La conférence inaugurale de la semaine du livre, tenue mardi à la salle de conférences du centre culturel Mohamed-Laïd Al Khalifa, portant sur le thème de la propriété intellectuelle et des droits d'auteur en Algérie, aura quelque peu déçu l'auditoire par la superficialité des communications, lesquelles tendaient, manifestement, plus à la vulgarisation. En effet, les trois conférenciers, tous universitaires-chercheurs, ont éludé, en versant dans les généralités, le fond du problème, à savoir le peu de cas fait par les autorités de la question des droits d'auteur, tant le piratage et la contrefaçon sont généralisés, revêtant même parfois l'habit de la légalité. À cet effet, l'exemple des éditeurs locaux est édifiant. Bien que rétribuant l'ONDA, qui impose une taxe sur chaque CD ou DVD original, ces derniers ne payent jamais les véritables propriétaires de l'œuvre, souvent non représentés en Algérie, et du coup, ne pouvant pas défendre leurs intérêts devant des éditeurs malhonnêtes, encouragés, il est vrai, par l'attitude d'un Office des droits d'auteur, qui joue quasiment ici le rôle de « racketteur ». Concernant l'épineux problème des « vols » de mémoires de fin d'études et de thèses en milieu universitaire, Dr Kamel Bettouche, directeur du laboratoire de recherche « l'Algérie vers la société de l'information », à l'université de Constantine, nous apprendra qu'un projet de base de données recensant les thèses de magistère et de doctorat était en cours d'élaboration, et qu'il sera possible à l'avenir de détecter, d'un simple clic de souris, toute tentative de réappropriation des œuvres d'autrui. En outre, il parlera de la situation du livre en Algérie, autant menacé, selon lui, par les éditions électroniques et la photocopie, que par les milliers d'œuvres contrefaites, portant des noms d'éditions prestigieuses bien qu'imprimées localement. Concernant ce point bien précis, il est utile d'indiquer que la maison de la culture Mohamed-Laïd Al Khalifa, où s'était tenue la conférence, est connue pour organiser périodiquement des foires du livre « discount », et où ne sont vendus, presque exclusivement, que des ouvrages issus de la contrefaçon, au grand malheur des éditeurs. De son côté, les docteurs Bouanaka et Badi évoqueront respectivement la gestion des droits numériques et l'impact du progrès technologique sur les droits d'auteur. Pour rappel, la semaine du livre est organisée par la direction de la culture sous le slogan « Le livre est notre identité », devant se poursuivre jusqu'au 26 avril avec, au programme, diverses manifestations, notamment une conférence sur le thème de la réalité de l'édition du livre en Algérie qui se tiendra au même lieu dimanche prochain à 14 h.