En attendant le grand rendez-vous du Festival national du chaâbi, le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi (TNA) se mettra dès le 04 août prochain, à l'occasion du mois sacré, dans l'ambiance pieuse et spirituelle.Le TNA ouvrira le bal de son théâtre dès le jeudi prochain avec une longue soirée de medh. En collaboration avec l'Association le "Troisième millénaire", le TNA se mettra aux hommages avec une pensée toute particulière à l'un des précurseurs du théâtre algérien et combattant de la Guerre de libération nationale, Habib Réda. Cet hommage qui fait partie des traditions de l'Association du "Troisième millénaire" et du TNA aura lieu vendredi prochain au soir. Comédien dès les années 1930 à la scène et à l'écran, acteur de premier plan de la réelle bataille d'Alger, condamné à mort, cet industriel résidant aux USA raconte, après 46 ans de silence, l'aube du théâtre national. Habib Réda n'est pas son identité à l'état civil. " A l'époque, c'était une honte pour les familles que d'avoir parmi les siens un aâjajbi, un clown, au sens péjoratif du mot. Mon père n'aurait jamais accepté une chose pareille. J'ai dû le bluffer, mentir pour faire du théâtre. D'ailleurs, tous les artistes de ma génération ont changé leur nom pour dissimuler leur véritable identité. Pour ce qui me concerne, je m'appelle Hattab Mohamed. Mon frère, comédien lui aussi, avait pris pour nom Madjid Réda", raconte-t-il. L'artiste a fait ses débuts avec Djamiaât chabiba, une Association des Oulémas qui enseignait la langue arabe. Elle donnait des représentations durant les fêtes religieuses et le mois de Ramadhan. Le théâtre devint alors " ma vocation, à telle enseigne qu'à 18 ans, avec un ami qui voulait lui aussi être acteur, j'ai failli m'embarquer clandestinement pour l'Egypte, fascinés que nous étions alors par son cinéma, ses chanteurs et ses comédies musicales. C'est vers cette époque que Mahieddine Bachetarzi cherchait à étoffer sa troupe par des jeunes sachant lire et écrire l'arabe parce qu'il avait sur lui la pression de monter des pièces en langue arabe littéraire. Ainsi, à titre professionnel, j'ai commencé en 1939 avec le père du théâtre algérien ", se rappelle Habib Réda qui vit actuellement aux Etats-Unis. Voilà donc, vous avez une idée de cet homme qui a aimé d'amour la chose artistique.
Un menu spécial Le programme du TNA se poursuivra jusqu'au 27 août et en plus du théâtre, il y aura du lyrisme. Le public aura l'occasion de découvrir durant ce mois de Ramadhan les pièces comme "El Batal " du metteur en scène Belkacem Amar Mohamed, " Houlm El Abe ", " Rencontre des arbitres " de la coopérative Atelier el Bahia, "Le Projet " de l'Association Derraja d'Oran, et un one man show avec El Hafnaoui Show, produit par la coopérative Canevas. Côté lyrique, le TNA a prévu d'entamer ses soirées à la mi-Ramadhan avec une pléiade d'artistes chaâbi tels que Dalila Naïm, Mohamed Sergoua, Abdelkader Chercham, et la troupe de zorna algéroise. A partir du 17 et jusqu'au 23 août, durant sept jours, les fans du chaâbi auront l'opportunité de savourer ce style musical avec une autre édition du Festival national de la musique chaâbi. Avec la découverte de nouveaux talents, le public savourera les soirées animées par des artistes à l'image de Aziouez Raiss, Amar Boudjamaâ, El Hadi El Anka, Sid Ali Lakam… et bien d'autres artistes qui seront aussi à l'affiche durant ce festival. L'andalous sera déployé à partir du 25 août prochain avec l'Association " El Djazira ". Le revenant Akli Yahyaten sera quant à lui dès le 26 au soir à l'affiche du TNA. L'Association 3e Millénaire revient le 24 du mois de Ramadhan avec un autre hommage qui sera dédié cette fois au comédien Omar Tayane, acteur de cinéma et animateur de plusieurs émissions de télévision et actuellement de radio, ainsi que celui consacré à la grande comédienne Doudja Achachi. Prévu pour le 27, la clôture se fera avec une soirée musicale où défileront plusieurs chanteurs de variétés. Voilà en gros le menu de ces longues soirées qui sont une redondance.