Six civils ont été tués hier par les tirs des forces de sécurité, dans le centre de la Syrie, bastion de la contestation contre le régime du président Bachar el-Assad, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les cinq civils, dont deux enfants de 10 et 12 ans, ont été tués à Homs et dans sa région par les forces de sécurité qui ont tiré aveuglément sur les habitants, alors que 19 personnes ont été arrêtées à Houla dans la région de Homs. Près de Damas, à Douma, un civil a été tué par les forces de sécurité qui ont tiré sur les manifestants et 16 personnes ont été en outre été blessées par la Sécurité dans le quartier Abdel-Raouf, à Douma. D'autres parts, l'OSDH a fait état de violents affrontements qui se déroulaient entre un groupe de déserteurs et les agents de sécurité dans les rues de cette ville, à 20 km au nord de la capitale. Des affrontements similaires se déroulaient également un peu plus au sud, à Saqba, à 10 km de la capitale. Parallèlement, des manifestations anti-régime ont eu lieu notamment à Deraa (sud), Idleb (nord ouest), Homs, Hama (nord) et Deir Ezzor (est), sous le slogan "la grève de la dignité" en prévision d'une grève générale demain, à laquelle ont appelé les militants pro-démocratie. Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles dans les villes de Qousseir et Taldo dans la province de Homs, ainsi que dans la province d'Idleb, pour disperser les manifestants. Des vidéos postés sur You Tube ont montré des manifestations se déroulant dans les quartiers de Qaboune, Midane et Qadam à Damas. "Celui qui aime son peuple, lui fournit du gaz et du mazout, et non pas des agents de sécurité et des chars", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un manifestant à Qaboune. Pour leur part, les autorités syriennes ont annoncé que des défilés pro-régime avaient lieu à Damas, Hassaké, Soueida, Tartous et Homs pour dénoncer les ingérences étrangères dans les affaires de la Syrie. La levée des sanctions interviendra après la signature par Damas du protocole arabe (al-Arabi) Le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil al-Arabi, a affirmé avant-hier que la levée des sanctions arabes imposées à Damas n'interviendrait qu'après la signature par le gouvernement syrien du protocole arabe relatif à l'envoi d'observateurs en Syrie. Selon l'agence de presse égyptienne, MENA, M. al-Arabi, en route pour Baghdad dans le cadre d'une tournée arabe, a envoyé une lettre au ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, en réponse à sa dernière missive dans laquelle Damas s'est dit prêt à signer le protocole arabe mais sous certaines conditions. M. al-Arabi a indiqué que sa réponse faisait suite à une série de consultations qu'il a eues avec le comité ministériel de la Ligue arabe chargé du dossier syrien ainsi qu'avec plusieurs ministres des Affaires étrangères arabes. Par ailleurs, le secrétaire général de la Ligue arabe discutera à Baghdad avec les dirigeants irakiens des préparatifs du prochain sommet arabe prévu en mars prochain en Irak, et de la situation dans le monde arabe, selon MENA. Les sanctions arabes adoptées à l'égard de la Syrie, seront également au menu de la visite de Nabil al-Arabi en Irak, a ajouté la même source. La Ligue arabe avait imposé récemment une série de sanctions économiques et commerciales à Damas pour l'amener à arrêter les violences meurtrières qui émaillent, depuis mars, le mouvement de contestation du président Bachar al-Assad. Ces mesures viennent s'ajouter à des sanctions européennes et américaines adoptées contre le gouvernement syrien. Ankara annonce de nouvelles sanctions contre Damas Le président turc Abdullah Gül à plusieurs fois mits en garde le régime de Bachar el-Assad pour sa répression sanglante de la contestation en Syrie, annonçant ainsi son intention de prendre de nouvelles mesures contre Damas. Les marchandises en provenance de Syrie seront notamment surtaxées. Pour protester contre la violente répression des manifestations antigouvernementales, Ankara a coupé les ponts avec le régime de Bachar el-Assad et avait déjà instauré en novembre une première vague de sanctions dont le gel des avoirs du gouvernement syrien dans le pays. La taxe imposée par la Turquie aux marchandises syriennes devrait s'élever à 30%. C'est le montant de la taxe que Damas a récemment imposé aux marchandises provenant de Turquie. Le bras de fer entre les deux pays continue donc à coup de sanctions et de représailles. Tout commence au mois de septembre. La Turquie rompt officiellement le dialogue avec son ancien allié pour protester contre la répression sanglante en Syrie. Deux mois plus tard, en novembre, les premières sanctions tombent : Ankara interrompt des projets pétroliers en commun, puis arrête les transactions commerciales, enfin gèle les avoirs du gouvernement syrien en Turquie. Damas réplique en suspendant son accord de libre-échange avec Ankara, un accord pourtant durement négocié en 2004. La Syrie a également mit des entraves au transport routier entre les deux pays, bloquant des centaines de poids lourds à la frontière. Mais la Turquie ayant annoncé des mesures pour contourner la voie syrienne, Damas a finalement décidé de lever son interdiction de passage. De chaque côté, on prévient que les sanctions peuvent encore aller plus loin. Alors que la répression se poursuit en Syrie, les opposants au régime de Bachar el-Assad appellent comme tous les vendredis leurs concitoyens à manifester. hier, les manifestants défilaient sous le slogan de " la grève de la dignité ". Et à partir de demain, une campagne de désobéissance civile sera lancée par cette même opposition.