La direction de la culture de la wilaya de Constantine a initié, avec la collaboration du laboratoire de recherche de l'université Mentouri, une journée d'étude sur la préservation des droits d'auteur à l'ère de la numérisation. Organisée à l'occasion de la journée mondiale du livre et dans le cadre des activités culturelles de "l'espace du mardi", cette manifestation qui s'est penchée sur "la propriété intellectuelle et des droits d'auteur en Algérie" a donné lieu à de nombreux questionnements portant essentiellement sur l'efficacité des procédés de préservation de la propriété intellectuelle et l'organisation de la gestion des droits d'auteur. Estimant nécessaire l'établissement d'un équilibre entre la préservation des droits d'auteur et l'accès libre à l'information, le Dr. Souad Bouanaka, de l'université Mentouri, a souligné l'importance de légaliser certains modes de diffusion de l'information comme le téléchargement, une manière d'éviter "les déboires du piratage et de limiter la fraude dans ce domaine". Adopter ce type de formule d'accessibilité dans un environnement marqué par une large utilisation du net permet, selon cette universitaire, d'encourager "la généralisation du savoir", tout en "établissant un équilibre entre les droits de l'utilisateur et ceux de l'auteur". Moyennant des méthodes de gestion "plus flexibles" que le "copyright", telles que le "Créative Commons" (ou licences d'exploitation des œuvres de l'esprit), notamment dans les multimédias diffusés sur le net, "est un procédé qui garantit à l'auteur de libérer un produit, d'en faire la promotion, tout en sécurisant sa commercialisation". Le Pr Souhem Badi, universitaire, a estimé quant à lui que l'utilisation des techniques de l'information et de la télécommunication (TIC) fait partie de l'opération de création. Cet environnement, a-t-il expliqué, "conduit à l'émergence d'une nouvelle économie basée sur les connaissances, les informations et les idées, transformant la création en richesse économique". D'où, a-t-il noté, "la nécessité de développer des modalités de gestion liées spécifiquement à ce nouveau domaine d'investissement". Mettant en avant l'avènement de "cette industrie de la culture" et l'émergence de nouveaux moyens de diffusion, le Pr Badi a soulevé la question de savoir "si les droits relatifs à la préservation de la propriété intellectuelles seront-ils jamais en concordance avec la cadence de l'avancée technologique". Le Dr. Kamel Batouche a soutenu que dans cette sphère de confrontation des idées, entre l'acceptation de se confondre avec cette ère de la numérisation, il est impératif de mettre l'accent sur l'importance de "cultiver l'art de lire", estimant que "ce support d'information (le livre) est une source durable pour instaurer et faire perdurer une société du savoir". Selon cet universitaire, une société du savoir sous-entend l'édification d'une conscience intellectuelle qui respecte de facto la propriété intellectuelle et permet à l'auteur de s'adonner à la création loin des contraintes d'édition et de diffusion. Cette rencontre qui s'inscrit dans le cadre de la semaine du livre donnera suite à d'autres conférences qui traiteront de thèmes en relation avec le livre, l'information et la publication, et ce jusqu'au 26 avril prochain, date de la clôture de cette manifestation culturelle.