L'affaire Khalifa refait surface. La justice britannique devait, hier, se prononcer sur l'affaire de l'extradition Rafik Abdelmoumène Khalifa. L'Algérie, qui a demandé son extradition, suit l'affaire de plus près. C'est le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, qui l'atteste, à travers son intervention, hier, en marge du séminaire sur "Les pratiques de la médiation". "Nous acceptons toute décision émanant du pouvoir judiciaire britannique, qui est souverain, mais nous souhaitons que la décision britannique concernant cette affaire soit en notre faveur", a-t-il dit. "Nous avons défendu ce dossier au maximum et l'avons soumis au pouvoir judiciaire anglais, mais le juge britannique est libre de trancher dans cette affaire, soit en prolongeant les délibérations ou en prononçant le verdict ce jour même", a-t-il ajouté. La demande algérienne pour l'extradition de Khalifa est basée sur des documents relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial jusqu'à la constitution du groupe Khalifa. Ce dernier est également poursuivi par la justice française dans le cadre d'une demande française d'extradition. Khalifa a, pour rappel, été arrêté le 27 mars 2007 et a comparu devant le tribunal de Westminster pour "banqueroute frauduleuse" et "blanchiment d'argent et abus de biens sociaux". Le juge Anthony Evans avait rendu le 29 août 2007 un jugement donnant le feu vert pour l'extradition de Khalifa vers la France. Parmi les autres chefs d'inculpation retenus contre Khalifa figurent également les cas de vols survenus au niveau des différentes agences de la banque Khalifa sur ordre de l'accusé lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant marqué les transferts de devises sous le couvert de diverses transactions qui étaient en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des détournements organisés. L'avocat de la partie algérienne avait évoqué, par ailleurs, le cas de l'acquisition de la station de dessalement de l'eau de mer dont le marché a été conclu en dollar, alors que le transfert avait été effectué en euro. Par ailleurs, et concernant le séminaire sur la médiation judiciaire, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a déclaré que la médiation judiciaire appliquée actuellement dans les domaines civil et administratif sera bientôt élargie au champ pénal. Dans une allocution prononcée à l'ouverture des travaux, Belaïz a indiqué que son département étudiait la question de l'élargissement de cette médiation à certaines infractions et délits mineurs. L'élargissement de la médiation judiciaire aux articles pénaux se propose de conférer davantage de professionnalisme à la fonction de médiateur judiciaire. Le code de procédures civiles et administratives promulgué en mai 2008 et en vigueur en avril 2009 prévoit, en effet, la conciliation et la médiation comme voies alternatives de règlement des litiges dans les domaines civil et pénal. La médiation judiciaire et l'élargissement de sa pratique constituent, donc, une nécessité impérieuse pour le règlement des litiges à même de concilier les parties et leur épargner les lenteurs des procédures judiciaires et les coûts qu'elles pourraient engendrer. " L'évolution effrénée que connaît le monde aujourd'hui en appelle à une révision de méthodes et de mécanismes pour mieux endiguer les complications qui caractérisent les relations entre individus et l'ampleur des litiges qui en découlent", a conclu le ministre. Adnane Cherih