La ministre française de l'Intérieur, Mme Michèle Alliot-Marie, a entamé hier une visite de deux jours en Algérie. Cette visite est consacrée, entre autres, à la coopération sécuritaire entre les deux pays. "Je souhaite renforcer notre coopération dans le domaine de la sécurité et accroître la coopération décentralisée entre communes françaises et algériennes", a déclaré Mme Alliot-Marie dans un entretien publié hier par les quotidiens El-Watan et Al-Khabar. Faisant l'état des lieux de coopération entre son ministère et le ministère algérien de l'Intérieur et des Collectivités locales, Mme Alliot-Marie a estimé qu'elle a atteint un niveau remarquable, en volume et en qualité. "Les autorités algériennes nous ont fait part de leur souhait de coopération dans différents domaines : la police technique et scientifique, la lutte contre le crime organisé, les techniques d'intervention… Nous sommes, pour notre part, demandeurs de l'expertise algérienne, remarquable dans des domaines tels que la lutte antiterroriste". "Les deux ministères sont engagés depuis plusieurs années dans une coopération de premier plan. Dans le domaine de la sécurité intérieure, les actions communes se sont développées, notamment en matière d'information, de formation et d'échange d'expertises", a-t-elle souligné, ajoutant : "Je souhaite que nous poursuivions dans cette voie et que nous approfondissions nos échanges". Pour la ministre française, ce déplacement à Alger est l'occasion de saluer ce travail en commun et de mesurer les évolutions de la coopération. "Nous luttons ensemble contre les mêmes menaces. Nous le faisons en totale confiance. Faut-il le souligner, car la confiance est essentielle face aux défis actuels. Nos services de sécurité ont de nombreuses occasions d'agir en commun. Rien ne serait possible sans l'échange d'informations. Je peux vous dire que quand il s'agit de la sécurité de nos deux pays, il n'y a aucune restriction d'un côté ou de l'autre. La connaissance mutuelle des hommes qui y travaillent est essentielle et permet autant de victoires invisibles", a tenu à préciser Mme Alliot-Marie. Même si elle est essentielle, la coopération en matière de sécurité ne se limite pas à l'échange d'informations, a souligné la ministre. "Elle comprend aussi, notamment, des actions de formation. Avoir une formation commune, c'est posséder la même grille d'analyse, les mêmes réflexes dans l'action, une compréhension commune immédiate. Nous souhaitons favoriser, par exemple, les rapprochements entre les services de terrain et en permettant aux policiers des deux pays de mieux se connaître". Mieux encore, il n'y a, du côté français, aucune restriction particulière quant à d'éventuelles fournitures d'équipements. Concernant la question de l'émigration, Mme Alliot-Marie a souligné que "l'immigration clandestine peut avoir des conséquences dramatiques pour les intéressés, pour le pays d'origine, pour le pays d'arrivée. L'Algérie, terre de transit, est d'ailleurs maintenant confrontée à la même situation. Notre politique doit être concertée", ajoutant qu'il est nécessaire de "faire comprendre aux jeunes que leur avenir est à construire dans leur pays. Pour cela, nous souhaitons accroître notre offre de formation en partenariat avec les universités algériennes. Le gouvernement français a fait des propositions en ce sens". "Avec l'Algérie, notre relation, y compris dans le domaine migratoire, conservera son caractère exceptionnel", a-t-elle prédit.