Le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) a appelé vendredi à une coopération accrue pour lutter contre la faim dans le monde, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'alimentation. Dans une déclaration à la presse, la directrice adjointe du PAM, Sheila Sisulu, a souligné que "grâce à la coopération, nous avons la force d'apporter un changement réel dans les vies de millions de personnes qui lutteront autrement en vue de nourrir leurs familles". "Le PAM contribue à un programme innovateur qui promeut la nutrition, et met en place des solutions durables à la famine", et ce avec la contribution de ses partenariats établis avec des gouvernements et les autorités locales, a ajouté Mme Sisulu. La Journée mondiale de l'alimentation est célébrée dans la journée de vendredi par le PAM, qui rappelle les efforts entrepris et les contributions faites par les pays pour trouver des solutions capables d'enrayer la famine dans le monde. Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), près d'un milliard d'êtres humains continuent de souffrir de la faim chaque jour à travers la planète, notamment dans les pays pauvres en Afrique et en Asie. Le nombre de personnes souffrant de la faim a diminué et est repassé sous le milliard en 2010, mais 925 millions sont encore touchées par ce fléau. Ce chiffre reste inacceptable et nous ne pouvons pas être indifférents", a affirmé Jacques Diouf, à la veille de la journée mondiale contre la faim qui sera célébrée samedi. M. Diouf a estimé que la baisse des aides à l'agriculture est tombé "à 6% du total des aides versées par les gouvernements en 2006, contre 19% en 1980", tout en évoquant "l'instabilité croissante des prix des produits alimentaires, qui sont une vraie menace pour la sécurité alimentaire", a-t-il dit. Pour sa part, le président rwandais Paul Kagame, qui était sur place, a indiqué que "les Etats doivent être en première ligne pour au moins diviser par deux le nombre d'affamés d'ici 2015 et doivent cesser de penser que le problème sera résolu par le seul secteur privé". Kagamé a estimé que "compte tenu de la prospérité qui nous entoure et des progrès significatifs dans les technologies et les sciences, nous ne pouvons pas accepter qu'autant de gens meurent encore de faim". Dans cet esprit, Diouf a invité les pays en "situation d'urgence alimentaire", qui sont pour la plupart en Afrique, à "accroître de 70% la production agricole pour pouvoir nourrir une population mondiale qui dépassera les 9 milliards en 2050".