Le groupe intergouvernemental des Vingt-Quatre (G24) pour les questions monétaires internationales et le développement ont tenu leurs 82e réunion hier, à Istanbul, sous la présidence de M. Adib Mayaleh, gouverneur de la Banque centrale de Syrie, en présence de ministres de plusieurs pays, dont M. Karim Djoudi, ministre des Finances. Au cours de cette réunion, les ministres se sont félicités d'abord des évolutions positives observées dans l'économie mondiale depuis leur dernière réunion. Les mesures sans précédent qui ont été prises par les grands pays développés et en développement et le soutien accru apporté par les institutions financières internationales semblent avoir écarté la menace d'une récession mondiale grave et prolongée. Les pays en développement ont assez bien résisté, collectivement, à la crise, et plusieurs d'entre eux ont été parmi les tout premiers à amorcer un redressement qui a redynamisé l'activité économique mondiale. Les ministres notent cependant que la crise va continuer à faire des ravages dans le monde en développement. La forte contraction du commerce mondial, la diminution des envois de fonds et le recul du tourisme, ainsi que le resserrement persistant du crédit ont entraîné un net ralentissement de la croissance, des pertes d'emplois massives, un accroissement de la pauvreté et des tensions sociales dans de nombreux pays, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables. Ils soulignent donc qu'il importe de continuer à appliquer des politiques budgétaires et monétaires anticycliques coordonnées, et de prendre des mesures pour relancer le crédit, promouvoir la création d'emplois et la mise en place de filets de sécurité. Par ailleurs, les ministres appellent à une mise en œuvre concertée et rapide des mesures nécessaires pour corriger les profondes faiblesses de la réglementation du système financier international et de certains marchés nationaux. Dans un second temps, la préparation de stratégies de sortie à mettre en œuvre lorsque la reprise sera bien enclenchée permettra de restaurer la confiance dans la viabilité des bilans et des finances du secteur public, condition préalable à un relèvement durable. Les ministres insistent donc sur le fait que ces stratégies doivent être compatibles avec une croissance forte et durable, compte tenu des circonstances propres à chaque pays. En outre, les ministres notent que les pays en développement vont se trouver confrontés à des déficits de financement importants à moyen terme. Or, pour ces pays, les modalités d'emprunt, l'envahissement du marché par les grands pays développés et la révision des risques à laquelle procèdent les investisseurs institutionnels sont autant d'obstacles qui entravent l'accès aux financements extérieurs. Ils lancent donc un appel pour que les institutions financières internationales continuent de fournir, au moment voulu, un soutien adéquat aux pays en développement les plus durement touchés par la crise, et pour que des mesures soient prises afin de réduire l'écart entre pays développés et pays en développement. D'autres part, le groupe se félicite des mesures qui ont été prises pour rendre les institutions financières internationales plus réactives. Mais il faudrait faire plus encore. La crise a souligné la nécessité de mettre au point une vision commune et de prendre des mesures pour renforcer encore la fonction de surveillance du FMI en mettant l'accent sur la stabilité macrofinancière et sur une croissance vigoureuse et durable pour tous les pays membres. A cet égard, les ministres du G24 réaffirment l'importance d'une surveillance impartiale et plus efficace des pays avancés et des marchés financiers jugés déterminants pour l'ensemble du système. Ils se déclarent en outre favorables à ce que le FMI joue un plus grand rôle pour promouvoir un système monétaire international plus stable et plus prévisible, y compris en ce qui concerne les principales monnaies de réserve. Enfin, le groupe souhaite la bienvenue à l'Inde, prochain Second vice-Président. Notons que la prochaine réunion des ministres du G-24 devrait avoir lieu le 23 avril 2010 à Washington. Samira H.