Soudan peut assurer aux pays arabes « de l'huile, du sucre, de la viande. » En matière de viande, le Soudan a un grand potentiel avec « 120 à 130 millions de têtes », ajoute-t-il. A propos de l'intention de l'Algérie d'importer prochainement de la viande du Soudan, M. Mohamed Hassan Djebbara a rappelé qu'« une mission technique algérienne est sur place au Soudan pour s'enquérir des aspects santé », dira-t-il et ce pour pouvoir arracher le visa sanitaire exigé par la réglementation algérienne. Le ministre de l'Agriculture soudanais, qui sera présent lors des travaux de la 31e session de l'OADA, devra « se pencher sur la question avec M. Benaïssa », nous a confirmé le délégué soudanais.