La 11ème session du conseil d'affaires algéro-turc a eu lieu hier au siège de l'Office algérien de promotion du commerce extérieur (Algex) en présence de l'ambassadeur de Turquie à Alger et d'une vingtaine d'hommes d'affaires turcs. Les relations économiques et commerciales entre l'Algérie et la Turquie ont été passées en revue. Les deux parties ont exprimé le souhait de les renforcer et de porter, d'ici à 2010, les échanges commerciaux à 10 milliards de dollars. M. Emre Aykar, co-président du conseil d'affaires turco-algérien a appelé à la conclusion rapide d'un accord de libre-échange pour renforcer les relations économiques et commerciales. Il signalera que le niveau de ces échanges ne dépasse pas 5 milliards de dollars. Selon lui, la Turquie souhaite voir renforcer l'accord bilatéral existant, considérant que l'Algérie peut constituer une porte d'accès vers les marchés africain et arabe. Il dira qu'au-delà des relations commerciales, la Turquie souhaite investir dans différents autres domaines, entre autres, le bâtiment et les travaux publics, la PME, la pêche et la pétrochimie. Le niveau des investissements turcs en Algérie s'élève à 350 millions de dollars, a indiqué M. Aykar, ajoutant que les relations commerciales entre l'Algérie et la Turquie ont connu une importante croissance notamment depuis la signature de l'accord de coopération en 1976. Pour sa part, le co-président du conseil d'affaires algéro-turc M. Guezout Kheir, a indiqué que les exportations de l'Algérie vers la Turquie sont constituées à 90% des hydrocarbures, essentiellement du gaz, et les importations concernent les produits semi-finis, les équipements électroniques et les produits alimentaires. Le conférencier a aussi déclaré que les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint, en 2007, 3,27 milliards de dollars, dont 949 millions de dollars d'importations de la Turquie et 2,25 milliards de dollars d'exportations vers ce même pays. On remarquera que les chiffres avancés par les responsables algérien et turc sont différents. L'explication apportée à cela, c'est l'existence d'échanges commerciaux non officiels ou ce qu'on appellerait le «trabendo». Le volume de ce commerce s'élève, explique-t-on à 500 millions de dollars, voire 1 milliard de dollars. Il faut noter que pour les 10 derniers mois de l'année 2008, le volume de ces échanges a relativement augmenté et est évalué à 3,69 milliards de dollars, dont 962 millions de dollars d'importations et 2,76 milliards de dollars d'exportations vers la Turquie. L'occasion a été saisie par le co-président du conseil d'affaires algéro-turc pour évoquer les problèmes des cautions bancaires rejetées par les banques algériennes provoquant des lenteurs dans le financement des projets d'investissement engagés ainsi que des frais supplémentaires allant jusqu'à 2% du coût de ces projets. La double cotisation à la Sécurité sociale imposée aux travailleurs turcs expatriés en Algérie et les lenteurs administratives dans la remise de visa de séjour et d'autorisation de travail en Algérie ont été aussi abordées. Lors de cette rencontre, M. Bendjaber Brahim, président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI), a appelé la partie turque à faire des investissements productifs et exporter leurs produits à partir de l'Algérie vers l'Afrique de l'Ouest et les pays arabes. Par ailleurs, l'ambassadeur de Turquie à Alger a annoncé que son pays envisage d'ouvrir 10 sièges d'ambassade dans différents pays africains en vue de développer ses relations économiques et politiques. B. A.