Le volume des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Turquie a atteint les cinq milliards de dollars, dont un milliard pour le gaz naturel liquéfié fourni par l'Algérie. "Ce chiffre est appelé à augmenter par la conclusion de l'accord de libre-échange envisagé, il y a quelques années, par l'Algérie et la Turquie", a affirmé, hier, l'ambassadeur de Turquie en Algérie S.E.M Ahmet Necati Bigali, lors de la présentation de la foire du textile et du prêt-à-porter "Istanbul Fashion show in Algeria". Par la même, il réaffirmé la volonté de son pays de parapher cet accord qui devrait, selon lui, faciliter les échanges commerciaux et lever les contraintes entre les deux pays. L'ambassadeur a tenu à rappeler, dans ce sens, que dans l'annexe de l'accord d'association signé par l'Algérie et l'Union européenne, entré en vigueur en 2005, il y avait une recommandation pour l'Algérie de signer cet accord avec la Turquie. En effet, "l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE prévoit la signature d'un accord de libre-échange avec la Turquie, qui est un partenaire de l'UE, en vertu de l'union douanière qui lie la Turquie au groupe des 27", a-t-il dit en révélant que les produits turcs subissent une concurrence féroce sur le marché algérien, en raison du déséquilibre commercial qui tourne en faveur des produits de l'UE. Rappelons qu'en dépit des excellents rapports qu'entretiennent les deux pays sur le plan diplomatique et politique, notamment depuis la signature du traité d'amitié en 2006, la conclusion d'un accord de libre-échange, tarde à voir le jour. La Turquie est liée par ce genre d'accord avec tous les pays maghrébins, sauf l'Algérie, qui demeure souveraine dans ses décisions. Pourtant, la Turquie figure parmi les dix premiers partenaires commerciaux de l'Algérie, avec un volume des échanges qui s'élève actuellement à 5 milliards de dollars. La Turquie s'approvisionne de l'Algérie pour satisfaire ses besoins en gaz naturel liquéfié, et l'Algérie importe en échange une part des produits semi-finis, des équipements électroniques et des produits alimentaires. "La part du textile n'est pas assez importante du fait de la valeur élevée des taxes douanières auxquelles sont soumis les produits textiles", avoue le diplomate qui reconnaît que l'activité de l'importation des produits textiles est minée par l'informel. Notons, aussi, que les investissements turcs en Algérie sont très concentrés dans le secteur du bâtiment, travaux publics et hydrauliques. "La coopération économique ne sera que renforcée par la signature d'un accord de libre-échange entre nos deux pays", résume S.E.M Ahmet Necati Bigali. A noter, par ailleurs, que la destination "Turquie" séduit de plus en plus d'Algériens et les chiffres de visas délivrés par l'ambassade de Turquie en Algérie en témoignent. "En 2009, quelque 42 000 visas ont été accordés aux Algériens par les services consulaires turcs. Pour l'année 2010, ce chiffre est déjà atteint et il devrait dépasser les 50.000 visas, d'ici la fin de l'année", a révélé l'ambassadeur de Turquie. En revanche, la question de suppression du visa pour les Algériens n'est pas à l'ordre du jour, a-t-il dit.