Les participants à une rencontre nationale organisée à Oran sur "la réalité de la prise en charge orthophonique en Algérie" ont mis l'accent sur la nécessaire promotion de la profession d'orthophoniste pour assurer au mieux le traitement des sujets présentant des troubles de langage. Les chercheurs universitaires et orthophonistes, venus de différentes régions du pays, ont souligné en outre le manque d'intérêt affiché vis-à-vis de cette discipline, en dépit de l'accroissement des cas de troubles linguistiques en société et particulièrement en milieu scolaire. Le professeur Ameur Berrabah, orthophoniste à l'hôpital de Beni-Messous d'Alger, a indiqué que le traitement des troubles du langage "s'opère en Algérie en optant pour la thérapie médicale au détriment de l'aspect orthophonique". Toutefois, "de nombreuses contraintes entravent le travail de l'orthophoniste au niveau des hôpitaux", a souligné le Pr. Berrabah déplorant le manque chronique de moyens et les tests d'évaluation linguistique qui font défaut dans de pareils cas de prise en charge. Ce spécialiste a ensuite explicité l'intervention thérapeutique et l'intervention clinique en passant en revue les étapes techniques et tests nécessaires dans ce contexte. La formation de l'orthophoniste doit s'opérer en psychologie et dans cette spécialité, a-t-il ajouté. Pour sa part, Amel Amrani, professeur de psychologie à l'université d'El Oued, a traité des attitudes que doit prendre l'orthophoniste, entre autres l'écoute, l'interprétation des comportements non verbaux, des signes et des gestes, qui aident dans la prise en charge de ces cas qui provoquent chez leurs sujets une grande frustration. Le professeur Hafidha Yahiaoui, orthophoniste à l'EHU "1er novembre" d'Oran, a évoqué, quant à elle, les types de troubles linguistiques dont le bégaiement, les troubles d'audition et de prononciation qui nécessitent, devant leur propagation, la généralisation de cette profession et sa promotion. Le professeur Amine Sedjelmaci, du département de psychologie de l'université de Tlemcen, a axé son intervention sur les programmes thérapeutiques des troubles linguistiques qui doivent se caractériser d'une vision globale comportant les différentes approches de prise en charge effective de ces maladies pour pouvoir toucher l'ensemble des aspects linguistiques, psychologiques et de communication.Cette rencontre, organisée au centre de la recherche en anthropologie sociale et culturelle, a été marquée par un débat sur les expériences capitalisées dans le domaine du traitement des troubles linguistiques. R.R