Hier, le régime syrien du président Bachar al Assad, a utilisé des hélicoptères de combat, afin d'arrêter une manifestation pacifique qui réclamait la démocratie dans la localité de Maarat al Noumaane, entre Alep et Hama. D'après un témoin, au moins cinq hélicoptères ont mitraillé des dizaines de milliers de protestataires pour les disperser. Les tirs se sont poursuivis pendant des heures, ce qui a poussé ces derniers à se cacher sous les ponts et dans les maisons. "Il y a eu des manifestations pacifiques aujourd'hui pour réclamer la liberté d'expression et la chute du régime. Les forces de sécurité nous ont d'abord laissés manifester, mais quand elles ont vu que la foule grossissait, elles ont ouvert le feu pour nous disperser", a ajouté un autre témoin. "Durant la manifestation, deux officiers et trois soldats ont refusé d'ouvrir le feu, alors nous les avons portés en triomphe. Après cela, nous avons été surpris de voir des hélicoptères tirer sur nous", a ajouté ce manifestant de Maarat al Noumaane. LES MANIFESTATIONS PROGRESSENT Pour la seule journée de vendredi, les combats dans une région du nord-ouest du pays entre militaires loyalistes et mutins 28 victimes ont succombé, et plus de 3 000 Syriens ont fui en Turquie, dont le nombre augment rapidement, a annoncé avant-hier, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), selon des groupes de défense des droits l'homme. La Turquie est prête à accueillir davantage, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui accusé le régime de Bachar al Assad de ne pas prendre ce problème de réfugiés au sérieux, a réaffirmé jeudi dernier que son pays garderait ses portes ouvertes aux Syriens. A Damas, les tirs des forces de sécurité sur une manifestation dans le quartier de Kaboune ont fait deux morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. D'autres milliers de manifestants continuent de réclamer la chute du régime à Daïr az Zour, dans l'Est, à Hama et à Homs dans le centre, et dans la région de à Rakka, dans le Nord, à Alep et dans des faubourgs de Damas. Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates a déclaré, "est-ce que Assad a encore la légitimité pour gouverner son propre pays, je pense que c'est une question que tout le monde doit se poser". Martin Nesirky, porte-parole de l'Onu, a confirmé avant-hier que M. Ban Ki Moon avait tenté toute la semaine, de joindre M. Assad au téléphone, mais qu'il s'était entendu dire que le chef de l'Etat syrien n'était "pas disponible". Ban a invité publiquement le chef du régime baassiste de Damas à mettre fin à la violente répression ainsi qu'aux violations des droits de l'homme auxquelles les forces de sécurité syriennes sont accusées de se livrer. Les représentants du Conseil de sécurité se sont encore réunis avant-hier au siège de l'organisation mondiale à New York pour tenter de trouver un arrangement concernant le sujet de la Syrie.