Un consortium est en voie de création entre les professionnels de la communauté portuaire marseillaise et celle d'Alger, pour concevoir "un système informatique algérien". Une plate-forme de communication, qui permettra d'exploiter facilement les statistiques marchandises entre les deux pays. C'est du moins ce qu'a déclaré, dimanche, le directeur général du port autonome de Marseille, Guy Janin, lors d'une réunion d'information, organisée dans le but de présenter à son partenaire commercial historique les évolutions en cours. Pour Janin, chaque port de l'Algérie doit s'équiper de ce système informatique. Ce dernier a déclaré que des accords sont prévus pour finaliser, au mois de décembre prochain, avec les douanes algériennes, des données de déclarations et des statuts douaniers. Il est également prévu, ce mois-ci, selon Janin toujours, la création d'un référentiel type, d'un passage à la phase pilote d'AP+ spécifique à Alger au mois de juillet, et enfin une intégration de manifestes par Mondial Shipping et de constat de VAQ par transfert depuis le système de l'EPAL en octobre prochain. Pour le responsable commercial Maghreb du PAM, Guillaume Briola, lors d'un exposé présenté à la communauté portuaire algérienne présente en force, l'Algérie s'affirme comme un des principaux clients du port de Marseille-Fos où il figure au 2e rang de ses pays partenaires et représente, à lui seul, 8% du trafic du port avec 8 millions de tonnes en 2007. Les échanges sont constitués à plus de 80% de vrac liquides avec 5.5 millions de tonnes (Mt) de produits raffinés et gazeux et 1.1 Mt de pétrole brut. Un atout, selon Briola, pour dynamiser encore plus les échanges commerciaux entre la France et l'Algérie, surtout que le Port de Marseille se positionne comme une offre de qualité pour l'Algérie, pour développer des marchés de niches, à l'exemple de la filière fruit et légumes. L'Algérie exporte en effet, vers la France, pas moins de 76 000 tonnes/an de fruits et légumes. Ce qui place cette filière, comme le second marché du port de Marseille. D'ailleurs, ce dernier ambitionne, selon son DG, de créer un pont maritime entre l'Algérie et Marseille, et opter également, pour la solution " porte à porte ". Un avantage de taille pour l'Algérie, surtout quand on sait que le PAM, est le 1er port français, le 1er port de la Méditerranée et le 3e port pétrolier mondial. Il se positionne comme un port généraliste traitant plusieurs types de trafics de marchandises. Mais, comparé aux autres ports méditerranéens, le port de Marseille a perdu le tiers de sa part de marché en terme de trafic global depuis 1990, et la moitié de sa part de marché en terme de trafic conteneurs alors qu'il partait à égalité avec ses rivaux de Barcelone et Gênes. Cela s'explique par une réputation détestable due aux conflits sociaux répétitifs qui ont eu tendance à dissuader une partie de la clientèle qui recherchait certes des prix bas, mais surtout la fiabilité. Il aura fallu l'intervention du président Nicolas Sarkozy pour limiter l'influence des mouvements sociaux, et mettre en œuvre une réforme des statuts des ports autonomes pour les rendre plus compétitifs. Malgré cela, le port de Marseille bénéficie, des qualités nécessaires au développement d'un port maritime international, soit des caractéristiques géographiques, maritimes et foncières. Une occasion, justement, pour les ports algériens de s'imprégner du savoir-faire français, pour pouvoir s'intégrer à long terme dans le maillage des chaînes logistiques internationales.