Le Programme de renforcement des capacités exportatrices des PME algériennes (Optimexport) et l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) organiseront le 12 mai prochain à Alger un séminaire au profit des professionnels de la filière des fruits et légumes aux fins de les informer sur les opportunités de développement de la filière à l'international. Lors de ce séminaire, il sera procédé à l'analyse du potentiel de l'offre algérienne à l'exportation, à l'examen des objectifs de la filière en identifiant les marchés cibles à l'exportation, et à l'étude des exigences réglementaires en matière de mise à niveau qualitative et quantitative. Des méthodologies d'approche devant permettre à l'Algérie de tirer profit des opportunités de développement sur les marchés extérieurs seront également proposées au cours du séminaire, dont l'objectif est, selon les organisateurs, de "donner aux PME du secteur concerné l'opportunité de mieux comprendre les enjeux de la filière sur des marchés d'exportation". Ainsi, les organisateurs estiment que pour exporter, cette filière doit valoriser les atouts physiques et économiques des productions agricoles, en procédant, de l'amont à l'aval, à une véritable mutation structurelle en termes d'organisation des marchés de gros et des circuits de commercialisation et de distribution, de solutions transport et logistique en froid et de mise aux normes internationales. Ils déplorent en effet, qu'en dépit des divers accords conclus avec ses partenaires régionaux, "l'Algérie peine à placer des produits agricoles sur les marchés extérieurs". Pourtant la filière agricole possède de nombreux atouts, fait remarquer le Programme, en soulignant notamment qu'à la faveur des mesures d'encouragement et de soutien prises par le gouvernement dans le cadre de la politique du Renouveau agricole et rural, celle-ci "connaît une mutation dans certaines filières et bénéficie d'un accompagnement qui vise à instaurer un système coopératif Etat-producteurs autour d'engagements communs". A ces atouts physiques et économiques s'ajoute celui de la "proximité" du marché européen, ajoute Optimexport, relevant cependant que "l'intégration de l'Algérie dans la nouvelle configuration agroalimentaire mondiale - fortement concurrentielle - passe impérativement par une structuration de la filière avec la mise en place de systèmes d'exploitations durables, une modernisation des systèmes de production et un engagement déterminé dans la certification et autres conditions spécifiques telles que bonnes pratiques agricoles, labels et normes...". Le Programme estime enfin que pour une meilleure performance à l'export de la filière, "l'Algérie doit mettre en avant l'élément différenciateur des produits du terroir à travers, notamment , l'adoption d'une indication géographique (IG) qui validerait et consacrerait leur authenticité". Notons sur un autre registre que la facture alimentaire a sensiblement baissé ces deux dernières années. Selon Sid Ahmed Ferroukhi, secrétaire général du ministère de l'Agriculture, "on constate aujourd'hui dans les statistiques de 2009 une large baisse de la facture alimentaire. Elle est estimée à 2 milliards de dollars depuis 2008. Il s'agit de résultats encourageants. Il faut encore un effort pour réduire davantage cette facture pour orienter les ressources en devises vers l'investissement. Il a confirmé la volonté de certains opérateurs d'exporter des excédents de pommes de terre et d'orge. "Des opérations sont déjà lancées. Il est important de noter que pour la première fois depuis longtemps nous sommes en situation psychologique de penser à l'exportation. Il s'agit de résultats exceptionnels qu'il faut consolider pour qu'ils soient durables", a-t-il soutenu. Il a reconnu cependant que l'Algérie n'est pas en mesure de tout produire pour assurer son autosuffisance alimentaire. "Nous devons produire un minimum qui nous permettra d'assurer nos approvisionnements. Il est nécessaire de produire 50 % des besoins nationaux en céréales, en lait et en pommes de terre", a-t-il indiqué. Selon lui, l'économie agricole algérienne est encore à construire. Cela passe, entre autres, par l'amélioration de la mécanisation et de l'utilisation des intrants ainsi que de la protection des producteurs. "Il faut avoir un flux de production, avoir la capacité de le réguler et de le distribuer dans de bonnes conditions d'hygiène en développant le froid et le transport", a-t-il relevé. Le partenariat qui sera engagé dans le futur avec des investisseurs étrangers vise, selon lui, à introduire de l'innovation technologique dans le domaine agricole.