Le monde fait face à une crise financière jamais vue. La plus grave depuis 50 ans. Celle-ci est partie du coeur du système, c'est-à-dire, les Etats-Unis, et a touché en simultané la planète entière. Certaines parties du monde sont plus ou moins touchées, mais le ralentissement est général. Toute l'économie mondiale va ralentir d'un demi-point à deux points de croissance, y compris la Chine ou les pays d'Europe. La question est de savoir qu'elles seront les perspectives et les conséquences de cette crise américaine, à court et à long terme sur l'économie et le marché algérien ? A en croire la majorité des experts et analystes algériens, il n'y a pas de quoi s'alarmer. Cette crise n'aura pas d'impact sur notre économie. Selon, M'hamed Hamidouche, expert et analyste en économie, l'Algérie sera épargnée en raison de l'absence d'un marché interbancaire et d'une réglementation stricte sur le marché des changes. Le seul opérateur qui existe est la Banque centrale, qui est régie par des règles prudentielles. Si impacte il y aurait, ce serait minime, selon Hamidouche, notamment sur le poids du crédit. Au moyen terme, il y aura un effet direct sur le commerce extérieure national, sachant que les exportations algériennes sont libellées en dollars, surtout les hydrocarbures, et vu les clignotants qui sont en rouge pour l'économie américaine, notamment tout ce qui est consommation et investissement, il faudrait s'attendre à ce que la valeur du dollars continue à baisser, d'une part. En parallèle, nos importations sont libellées en euros lequel ne fait que s'apprécier. D'autre part, il y aura, de l'avis de Hamidouche, moins de demande sur les produits énergétiques, c'est-à-dire, il y aura moins de pression sur les hydrocarbures. Par conséquent, le poids de la réserve énergétique va chuter, ce qui fait que le commerce extérieur et la balance de la réserve en devises vont également chuter avec. Hier à Londres, le baril de brent pour livraison en novembre est tombé à 89,20 dollars en séance, reculant de 5 dollars et affichant sa 14e séance consécutive de baisse, la plus longue série depuis la création du contrat en 1988. Il clôturait à 91,16 dollars. Même si, cependant, le sauvetage, d'American International Group par les autorités américaines offre un répit au marché pétrolier, qui affiche un net rebond hier en milieu de journée ; en Europe, l'inquiétude demeure. Les incertitudes entourant la demande pétrolière mondiale, du fait du marasme économique, incitent désormais les spéculateurs à se détourner des marchés des commodités et de l'énergie. Les analystes tablent sur un recul de 3,8 millions de barils des stocks de brut et d'essence et sur un repli de 1,9 million de barils des réserves de produits distillés. Et le pire est à venir. Hier, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a estimé que d'autres grands noms de la finance pourraient se retrouver prochainement dans une situation des plus critiques. "Les racines de la crise sont connues, il s'agit de la chute des prix immobiliers. Mais les conséquences pour certains établissements financiers sont encore devant nous. Nous devons nous attendre à ce qu'il y ait y dans les semaines et les mois à venir d'autres groupes en situation difficile", a-t-il déclaré. Le directeur général du FMI a confirmé la prévision de l'institution disant que la crise financière coûterait 1 000 milliards de dollars.