Intervenant lors de la semaine méditerranéenne des leaders économiques organisée à Barcelone du 21 au 25 novembre 2011 dernier, dans le cadre du North Africa Business Development Forum (NABDF), Saida Mendili, directrice des affaires économiques de l'Union du Maghreb arabe (UMA), a tenu à évoquer "la communauté de destin de la région maghrébine" ainsi que l'homogénéité des défis à relever dans le cadre des relations de partenariats et partage des expériences. Selon elle, il faut " transformer tous les défis en opportunités économiques." Face aux taux de chômage très élevés dans la région, soit 30% en Libye, 19% en Tunisie, 13% au Maroc et 10% environ en Algérie, l'enjeu prioritaire reste l'emploi des jeunes dans les trois pays maghrébins. La solution pourrait venir de la relance du commerce intramaghrébin, selon son analyse. "Nous avons besoin de changer de paradigme, de passer de la macro à la micro-économie. L'impact du commerce intramaghrébin pourrait atteindre les 14% des exportations selon des études récentes" affirme-t-elle. Ce taux, rapporté au commerce extérieur global de la région, est actuellement inférieur à 2%. "Le Maghreb et l'Europe ont partagé un passé commun, mais les événements nous montrent que nous avons aussi un avenir commun " estime-t-elle. Il n'est pas possible de séparer, a-t-elle ajouté, la Méditerranée. Saida Mendili a souligné en outre que " la Méditerranée est une famille et doit agir dans l'unité et la coopération ". Le rapprochement commercial et économique pourrait être un facteur déclencheur d'une nouvelle ère de coopération entre les deux rives de la Méditerranée, pour mettre fin au problème de chômage et d'ouvrir des perspectives de marchés pour les entreprises maghrébines entre elles et entre ces dernières et les compagnies méditerranéennes de la rive du nord. " Les pays du Nord comme ceux du Sud connaissent actuellement des problèmes. Nous devons chercher des remèdes ensemble d'autant plus que notre région a un grand potentiel et nous le savons tous" a insisté Saida Mendili dans son intervention. Mais suppose aussi une volonté politique des gouvernements concernés à œuvrer pour un développement harmonieux des pays méditerranéens en fonction de leurs besoins et dans le cadre de la nouvelle économie de savoir. Les échanges commerciaux et mercantiles qui sont certes nécessaires mais insuffisants pour juguler, selon les experts, une politique d'intégration économique de la région basée sur la complémentarité d'intérêts.